Lundi 28 novembre, The Cure a joué à Paris Bercy pour la 9e fois. Encore une fois, la salle était pleine à craquer. Si vous ne connaissez pas The Cure, vous en avez sûrement déjà entendu parler. The Cure est (objectivement) l’un des – pour ne pas dire “LE” – plus grands groupes du rock au monde. Formé en 1976, le groupe a été fondé dans un petit lycée à Crawley, au sud de Londres, par quatre garçons qui voulaient faire de la musique. Leur style unique rock/punk/new wave a très vite plu aux gens et deux ans plus tard, ils sont devenus The Cure, tels qu’on les connaît.
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Malgré de nombreuses rotations, Robert Smith – le guitariste, vocaliste et compositeur – est le seul membre à être resté fidèle au groupe jusqu’à maintenant. C’est le pilier et le visage de The Cure et sans lui, The Cure ne serait pas ce que c’est. Fan de Jimi Hendrix et de David Bowie, Robert Smith s’est inspiré des grands classiques du rock pour créer son propre univers. Alors que beaucoup le classifient en tant que gothique, il n’aime pas cette appellation et s’insère dans son propre monde, qui change d’album en album.
De 1979 à 2011, The Cure n’a cessé de faire des albums incroyables et a vendu plus de 30 millions d’albums, à l’heure d’aujourd’hui. Parmi les 13 albums du groupe, voici donc notre classement (très objectif) par ordre décroissant.
#13. The Cure (2004)
OK, l’album porte le nom du groupe, mais franchement, il ne le mérite pas. Après avoir fait un carton avec Bloodflowers – leur album précédent – cet album assez décevant. La musicalité n’est pas en lien avec la voix de Robert Smith. On a l’impression de ne l’entendre que lui et on ne comprend pas la musique qui l’accompagne. La chanson qui sauve cet album est “The End of the World”, car on y retrouve une harmonie. Cette défaite peut être expliquée par la collaboration avec le producteur Ross Robinson, qui ne s’est pas bien passée. Selon Smith, il y a eu des tensions car Robinson voulait le faire à sa façon alors que c’est toujours lui qui gère la direction artistique du groupe de bout en bout (oui, Smith aime avoir le contrôle, à juste titre). Résultat : l’album ne répond clairement pas aux attentes des fans.
#12. Wild Mood Swings (1996)
À partir de cet album, on commence déjà à atteindre les très bonnes œuvres de The Cure (ce n’est pas trop mal, au bout du 12e album !). Venant juste après Wish, un des albums avec le plus de succès de The Cure, Smith propose un album “doux”, comparé aux autres.
Néanmoins, comme son nom l’indique, “Wild Mood Swings” signifie “sautes d’humeur sauvages” en français et en effet, on dirait que Smith a d’énormes sautes d’humeur entre chaque chanson car, ensemble, elles ne font pas de sens. Entre sonorités indiennes, violons et trompettes, The Cure n’a pas peur d’expérimenter des musicalités diversifiées. Mais comme l’album The Cure, on ressent un manque d’harmonie. Heureusement, Smith n’a pas l’air préoccupé, selon lui : “L’album marche justement parce que tu n’es pas sûr de ce qu’il se passe et c’est exactement ce qu’il fallait”. C’est bon, on a notre réponse.
Par ailleurs, il est important de rappeler que la chanson “Mint Car” est un vrai succès. Elle donne envie de se balader dans les chants de la campagne britannique. Vous ne trouvez pas ?
#11. 4:13 Dream (2008)
En collaboration avec le producteur de rock moderne Keith Uddin, The Cure a voulu reproduire un concert live dans un album et c’est réussi ! L’album est spontané, insouciant et énergique. Par contre, plus les chansons passent, plus on a l’impression qu’elles se ressemblent toutes. On ne retrouve pas l’ambiance glauque, spécialité de The Cure. En résumé, cet album est agréable à écouter en voiture, lors d’un voyage, mais il devient rapidement redondant.
#10. Bloodflowers (2000)
Quatre ans après Wild Mood Swings, Bloodflowers coche toutes les cases d’un album typique de The Cure. Connu pour ses paroles mélancoliques et sa guitare Jazzmaster, Robert Smith excelle le style “The Cure” plus que jamais. On le voit dans “Maybe Someday”, une chanson qui sort du lot dans cet album. Néanmoins, en comparaison avec Wild Mood Swings, cet album manque de folie. Chaque chanson n’a pas son univers spécial, ce qui fait que cet album n’est pas parmi les meilleurs. Fun fact : on retrouve la chanson “Watch Me Fall” dans le générique de fin d’American Psycho.
#9. The Top (1984)
Certains l’appellent même “The Flop”, mais bon, c’est un peu fort, quand même. Ça reste The Cure ! Comme on l’a dit avant, le groupe ne fait pas partie d’une catégorie fixe. Ils passent de post-punk, à new wave, à punk, à gothique. Par contre, là, on dirait un groupe de rock à 100 % qui a besoin de se défouler. Bien que ce soit cool d’essayer de nouveaux styles, on n’y retrouve pas la subtilité des sonorités et des textes de Robert Smith. En voilà un exemple avec le morceau “Give Me It” :
Par contre, comme par magie, on y retrouve “The Caterpillar”, qui ressuscite l’univers spécial de Smith qui nous avait manqué dans le reste de l’album :
#8. Three Imaginary Boys (1979)
Voilà le premier album de The Cure enregistré en studio. Âgé d’à peine 20 ans, Robert Smith sort ce premier super album avec Michael Dempsey au chant et à la basse, ainsi que Lol Tolhurst à la batterie. Même si l’album est bien composé, on peut sentir qu’à ce moment, The Cure n’avait pas encore trouvé son identité. Les sons sont propres et on n’y retrouve pas le côté “foufou” de Smith. On retrouve notamment les traces post-punk de Easy Cure, “l’embryon” de The Cure. Il est important de souligner aussi que l’album a été pris en charge par le label Fiction Records, qui a décidé des chansons qui figureraient dans l’album. Par contre, la chanson “Fire in Cairo” est une pépite et ça, on ne peut pas le nier.
#7. Faith (1981)
Là, on rentre en plein dans la vibe “The Cure”. Ce n’est pas le meilleur album du groupe, mais on pourrait dire que c’est le premier album 100 % dans leur style. Marqué par un tempo lent et une ambiance sombre, Robert Smith nous introduit dans son monde lugubre qu’on adore. Parmi les meilleures chansons de l’album, on retrouve “Primary”, qui donne envie de sautiller en dansant tout en imitant un chanteur jouer à la guitare.
#6.The Head on the Door (1985)
Là, ça commence à être difficile de faire un classement. Avec “In Between Days”, The Head on the Door est l’album le plus pop de The Cure. Après une écoute plus accrue, on découvre que l’album est aussi goth, rock et disco. Dans des sons comme “The Baby Screams”, la voix de Smith s’emboîte parfaitement avec la guitare et la batterie punk-new wave de The Cure. Malgré le génie de cet album, ce n’est toujours pas assez pour être dans le top 5.
#5. Kiss Me Kiss Me Kiss Me (1987)
On rentre dans le top 5. Il faut donc savoir qu’à quelques détails près, les albums à venir pourraient quasiment tous figurer dans le top 1. Dans cet album, on passe par tous les moods de The Cure, c’est-à-dire : l’énervement, l’amour, la haine, le tourment, la joie, la confusion. On passe également par tous les styles : du punk à la pop. Dans ses paroles, Smith parle d’amour et de haine. Dans “Why Can’t I Be You ?” (en français : “Pourquoi ne puis-je pas être toi ?”), il exprime l’adoration intense et dans “You want to know why I hate you ?” (en français : “Tu veux savoir pourquoi je te déteste ?”), comme son nom l’indique, on ressent de la haine extrême. C’est un album intense en émotions et quasiment parfait.
#4. Seventeen Seconds (1980)
On s’approche du top 3. Là, on est dans le summum de la vibe new wave de The Cure des années 1980. Avec “The Forest”, qui est un des meilleurs morceaux de toute la discographie de The Cure, cet album envoie du rêve. Tout fonctionne : la voix de Smith, la batterie, la guitare. C’est un vrai délice pour les oreilles.
#3. Wish (1992)
On est dans le top 3. Dans cet album, bien qu’il y ait quelques lacunes, chaque chanson est meilleure que la précédente. À ce moment-là, The Cure est au top de sa carrière et cet album devient le top 1 au Royaume-Uni et le top 3 aux États-Unis. Avec “High” et “Friday I’m in Love”, The Cure sort plein de bangers dans un seul album. Néanmoins, c’est vrai qu’on n’a pas découvert une nouvelle facette du groupe dans cet album. C’est plutôt un album très solide, qui fige la notoriété de The Cure.
#2. Pornography (1982)
Ça commence à se corser. Pornography est considéré comme un des meilleurs albums de The Cure (et beaucoup diraient que c’est LE meilleur). Là, on sent la colère et la torture interne de Robert Smith qui, a cette époque, était très déprimé et consommait beaucoup de LSD. Néanmoins, il a réussi à en faire un chef-d’œuvre, comme s’il exorcisait ses démons. C’est à ce moment que The Cure assume son style à 100 % : cheveux noirs en pétard, air dérangé et rouge à lèvres rouge. D’ailleurs, c’est le dernier album auquel le super bassiste, Simon Gallup, a participé. Après ce chef-d’œuvre, The Cure remonte la pente émotionnelle avec une facette plus joyeuse, comme on le voit dans The Top. Néanmoins, Pornography reste un chef-d’œuvre et tout le monde le sait.
#1. Disintegration (1989)
Tadaaaaaaam, voici (notre) top 1. Le meilleur et sûrement l’album le plus marquant de la carrière de The Cure (jusqu’à présent, on ne sait jamais ce que le futur nous réserve). Étant le huitième album du groupe, à ce moment-là, ils ont trouvé la potion parfaite pour faire de la magie, à leur façon. En seulement 12 chansons, The Cure a réussi à sortir “Lullaby”, “Lovesong” et “Picture of you”, qui font partie des chansons les plus écoutées de The Cure. Chaque chanson a son univers unique et c’est exactement pour cette raison qu’on adore The Cure.