On a maté le docu “Lomepal, trois jours à Motorbass” et on valide

On a maté le docu “Lomepal, trois jours à Motorbass” et on valide

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©Pierre Le Bruchec 

Un film intimiste dans lequel le chanteur propose des reprises acoustiques de ses derniers titres enregistrés au studio Motorbass.

En 2017, Lomepal dévoilait Flip, son premier album. Un projet sur lequel l’artiste parisien mêlait avec brio rap et chanson, et qui a projeté Antoine Valentinelli, de son vrai nom, sur le devant de la scène française. L’année suivante, il poussait le concept encore plus loin avec un second long format, Jeannine. Un disque touchant, où Lomepal se révélait sous un nouveau jour, qui s’inscrit davantage dans la chanson française que dans le rap – si ce n’est le temps d’une piste grâce au featuring avec Orelsan “La Vérité”.

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Fort de ces réussites commerciales et critiques, Lomepal est aujourd’hui de retour avec un nouveau projet, encore plus conceptuel. Celui-ci, filmé, mélange ses deux premiers efforts et confirme que la fibre artistique d’Antoine penche très sérieusement vers le chant. Il suffit de regarder Lomepal, trois jours à Motorbass, documentaire de près d’une heure réalisé par Christophe Charrier, pour s’en rendre compte. Le film sera diffusé sur Arte le vendredi 18 octobre à 23 h 20, puis sera disponible en replay.

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Dans le studio Motorbass, l’antre de Philippe Zdar (du groupe Cassius, qui nous a tragiquement quittés en juin dernier), l’artiste de 27 ans a passé trois jours, du 29 au 31 mai dernier, à retravailler ses plus grands succès. Accompagné de ses musiciens Pierrick Devin, Aymeric Westrich et Ambroise Willaume, Lomepal livre ici des versions très musicales et de toute beauté de ses tubes qui ont fait chanter l’Hexagone.

Le rap paraît déjà très loin. Surtout, c’est l’occasion – pour ceux qui ne connaissent que peu l’artiste en question – de découvrir sa dimension très “rock” et “chanson populaire”. Sur certains morceaux, Lomepal semble presque possédé par la musique. Dans ce studio atypique, sombre aux couleurs chaudes, le film, armé de ses gros plans diablement efficaces, se révèle rapidement intimiste et musico-centré, bien loin de ce qu’on a pu apercevoir dans Les Étoiles vagabondes de Nekfeu, à titre de comparaison.

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Car si le long-métrage sur le fennec offrait des moments de vie pas toujours utiles, mis en scène et qui sonnaient relativement faux, le réalisateur a ici gardé l’essence même du travail en studio. Définitivement l’aspect le plus intéressant de ces documentaires sur les artistes provenant du rap, dont l’effet de mode ne semble pas vouloir s’estomper de sitôt.

On investit peu à peu les coulisses des enregistrements, tout en effectuant des allers-retours entre les deux précédents albums. Un morceau de Flip, un morceau de JeanninePlus que de simples versions acoustiques, Lomepal propose de vraies chansons adaptées et retravaillées, à l’image de la première track du film, “Ma cousin”, suivie de l’entraînant “Le Club”. Ou encore, dans un canapé, une version épurée de “Le Vrai Moi”.

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Un boulot minutieux, qui atteste de la progression fulgurante du chanteur et skateur. Si Lomepal apparaît parfois épuisé (notamment à cause de douleurs au dos), son côté perfectionniste reprend rapidement le dessus : c’est lui qui dirige les sessions. Et ce même si l’artiste s’avère curieux et à l’écoute des précieux conseils de ses musiciens. Avec, parfois, un peu d’improvisation pour transformer ce qui devait être de simples enregistrements en une sorte de laboratoire sonore. Quitte à galérer sur certains titres, comme “Bécane”, avant de parvenir au résultat souhaité.

Malgré quelques transitions prévisibles, les plans sont longs et immersifs. Parfait pour s’imaginer aux côtés d’Antoine le temps de quelques minutes. Le documentaire, élégant et épuré, fournit les moments de grâce mais aussi les moments d’échec et de frustration, et s’apprécie presque comme un concert, une performance. Entre concentration et décompression, l’alchimie avec les musiciens se veut progressive.

En résulte une magistrale version piano-voix de “Danse”, un surprenant “Évidemment” à la guitare ou encore une nouvelle et magnifique déclinaison de “Tout lâcher”, son titre interprété dans le studio allemand de Colors. Ne serait-ce que pour ce dernier titre, le documentaire vaut clairement le coup.

De longues séquences captivantes pour les fans de Lomepal, un peu plus inaccessibles pour les non initiés au curieux personnage que représente aujourd’hui Antoine Valentinelli sur la scène française. Ce documentaire demeure toutefois le meilleur moyen pour lui de promouvoir une réédition très attendue de son album Jeannine, à paraître très prochainement. Des versions novatrices que Lomepal pourra tester très prochainement puisqu’il s’apprête à investir la mythique de salle de Bercy les 17 et 18 novembre prochains. Nul doute que la folie y sera très belle.

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Lomepal, trois jours à Motorbass sera diffusé sur Arte le 18 octobre à 23 h 20, puis sera disponible en replay.