La salle est pleine, l’émotion est à son pic : cinq ans après le Damn Tour, Kendrick Lamar est enfin de retour à Paris.
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Mr. Morale & the Big Steppers a pris le contrôle de l’Accor Arena pour deux soirées historiques. Historiques car le hasard a voulu que la deuxième date parisienne de la tournée tombe tout pile pour les 10 ans du premier album studio de Kendrick Lamar : Good Kid, M.A.A.D City. Ce concert a d’ailleurs été retransmis en direct sur Prime Video. K.Dot l’a teasé avec ces quatre simples mots : “the greatest show alive”. Rien que ça.
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En cinq ans, beaucoup de choses ont changé dans la direction artistique du génie de Compton. Depuis quelques années, Kendrick Lamar, accompagné de Dave Free, a lancé un collectif créatif et multidisciplinaire appelé PGLang. La tournée Mr. Morale & the Big Steppers est donc d’autant plus emblématique car elle marque aussi celle du dernier album produit sous le label TDE qui a lancé K.Dot.
Dans la lignée, on ouvre donc le concert avec une première partie de Tanna Leone, le troisième artiste à avoir signé pour PGLang, un artiste hybride originaire de Los Angeles qui se décrit dans Complex comme étant “une bonne balance entre la force du rap et les mélodies R’n’B”. Bien qu’impatient de retrouver Kendrick, l’Accor Arena a su se laisser emporter par sa performance et la dualité que représente sa musique. Il a joué six sons, dont “Picasso”, “Here We Go Again” ou encore “Fatal Attraction”, présents dans son premier album studio Sleepy Soldier.
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Plus tard dans le concert, l’artiste prometteur de 24 ans remontera sur scène, cette fois accompagné de Kendrick, pour interpréter “Mr. Morale”, titre dans lequel il est présent en featuring.
Vient ensuite Baby Keem dans une performance qui laisse sans voix. Il débarque avec un visuel incroyable. Dans une salle plongée dans le noir va apparaître une projection où l’on observera un homme tomber dans l’eau au ralenti.
On soupçonne un clin d’œil à la cover de son album The Melodic Blue, où Keem est assis sur un ponton au bord de l’eau. On comprend rapidement que Baby Keem arrive, et qu’on sera, littéralement, plongé dans son univers et sa musique.
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En tout et pour tout, Keem jouera treize titres :
- “trademark usa”
- “hooligan”
- “scapegoats”
- “MOSHPIT”
- “HONEST”
- “Praise God”
- “lost souls”
- “issues”
- “scapegoats”
- “range brothers”
- “16”
- “ORANGE SODA”
- “vent”
Baby Keem sur scène, c’est une rockstar. On sent qu’il aime ça et que tout son travail de lyriciste prend son sens sur scène. Il a enflammé l’Accor Arena, au sens propre et au sens figuré. Les fosses étaient mouvementées, les gradins donnaient de la voix et particulièrement pour “ORANGE SODA” ou encore “lost souls”, hit en featuring avec Brent Faiyaz. Keem est également remonté sur scène par la suite pour jouer “family ties” avec son grand cousin Kendrick, et franchement ? Quelle famille. Quel moment.
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Après deux premières parties flamboyantes et vingt minutes d’entracte arrive enfin le moment que tout le monde attendait avec impatience : l’arrivée du king Kendrick. Enfin, presque. Face à un voile de rideau blanc criblé de smartphones, c’est le public qui donnera le la en chantonnant l’intro de “United in Grief”, en attendant que K.Dot pose enfin sa voix sur le premier couplet. Le voilà enfin, le concert est lancé. Du jamais-vu : c’est avec une marionnette de lui-même que Kendrick entamera sa performance :
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La montée en puissance est maîtrisée, l’émotion dans le public se fait ressentir. La scénographie est millimétrée avec des jeux de projections sensationnelles. Une large scène accompagnée de deux grands carrés en couloir. Une retransmission sur de larges écrans qui jonglait entre couleurs, noir et blanc, et l’effet rétro grainé. On se rend très vite compte qu’on va assister à une performance sans précédent.
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De chanson en chanson, le spectacle n’a cessé de surprendre l’audience. On a même eu droit à un test PCR de Kendrick en live dans un cube transparent, cube qui a fini par s’enfumer et s’élever dans le ciel pour signifier la contamination. C’est dans ce même cube, d’ailleurs, que K.Dot performera “Alright”, hymne à l’espoir et à la liberté.
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Impossible d’acclamer ce spectacle sans pareil sans mentionner les danseurs présents tout au long du concert. Charm La’Donna est la chorégraphe principale de la tournée. Également originaire de Compton, elle est, entre autres, la protégée de Fatima Robinson, connue pour avoir travaillé avec Michael Jackson ou encore Aaliyah. Charm n’a que 17 ans quand elle est embarquée en tournée avec Madonna. Rien que ça.
Dans une interview accordée à Complex, elle raconte que Kendrick Lamar a été largement présent dans le processus de création et de chorégraphie et qu’elle a “observé et cherché à comprendre les mouvements de Kendrick pour les adapter”. Elle poursuit en expliquant que la danse a été pensée comme une extension de Kendrick, et c’est pour cela que tout semble harmonieux aux yeux des spectateurs.
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Qu’ils soient seuls, à deux ou à plusieurs sur scène avec Kendrick, selon les tableaux, les danseurs sont au cœur du “pourquoi” cette tournée est une masterpiece. Malgré l’immensité de l’Accor Arena, leur présence, émotions et charisme se sont fait ressentir dans toute la salle.
De ses fans de la première heure aux nouveaux arrivés, Kung Fu Kenny a essayé de ravir le plus grand nombre avec une setlist qui retrace quasiment l’ensemble de sa discographie. Il a joué plus d’une vingtaine de sons, de “Bitch, Don’t Kill My Vibe” à “DNA.” en passant par “N95” ou encore “HUMBLE.”, “m.A.A.d city”, “Die Hard”…
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Et ainsi, après près de trois heures de spectacle magistral, Kendrick Lamar rappellera qui il est : “I go by the name of K.Dot, Kendrick Lamar, Oklama, Mr. Morale & the Big Steppers.”
Il poursuivra avec “This is the greatest show of all time” (“c’est le meilleur show de tous les temps”) et achèvera ce concert magistral sur ces derniers mots : “I love you.”
Si, à travers sa tournée, Kendrick Lamar n’a cessé de faire des références à Michael Jackson, de là où il est, le king de la pop et de la performance live peut en être certain : la relève est assurée.