Oui, le personnage de The Weeknd dans The Idol est un gros bolos pathétique (et c’est volontaire)

"Hello, angel"

Oui, le personnage de The Weeknd dans The Idol est un gros bolos pathétique (et c’est volontaire)

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Par Flavio Sillitti

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Le vilain Tedros, campé par le chanteur Abel "The Weeknd" Tesfaye, a mis tout le monde mal à l’aise. Et c’était précisément l’objectif.

Voilà maintenant deux semaines que la série The Idol de Sam Levinson (le papa d’Euphoria), cocréée par Abel Tesfaye, dit The Weeknd, et Reza Fahim, a débarqué sur nos écrans. Après une avant-première controversée en sélection officielle du Festival de Cannes, notamment au vu du climat toxique de tournage dénoncé par d’ancien·ne·s membres de l’équipe de production, la nouvelle production portée par Lily-Rose Depp et The Weeknd est l’objet pop culture qu’on pouvait attendre de lui : sulfureux, dérangeant, et très populaire.

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Sans surprise, l’effet Internet a fonctionné et The Idol ne cesse de faire parler d’elle, pour le meilleur et pour le pire, que ce soit pour le jeu impeccable de Lily-Rose Depp, la danse de Jennie de Blackpink, mais surtout pour Tedros, le personnage joué par The Weeknd, qui met littéralement tout le monde mal à l’aise, et pas seulement parce qu’il a une queue-de-rat. Dans une interview pour GQ, l’acteur et chanteur a déconstruit son protagoniste, volontairement bolos et gênant.

Tedros, gérant de club à la queue-de-rat

Dans la série, le personnage de Tedros est présenté comme un puissant gestionnaire de club à Hollywood, à l’influence et au pouvoir indéniables, qui va croiser la route de la pop-star Jocelyn (Lily-Rose Depp) et va tout faire pour s’immiscer dans sa vie. Sauf qu’au fil des apparitions, on se rend rapidement compte d’un réel manque de charisme, tant physique que comportemental, sans trop savoir si c’est le jeu de The Weeknd qui est inexistant ou si le personnage a été écrit de la sorte.

Selon l’acteur et cocréateur de la série, tout est volontaire :

“La vérité, c’est que Tedros n’a rien de vraiment mystérieux ou d’hypnotisant. On l’a fait exprès avec son look, ses tenues, ses cheveux — ce type est un bolos. On voit qu’il se préoccupe beaucoup de son apparence et qu’il pense qu’il est beau. Mais ensuite, on voit ces moments étranges où il est seul — il répète, il calcule tout. Et il a besoin de faire ça, sinon il n’a rien, il est pathétique.”

Quant à la queue-de-rat, moquée de nombreuses fois dans la série elle-même, The Weeknd confie au cours de l’interview que l’on en saura “plus sur la queue-de-rat un peu plus loin dans l’histoire”. On a hâte, vraiment.

“Il n’y a rien de sexy là-dedans”

Il y a cette scène de sexe, en particulier, que le public a du mal à se sortir de la tête — nous y compris. Les personnages de The Weeknd et Lily-Rose Depp sont dans une chambre, épié·e·s par une tierce personne cachée dans le dressing, et s’adonnent à des activités sexuelles très… unilatérales ?

On y voit Depp nue, sur un lit, plus aguicheuse que jamais, tandis que le personnage de Tedros, à distance et bien couvert, lui ordonne d’étirer, ouvrir, cambrer et exhiber tout un tas de choses, sur un ton monotone et avec un vocabulaire de cour de récréation qui n’ont pas fait l’unanimité, certain·e·s jugeant même la scène comme la pire scène de sexe de l’Histoire.

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Épinglé quant à la fameuse scène, The Weeknd revient sur la signification d’une telle scène pour son personnage, et de la ringardise volontaire de la séquence :

“Il n’y a rien de sexy là-dedans. Lorsque nous prenons comme référence le film Basic Instinct, nous pensons surtout à Verhoeven. Verhoeven est le roi du thriller satirique des années 1990 — oui, il y a des moments “sexy” dans ses films, mais il y en a d’autres qui sont très ringards et hilarants. […] Peu importe le sentiment que cette scène vous procure, peu importe que vous soyez mal à l’aise, dégoûté·e ou gêné·e pour les personnages. L’addition de toutes ces émotions vous mène à penser que ce type est complètement dépassé et qu’il n’aurait jamais dû en arriver là.”

L’incarnation du leader de secte

Quoi qu’on en dise, il est intéressant de voir à l’écran un leader de secte (le personnage de Tedros étant à la tête d’une secte sexuelle dont on ne sait pas encore grand-chose) sous les traits d’un bolos, dans le sens où c’est ce qu’ils sont le plus souvent. De Charles Manson à Jim Jones, gourous tristement notoires de l’histoire américaine, ces hommes d’influence ne sont pas forcément des archétypes de beauté ou de charisme.

À la place, ces chefs toxiques usent d’autres subterfuges pour arriver à leurs fins, s’appuyant sur l’emprise psychologique, le sexe ou encore l’abus moral et physique, que l’on voit tous représentés à l’écran dans les deux premiers épisodes de The Idol. En ce sens, le personnage de Tedros a cela d’intéressant qu’il livre un discours plutôt convaincant sur cette thématique qu’est celle des sectes.

La série The Idol est à retrouver chaque semaine en France sur HBO et Prime Video via le Pass Warner.