On a classé (objectivement) tous les films Saw, du plus nul au meilleur

"I want to play a game"

On a classé (objectivement) tous les films Saw, du plus nul au meilleur

Image :

(© Metropolitan FilmExport)

photo de profil

Par Arthur Cios

Publié le

On n'a même pas dégobillé.

On sait et on comprend que tout le monde ne soit pas du même avis, mais ici, on a un péché mignon pour Saw. Oui, c’est dégueu, oui, c’est morbide, mais ce n’est pas que ça. Enfin disons qu’au départ, c’était une saga un peu plus intéressante et qu’il y a eu ensuite des dérives.

À voir aussi sur Konbini

Alors que Saw X débarque en salle le 25 octobre, on s’est permis de se replonger dans ce bourbier sanglant. On aurait pu classer les pièges, mais c’était vraiment too much. On se concentre sur les films. Spoiler : ce n’est pas beau à voir.

#10. Spirale : L’Héritage de Saw (2021), de Darren Lynn Bousman

C’est une belle tentative de la part de Chris Rock de retrouver la recette originale de thriller du tout premier Saw. Sauf que tout est prévisible, rien ne fait sens, personne ne joue bien et c’est globalement assez nul. Aucun intérêt/10.

#9. Saw X (2023), de Kevin Greutert

On y croyait dur comme fer. Mais on n’avait pas vu venir le syndrome Disney qui allait pointer le bout de son nez. Comme la firme aux grandes oreilles qui essaye de faire des spin-off sur ses grands méchants, oubliant au passage qu’ils sont méchants, on a un volet qui remet Kramer au centre de l’histoire, le rendant un peu moins méchant (et confronté à quelqu’un d’encore plus méchant). C’était déjà la direction choisie, mais l’idée que Kramer n’agisse que par vengeance rend TOUTE LA SAGA caduque et sans intérêt. C’est un film de petit malin qui croit réinventer la roue et crache sur son héritage.

Il mériterait presque la dernière place.

#8. Jigsaw (2017), des frères Spierig

Vous l’aviez oublié, lui, non ? On l’a tous oublié, c’est normal. Seule trouvaille rigolote : le collier laser. Pour le reste, outre l’invraisemblable réalisation et le propos confus, c’est un film qui n’a pas sa place dans la saga — comme les deux films cités juste avant, on est d’accord.

#7. Saw : Chapitre final (2010), de Kevin Greutert

On repassera pour l’intrigue, alors que l’idée de base n’était pas si mal. On repassera pour le bail entre Jill et Hoffman, parce que c’est vraiment tirer sur la corde histoire de tirer dessus. On repassera presque aussi pour la gratuité de certaines tortures. Mais bon, RIP, Chester Bennington.

#6. Saw 5 (2008), de David Hacki

Hoffman contre le reste du monde. Le début de la fin pour la franchise, on ne va pas se mentir. À part quelques séquences franchement pas mal (le cercueil en verre, le pendule, des flash-backs qui donnent plus d’épaisseur à Kramer et le stylo de Strahm), on est plus sur de la soap opera sans grand intérêt scénaristique, que même la critique de la bureaucratie et de la corruption ne peut sauver. C’est celui qu’on a la flemme de revoir quand on se fait un Marathon Saw (même si on sait tous qu’il ne faut pas dépasser le 6e dans les marathons Saw).

#5. Saw 4 (2007), de Darren Lynn Bousman

C’est le moment où l’on commence à tourner un peu en rond, mais on reste, parce qu’au moins, le parcours de Rigg est un minimum cohérent, parce qu’il y a un plus d’écriture ici que dans tous les films précédemment cités, que certains pièges sont parmi les meilleurs de la franchise (les flèches traversantes, les blocs de glace), que le plot twist est encore un minimum original et qu’il enrichit l’intrigue des précédents. Bref, c’est le début de la fin, mais on est encore dans le dur.

#4. Saw 6 (2009), de Kevin Greutert

C’est le sous-coté de la bande. Sous prétexte qu’il est sorti après un 5 plutôt moyen, et que son titre a donné lieu à beaucoup trop de jeux de mot charcutiers, on omet totalement que c’est le dernier à tenter d’avoir un propos politique (oui). Ce n’est pas qu’une vengeance faussement gratuite, ce film met un doigt là où ça fait mal — les assurances sont pourries. Ce n’est pas subtil, mais bon, la franchise ne l’a jamais été, hein !

#3. Saw 2 (2005), de Darren Lynn Bousman

C’est le moment où l’on transforme un bête de thriller glauque et gore à plot twist en un jeu de chat et la souris dans une maison avec des gens qui s’entretuent. C’est la naissance des pièges à la Saw. Qui pourrait reprocher à Whannell et Wan d’avoir accepté le projet ? D’autant plus qu’en vrai, les pièges sont malins, difficiles à regarder, et l’enquête fonctionne — le plot twist aussi. C’est la vraie naissance de la saga.

#2. Saw 3 (2006), de Darren Lynn Bousman

Si le premier était hors catégorie (ce qui est un peu le cas, en vrai), ce serait haut la main le meilleur de la franchise. Non, mais franchement, la double intrigue avec la chirurgienne qui doit sauver Kramer et ce père endeuillé qui doit sauver les personnes responsables de la mort de son fils en laissant un bout de lui à chaque fois (ou presque). C’est le seul de la saga qui touche du doigt vraiment ce qui aurait dû être le cœur émotionnel de la saga (tout n’est pas que douleur physique), et avec le meilleur plot twist de la franchise — enfin, deuxième meilleur.

Et puis, Bousman for the win. C’est le film qui va donner le ton en termes de cadrage, d’image, d’étalonnage et de montage au reste de la saga.

#1. Saw (2004), de James Wan

The OG. L’original. Un super sous-Seven fauché craspouille, avec déjà de super idées de réalisation et de montage, un casting remarquable et d’une écriture sans faute. Un postulat de base incroyable — franchement, un huis clos avec deux mecs enchaînés au mur et un cadavre au milieu, qui dit mieux ?

C’est logique que la saga soit devenue ce qu’elle est, il était impossible de reproduire ce coup d’essai qui va lancer la carrière de deux personnes importantes du monde du cinéma d’horreur — James Wan, derrière la caméra, qui va par la suite faire Insidious et Conjuring, pour ne pas parler de sa carrière dans le monde du blockbuster, et Leigh Whannell, qui coécrit le scénario, lance le projet avec Wan au départ et joue l’un des deux premiers, et qui depuis a réalisé notamment The Invisible Man et dont on va entendre parler d’ici peu.

C’est sans parler de l’aspect fondateur du film sur ce que vont être les films d’horreurs du début du XXIe siècle. La naissance du “torture porn”, même si on ne voit pas grand-chose ici.

L’inégalable.