Avec la sortie du petit bijou qu’est Spider-Man: Across the Spider-Verse, on a eu un débat, avec mon collègue et ami Adrien, pour décider duquel des films Spider-Man pourrait s’asseoir sur le trône des meilleurs longs-métrages sur l’homme-araignée. On a sélectionné la trilogie de Sam Raimi avec Tobey Maguire, les deux films de Marc Webb avec Andrew Garfield, les trois longs du Marvel Cinematic Universe avec Tom Holland et les deux de Sony Pictures Animation avec Shameik Moore dans la peau de Miles Morales, puis on en a ressorti un classement.
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PS : on n’a gardé que ces 10 films. Personne n’a vu ceux des années 1970 et on laisse de côté les spin-off comme Venom et Morbius.
PS2 : ne soyez pas déçus si votre film préféré est dernier. En réalité, tous les films Spider-Man de cette liste sont agréables à regarder et c’est là la vraie force de ce super-héros. On ne peut pas se louper avec Peter Parker et encore moins avec Spider-Man. Tous ces films sont des bons gros sandwiches de plaisirs et de souvenirs chaleureux. Hélas, il y en a qui sont mieux que d’autres…
#10. The Amazing Spider-Man : Le Destin d’un héros
Hélas, il faut bien un dernier. Le (gros) problème de ce film, c’est qu’il ne sert qu’à approfondir la relation entre Peter et Gwen. Ça aurait pu suffire, mais si la mort de cette dernière est réussie, le deuil de Peter est raté. Il est torché en deux scènes, et trois minutes après, on a le droit à un revival de Spider-Man contre un vieux Rhino en métal.
Est-ce qu’il aurait fallu un film entier sur le deuil de Peter et sa transformation en symbiote noir ? Peut-être. En tout cas, il n’y a rien pour rattraper ce film. Electro est un méchant sans réelle aura et je ne parle même pas de Harry Osborn, piètre Bouffon vert. Malgré tous ses défauts, on prendra tous une soirée pour revivre la cruelle et froide mort de Gwen, et les larmes de Peter qui l’accompagnent.
#9. Spider-Man 3
Même si on l’adore, la trilogie de Sam Raimi ne s’est pas terminée sur la plus belle note (et le quatrième n’aura d’ailleurs jamais vu le jour). Spider-Man 3 n’est pas raté, mais il est parsemé de défauts qui l’empêchent d’être un vrai bon film sur l’Araignée, et surtout sa Némésis, Venom.
Le surplus d’intrigues, le traitement raté du symbiote, le manque de charisme de certains méchants, le triangle amoureux cliché avec MJ et Gwen, les séquences gênantes d’un Tobey Maguire emo et cabotin et les effets spéciaux douteux (et qui ont vraiment mal vieilli, surtout ceux de la scène du clocher) plombent le film.
Cet opus a d’ailleurs souffert de la pression des studios, alors que Sam Raimi préférait le vautour à Venom dans son script original. Dommage, même si le costume noir de Spidey est toujours classe.
#8. Spider-Man: Far From Home
Far From Home est le deuxième film de la saga portée par Tom Holland et le dernier de la phase III du MCU, faisant suite à Avengers: Endgame. Mystério y est un bon méchant, mais sans plus. L’héritage paternel de Tony Stark, qui est au centre de l’intrigue, nous touche, mais sans plus. On y voit des liens avec le S.H.I.E.L.D. et c’est cool, mais sans plus. Ce film est un “mais sans plus”. Il sert à conclure l’arc des Avengers sans proposer quelque chose de nouveau. Il ne fait que dérouler le fil des films du MCU. Un film sans réel défaut, mais pas de réelle ambition non plus.
#7. The Amazing Spider-Man
Le projet Amazing était de rebooter la franchise de Sam Raimi pour proposer une série de quatre films. Bon, vous l’avez vu, le plan a échoué et on n’a eu que deux films considérés comme bien peu populaires. Si The Amazing Spider-Man 2 déçoit, le premier reste chouette. Le Lézard est un très bon méchant et fait le taf qu’on lui demande pendant que la badass Gwen Stacy fait de l’ombre à la plus vulnérable Mary Jane. Ajoutons à cette recette un Peter Parker plus débrouillard, inventif et confiant, interprété par un excellent Andrew Garfield, et on a un film plutôt cool.
#6. Spider-Man: No Way Home
Ce film n’avait qu’un seul objectif : unir main dans la main les fans des 3 sagas. C’est la seule et unique raison pour laquelle il existe. Et ça fonctionne. Bon, il n’y a pas que ça. Si on peut crier au manque de subtilité quand Marvel nous balance tous les méchants précédemment croisés, le tout accompagné d’un scénario quelque peu grossier (le multivers, oh la la), No Way Home parvient à nous tirer de nombreuses larmes : la mort de tante May et, surtout, le triste choix de Peter Parker, faisant passer l’adolescent dans une dimension plus profonde et mature.
#5. Spider-Man: Homecoming
Les films Spider-Man de Tom Holland ne font rien de mieux que la 5e place. Si les Amazing déçoivent, les films MCU restent globalement bons, surtout Homecoming. Ce premier film avec Tom Holland réussit la belle prouesse de reprendre une recette qui fonctionne, tout en y ajoutant quelques nouveautés. Ainsi, Peter Parker a droit à un père de substitution qu’est Tony Stark, et cette relation père-fils plaît ; Michael Keaton en Vautour est un choix précieux à câliner avec amour, le mec fait un sans-faute ; et cette scène nous donne des frissons.
Alors pourquoi cette 5e place ? Eh bien parce que les quatre premiers sont quasi tous des chefs-d’œuvre.
#4. Spider-Man: New Generation
L’arrivée du tandem de scénaristes et producteurs, Phil Lord et Chris Miller, représente un tournant dans l’histoire de Spider-Man au cinéma, et même une révolution dans l’univers de l’animation. New Generation a été une vraie claque à sa sortie, avec son animation frénétique et somptueuse, ses personnages attachants qui exploitent à fond la mythologie du héros masqué et son inclusivité et sa diversité, une première dans les films Spider-Man. Les comédiens de doublage sont excellents, l’action grandiose et puis Spider-Cochon, quoi. Tout est dit, c’est un grand film sur l’homme-araignée et un grand film d’animation, tout simplement.
#3. Spider-Man
L’origine du Spider-Man contemporain, sans qui les versions incarnées par Andrew Garfield et Tom Holland n’auraient sûrement jamais vu le jour. Avec ce premier film, Sam Raimi compose l’une des meilleures origin story des films de super-héros. Il propose une mise en scène organique qui donne littéralement vie aux pouvoirs de Peter Parker comme si on pouvait les palper à travers l’écran, ses toiles et son costume par-dessus tout.
Outre la nostalgie qui carbure à plein régime, c’est la découverte d’un Tobey Maguire habité par le rôle, de scènes mémorables avec le charisme glaçant de Willem Dafoe en Bouffon vert, ou encore cette séquence incroyable sans effets spéciaux où Peter rattrape le plateau de MJ, qui a demandé plus d’une centaine de prises. Bref, the OG, la réf ultime de tous les gosses qui ont grandi dans les années 2000 et qui ont préservé leur âme d’enfant avec ce film.
#2. Spider-Man: Across the Spider-Verse
On pensait que Sony Pictures Animation avait atteint des sommets de fulgurances infranchissables avec le premier film, ils nous ont prouvé le contraire avec Across the Spider-Verse et de quelle manière ! Le nouveau-né des studios américains est tout simplement vertigineux, bourré d’idées créatives et d’une histoire aussi émouvante que profonde. C’est un peu ce que No Way Home aurait dû être si les Studios Marvel avaient pris le temps de creuser à fond le thème du multivers. Ici, c’est le cas, et il vous faudra au moins trois visionnages pour saisir les innombrables références du film à sa mythologie. Malgré une fin plutôt frustrante, Across the Spider-Verse s’impose comme un très, très grand film Spider-Man, qui prouve une nouvelle fois que l’animation est une forme de cinéma prestigieux.
#1. Spider-Man 2
Toujours considéré comme l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur film de super-héros de tous les temps, Spider-Man 2 est une référence (d’ailleurs régulièrement citée par nos invité·e·s du Vidéo Club) en la matière. On l’adule pour la profondeur et la maturité du conflit intérieur qui occupe l’esprit de Peter, ses scènes d’action spectaculaires (et lumineuses, bordel, éclairez vos films de super-héros comme Raimi), ses séquences d’émotions bienveillantes (la scène du métro aérien où le public découvre son visage, bouleversante) et, évidemment, pour Alfred Molina alias Docteur Octopus, un antagoniste aussi brillamment écrit et interprété que le Joker de Heath Ledger ou le Bouffon vert de Willem Dafoe.
Du cinéma de super-héros intelligent, jouissif et en un sens révolutionnaire, qui a définitivement inscrit la trilogie de Sam Raimi au panthéon de la pop culture.
Cet article a été coécrit par François Faribeault et Adrien Delage.