En 13 saisons, Nouvelle Star s’est imposée comme l’un des télécrochets les plus appréciés de France. Il faut dire que l’émission de M6 a offert de beaux instants de musique… mais aussi des séquences qui font saigner les oreilles. Des frissons, des casseroles et des punchlines improbables : on a classé les meilleurs et les pires moments de Nouvelle Star.
#10. Steve Estatof
Après une première saison marquée par la victoire de Jonatan Cerrada, À la recherche de la nouvelle star – qui s’appelle désormais juste Nouvelle Star – prend un virage plus rock, en 2004. Mèche gélifiée sur les yeux, T-shirt manches courtes sur T-shirt manches longues, jean déchiré : Steve Estatof s’impose comme la figure emblématique de la saison 2 et comme égérie du site Goéland.
M6 tente de ressusciter le grunge et offre au candidat une chanson sur mesure : une reprise de “Smells Like Teen Spirit” de Nirvana. Une prestation qui conduira le Kurt Cobain français à la victoire mais qui ne suffira pas pour offrir une carrière à notre rockeur de télécrochet. C’est Amel Bent, éliminée en demi-finale, qui s’en sortira le mieux.
#9. Le beatbox de Joseph
L’intérêt de la Nouvelle Star, ça reste quand même toute la phase de casting. En 2007, entre deux massacres de Lara Fabian et de Johnny Hallyday, Joseph va surprendre les téléspectateurs et le jury. Avant de chanter du Corneille, Poolpo – son nom de scène – se lance dans une session de beatbox où il reprend notamment “Billie Jean” de Michael Jackson et “Ring My Bell” d’Anita Ward. Manu Katché, André Manoukian, Dove Attia et Marianne James restent sans voix. Déjà, ça, c’est rare.
Joseph gagne son précieux billet pour Paris. Mais l’aventure s’arrêtera à l’épreuve du théâtre pour lui. Pas grave : on se souvient plus de Poolpo que de certains vainqueurs de l’émission.
#8. Patrick, le come-back gagnant
En 2004, à tout juste 16 ans, Patrick tente une première fois l’expérience Nouvelle Star : il sera éliminé au théâtre juste avant de connaître le frisson des primes. Pas rancunier, le Suisse retente sa chance pour la saison 11, en 2014-2015. Le jury est sous le charme et le candidat se présente déjà comme un favori pour la victoire finale. Mais juste avant le prime, Paul Plexi – son nom de scène – est sélectionné pour participer à la Montreux Jazz Academy : il n’hésite pas et quitte l’aventure de M6. Mais l’histoire entre Patrick et Nouvelle Star n’était pas finie : il revient la saison suivante et met tout le monde d’accord. Cette fois, pas de faux plan, le chanteur va au bout et remporte la saison 12 sans contestation.
La suite ? Après une mésentente musicale avec Polydor, le contrat entre le chanteur et la maison de disques est rompu au bout de huit mois. Sur Twitter, il lâchera : “Bonne chance à tous les candidats @NouvelleStar qui ont signé des contrats d’exclusivité pour participer à une vaste arnaque”. Les histoires d’amour finissent mal, en général.
#7. Le casting raté de Julien Doré
Une carrière, ça se joue à rien. Comme venir à une audition avec juste un ukulélé. En 2007, Julien Doré se pointe devant le jury sans avoir prévu de chanson a cappella. Marianne James n’a pas de temps à perdre : elle dégage le candidat direct, avant même qu’il n’ait le temps de gratter une corde.
Il faudra un petit coup de pression de Virginie Efira – et de la production – pour que le Nîmois ait une seconde chance, en fin de journée. Julien calme les ardeurs de Marianne et la séduit en reprenant “À la faveur de l’automne” de Tété, et il peut finalement jouer de son ukulélé. Tout le monde est content.
#6. Les coups de gueule du jury
Dans Nouvelle Star, il n’y avait pas que les mauvais candidats qui gueulaient. Le jury se faisait aussi plaisir et n’hésitait pas à critiquer ouvertement les choix du public et de la production. Le moment le plus mémorable : lors d’un prime de la 2e saison, les téléspectateurs décident d’éliminer Simongad. Ils ont beau payer des SMS surtaxés, Marianne James ne les épargne pas et lâche son plus beau : “Vous avez de la merde dans les oreilles !”.
La saison suivante, c’est Manu Katché qui se paie les producteurs de l’émission en critiquant les chansons sélectionnées pour les candidats : “On leur donne un petit peu des merdes à chanter. […] Si c’est pour entendre des daubes, je ne vois pas ce que je fais ici”. M6 appréciera.
#5. Les casseroles
On peut l’avouer : la vraie raison pour laquelle on regardait Nouvelle Star, c’était pour elles. Les fameuses casseroles. Le moment tant attendu des castings. Tous ces anonymes pleins de bonne volonté qui venaient réaliser le rêve d’une vie… et qui massacraient toutes les plus grandes chansons françaises et internationales. Un enfer pour les oreilles mais un plaisir coupable malgré tout.
#4. Les punchlines d’André Manoukian
Parmi tous les jurés de Nouvelle Star, c’est sans aucun doute le plus emblématique. En participant à 12 des 13 saisons, André Manoukian a vu défiler des centaines de candidats plus ou moins talentueux (souvent moins). Mais lui, a toujours su rester au top avec des analyses musicales très souvent improbables mais toujours sublimes. Morceaux choisis :
“Vous chantez comme le mime Marceau, mais avec le son.”
“Je me sens comme le chat quand on le met dans le micro-ondes.”
“Vous avez un look de super cagole cosmique.”
“Vous chantez comme un ténor italien, mais plutôt pizzaïolo.”
“Vous chantez comme une vieille péripat. Comme les professionnelles qui font l’amour sans prendre de plaisir.”
“Ça sent trop le savon et pas assez la foufoune.”
Mention pour le “Vous ne chantez pas assez avec votre anus” face à un candidat qui se palpe le cou en pensant que c’est un muscle de la gorge. De la poésie, tout simplement.
3. Cindy Sander
“Céline Dion, c’est Céline Dion. Cindy, c’est Cindy.” Et si c’était elle, la vraie nouvelle star ? En 2008, Cindy Sander se présente au casting de la 6e saison pour succéder à Julien Doré et devenir une diva internationale. Mais ça ne se passe pas comme prévu : Cindy se fait tout simplement humilier en prime time.
Magie de la télé et d’Internet : sa prestation catastrophique fait le buzz, tel point que la chanteuse sort un single – le mythique “Papillon de lumière” – et a le droit à sa propre téléréalité, Bienvenue chez les Sander. Un succès éphémère que beaucoup qualifient de “dîner de cons”.
Mais Cindy aura sa revanche. Elle est repérée par le couturier Thierry Mugler qui en fait la star d’un spectacle en Allemagne, The Wyld. Immense succès pour le show outre-Rhin avec près de 800 000 spectateurs. Notre papillon de lumière est enfin sous les projecteurs.
#2. Le casting de Christophe Willem
Il ne faut jamais se fier aux apparences. Pourtant, en 2006, quand les jurés voient débarquer un grand type voûté, un peu lent, avec son pull rayé vert et bleu, ils s’attendent à une nouvelle casserole. Mais le candidat sait chanter, et très bien, d’ailleurs. Il surprend tout le monde avec sa reprise de “Strong Enough” de Des’ree. Marianne James, sous le charme, compare sa dégaine à celle d’une tortue.
S’il va traîner ce surnom un moment, il va surtout se faire un nom grâce à l’émission. Christophe Willem va survoler Nouvelle Star avec des prestations incroyables sur “Sunny” d’Ella Fitzgerald (ou de Boney M, comme vous voulez) ou encore “I Am What I Am” de Gloria Gaynor.
#1. “Moi… Lolita”
Si on a juste parlé de son casting mémorable, c’était pour mieux faire une place en haut de ce classement à celui qui est sans doute le candidat le plus emblématique de l’émission. Julien Doré a passé toute la saison 5 de Nouvelle Star à prendre le jury et les téléspectateurs à contre-pied avec des reprises étonnantes : “Light My Fire” de The Doors, “Mourir sur scène” de Dalida, “…Baby One More Time” de Britney Spears…
Mais sa performance la plus mémorable reste sans conteste “Moi… Lolita” d’Alizée. Il réinvente la chanson pourtant pas taillée pour lui, et fait comprendre à tout le monde que la nouvelle star, ce sera lui. Ce n’est pas un hasard si c’est avec cette reprise qu’il lancera une carrière qui continue 16 ans plus tard.