À l’occasion des 20 ans de la sortie du film Harry Potter à l’école des sorciers, retour sur une saga qui a forgé la pop culture.
À voir aussi sur Konbini
Classer les films Marvel n’était finalement pas une entreprise si compliquée. Les James Bond, facile. Les films DC, les doigts dans le nez. Les Star Wars, pas de problème. Même les films de Quentin Tarantino ne nous ont pas mis en difficulté. Mais pour Harry Potter, c’est une autre paire de manches. On parle ici d’une saga importante pour plus d’une génération et tout le monde a son mot à dire, du simple amateur des films au véritable aficionado de la saga.
En interne, l’idée d’établir un classement des huit films Harry Potter à l’occasion des vingt ans de la sortie du premier opus en France, le 5 décembre 2001 (et non, on ne compte pas Les Animaux fantastiques), a séduit et chacun a voulu apporter sa pierre à l’édifice. Mais comme personne n’était d’accord, impossible d’établir un classement classique.
Nous avons donc décidé de procéder de manière collégiale : chacun a fait son propre classement, puis nous avons établi une moyenne pondérée. Dix-sept classements et une demi-heure de calcul plus tard, c’était chose faite. Voici donc notre classement (objectif) des huit films Harry Potter, du moins bon au meilleur.
#8. Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 1
Ce n’est pas un mauvais film, loin de là. Le problème, c’est surtout qu’il ne démarre pas à Poudlard, mais avec la quête aux horcruxes. Le rythme est donc différent et lasse plus facilement. Mais il y a aussi des moments de grandeur. La séquence avec les sept Harry est soignée, l’intrusion au mariage, l’infiltration au ministère. Sans parler de la mort de Dobby, un des moments les plus tragiques de la saga, et on pèse nos mots.
Mais la séquence dans la forêt est également la plus ennuyeuse de la franchise. Ron, jaloux et possédé tel un Frodon, est plus agaçant que jamais. Et même son retour fracassant ne sauve pas ce ventre mou. Mérite-t-il la dernière place ? Oui. Désolé. La faute (en partie) à la Warner qui a voulu faire deux films d’un même livre.
#7. Harry Potter et le Prince de sang-mêlé
Le problème de rythme des Reliques premier du nom se ressent peut-être plus encore dans Le Prince de sang-mêlé. L’utilisation de flash-back avec la pensine à répétition n’aide pas. Plus encore, les romances (oui, nous ne sommes pas particulièrement fans de l’intrigue avec Lavande) jurent avec la dureté du reste du récit de manière assez peu équilibrée.
Néanmoins, là où les Reliques raconte une quête pure, le Prince de sang-mêlé est en revanche une vraie source d’information. Sur le passé de Voldemort, sur Dumbledore, sur la solution pour vaincre le grand vilain. Le sixième tome est d’ailleurs le préféré de l’auteur de ces mots, ça doit jouer. Et puis, surtout, il y a la mort la plus tragique de toutes.
#6. Harry Potter et les Reliques de la Mort, partie 2
La conclusion aurait dû être parfaite. On aurait aimé qu’elle soit tout en haut de ce classement. Malheureusement, ce n’est pas une réussite. Pourtant, ça partait bien. Le début est très fort, du braquage chez Gringotts à la mort de Rogue, déchirante dans sa mise en scène et son montage.
Le début de la grande guerre nous donne des frissons. Ce qui suit beaucoup moins. Le brouhaha ne fonctionne pas, et la scène qu’on aurait aimé adorer (la mort d’Harry, et les retrouvailles dans l’au-delà avec Dumbledore) est juste étrange. Mais la conclusion de la saga reste cohérente avec ces ultimes aventures et on aura toujours la chair de poule en voyant McGonagall protéger Poudlard.
#5. Harry Potter à l’école des sorciers
Le premier, important donc. Le plus naïf aussi. Ce qui peut paraître logique. Il faut bien introduire tout un univers, un bestiaire, un lexique, à travers les yeux d’un trio de gamins de 12 ans. Ce film se doit donc d’être plus explicatif que ceux qui suivront. Et il transpire une certaine magie nostalgique, qui nous rappelle la découverte d’Harry, Ron et Hermione sur grand écran.
Malgré l’importance de ce premier opus, on ne peut malheureusement pas lui pardonner sa niaiserie et le jeu de ses acteurs très limité. En voulant réaliser un film familial fait pour fonctionner en salles, Chris Columbus a surtout accouché d’un long-métrage assez lisse et (trop) pédagogique.
#4. Harry Potter et l’Ordre du Phénix
On commence à entrer dans le vif du sujet. Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, L’Ordre du Phénix est un film réussi. Pas parfait, mais pas loin. Cette cinquième aventure souffre de passer après l’incroyable Coupe de feu, mais commence également à devenir un peu redondante dans son propos et sa structure – oui, on sait que le poste de professeur de défense contre les forces du mal n’attire décidément que des malotrus.
Néanmoins, il faut lui reconnaître une véritable force. Il nous montre que l’univers d’Harry Potter dépasse Poudlard, propose des batailles de plus en plus épiques et amorce une fin tragique, en tuant un personnage important de manière brutale.
#3. Harry Potter et la Chambre des secrets
Alors, on sait. Beaucoup de fans le considèrent moins bien encore que L’École des sorciers. Mais force est de reconnaître qu’on y perd pourtant beaucoup de naisierie, sans qu’elle ne disparaisse totalement. Gilderoy Lockhart est insupportable notamment pour cette raison. C’est plus que ça.
L’aventure est plus sombre et elle laisse présager des choses importantes à venir (le fourchelangue, Tom Jedusor à proprement parler, et même les horcruxes). C’est une bonne transition vers la noirceur de ce que la saga a à proposer et un film transition vers Azkaban. Non, rien ne nous gâche ce film. Pas même les effets spéciaux pas très réussis ou Kenneth Branagh.
#2. Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban
Il est assez rare qu’un cinéaste réussisse à exister au sein d’une grosse franchise hollywoodienne. Si on regarde ailleurs, à part Sam Raimi chez Spider-Man ou Tim Burton et Nolan avec Batman, peu d’exemples émergent. Dans les huit films Harry Potter (même dix, si on compte les deux Animaux fantastiques), le seul cinéaste qui sort du lot est Alfonso Cuarón. Le Mexicain n’a pas encore fait Gravity ou Roma, mais a déjà sa patte, trois ans après Y tu mamá también.
Et ça fait un bien fou. Il y a des plans intelligents et créatifs, une mise en scène qui émerge. Une gueule, une ambiance très forte, un rythme, une photo et une couleur bleutée et froide qui tranche avec la douceur des films de Columbus. On sent néanmoins le réalisateur frustré de ne pas pouvoir sortir du cahier des charges exigeant, d’un moule propre, et n’excelle pas aussi bien dans l’horreur que son génial loup-garou pouvait le laisser présager.
#1. Harry Potter et la Coupe de feu
La quintessence d’un Harry Potter. Une vraie aventure sur le long cours qui raconte le passage à l’adolescence, où tout devient plus grave – notamment avec cette fin tragique, qui annonce un vrai changement de ton entre le début et la fin de la saga puisque Voldemort renaît de ses cendres.
On ne s’ennuie jamais, les épreuves sont intenses, et c’est évidemment dû à l’un des livres les plus haletants de la saga littéraire conçue par J. K. Rowling. Le film ouvre les possibles sur le reste du monde et les autres écoles (aussi cliché que ça puisse être), propose des séquences parmi les plus cultes de la série. Des dragons. Robert Pattinson. Un labyrinthe mortifère. Il vous faut quoi de plus ? Le meilleur Harry Potter, tout simplement.