Oui, un concert démarre dès sa première partie et oui, elle mérite tout votre respect, tout le temps

BRRRRR

Oui, un concert démarre dès sa première partie et oui, elle mérite tout votre respect, tout le temps

Image :

Malo Dans le Club © Youtube ARTE Concert

photo de profil

Par Simon Dangien

Publié le

Monter sur scène devant un public qui ne nous connaît pas, ça demande déjà une sacrée force. Mais le faire devant un public qui ne nous respecte pas, c’est une autre histoire.

Récemment invité pour performer certaines des premières parties de la tournée de PLK, Malo, rappeur du Val-d’Oise, a été la cible de plusieurs réactions insupportables sur les réseaux sociaux, notamment TikTok. Manque de respect envers l’artiste, moqueries, immaturité et plus encore, le cas de Malo et de ses premières parties sont bien la preuve d’un dysfonctionnement entre le rap et une partie de son public. Clarifications.

À voir aussi sur Konbini

Chargement du twitt...

Si on ne demande pas de courir acheter le dernier CD ou le merch de l’artiste en première partie, le minimum est de respecter sa performance. Sur TikTok, certains membres du public de PLK ont publiquement pris Malo à partie, critiquant la performance de l’artiste et ses textes, le manque d’ambiance dans la salle ou encore en filmant certains spectateurs assis sur leur téléphone, ajoutant à tout cela hashtags dégradants et descriptions inappropriées.

C’est un total manque de compréhension et de respect pour ce qu’est l’origine et le but d’une première partie : le moyen de découvrir un artiste et, surtout, le début du concert, une manière pour le public de se chauffer avant la suite. Avec ce genre de messages et vidéos, on pointe du doigt un artiste et sa proposition, sans volonté de faire avancer les choses, mais bien au contraire, de les faire reculer.

Chargement du twitt...

Ne pas apprécier et être curieux devant une première partie, c’est aussi, dans certains cas, critiquer directement les choix de l’artiste que l’on vient voir ensuite. C’est précisément ce qu’il se passe dans ce cas puisque Malo a réalisé plusieurs des premières parties de Polak. On peut donc facilement imaginer que le choix est directement en lien avec l’équipe de PLK et que l’artiste lui-même a validé Malo.

Transmission ratée ?

C’est un manque d’ouverture et de curiosité qui peut en dire long sur une partie (souvent très jeune) du public d’un artiste mainstream qui s’exporte au-delà des frontières du rap. Malo, alors même qu’il est déjà bien identifié par une partie des auditeurs rap, ne partage pas le même public qu’un PLK qui comptabilise de nombreux hits qui lui auront permis de devenir la tête d’affiche qu’il est dorénavant. L’ancien membre du Panama Bende touche ainsi à un très large spectre d’auditeurs, pour certains peu enclin à découvrir d’autres artistes du même genre et non éduqués à la culture hip-hop, voire complètement à son opposé…

Coline a fait toutes les dates du début de la tournée de PLK et pour elle, c’est bien cette large ouverture à un nouveau public qui est la cause de ces débordements numériques : “La nouvelle génération qui écoute du rap, ils viennent pas pour la musique, ils viennent faire des TikTok. Je fais partie de la communauté qui suit Polak depuis pas mal de temps mais ce genre de choses, c’est arrivé à quel concert d’un autre artiste ? Les propos tenus m’ont choqué parce que ça parlait trop mal, mais ça ne m’étonne pas”. Elle ajoute aussi que c’est sur TikTok que ces commentaires ont commencé, lors d’un concert à Bordeaux, “et après ça, tout le monde s’est lâché. Les premières date, les gens étaient assez réceptifs à la première partie de Malo”.

Bien entendu, aucune règle explicite n’entoure le comportement à adopter lors d’une première partie, mais ces règles sont tacites. Lorsque l’idée de communier autour d’une passion collective s’échappe et est remplacée par une déviance n’ayant d’autres objectifs que la division entre tous les acteurs de cette culture, il faut savoir faire appel à ces règles normalement logiques et dire stop.