Alors que le hit espagnol s’est achevé sur Netflix le 3 décembre dernier par la diffusion des derniers épisodes de la Partie 5, on a eu envie de revenir sur l’une des forces indéniables de la série d’action : ses duos. Placez une dizaine de personnages enfermés pendant des jours dans un lieu clos et vous allez avoir besoin de dynamiques fortes entre les protagonistes pour rendre tout cela intéressant, au-delà des scènes d’action. C’est pourquoi, passés les duos amoureux et familiaux, naturels dans les premiers épisodes, les scénaristes de La Casa de papel ont dû se creuser la cervelle pour rebattre les cartes et imaginer de nouvelles interactions. Voici celles que l’on a envie de retenir.
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#5. Marseille et Benjamín
Certes, ce n’est pas le duo le plus loquace de la série, ces deux personnages étant utilisés comme des hommes de main du Professeur, à l’extérieur du braquage. Mais dans les deux dernières parties de La Casa de papel, ils se sont montrés sous leur meilleur jour : d’un côté Marseille (Luka Peroš), baraqué, loyal, solide et toujours là en cas de pépin, avec sa petite moustache et sa gapette. De l’autre, Benjamín (Ramón Agirre), look de mafieux italien époque Scorsese, qui donne du relief à une scène par sa simple présence charismatique et son potentiel comique. Ces deux-là, sous-exploités, ont vécu leurs meilleures heures avec le Professeur et une Alicia en train d’accoucher. Le contre-emploi – des mafieux avec un bébé – est toujours très payant en fiction.
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#4. Denver et Arturo
Ces deux-là n’étaient pas vraiment copains et ne le seront jamais. Mais la rencontre de ces deux high energies que sont Denver (Jaime Lorente) et Arturo (Enrique Arce) a donné quelques-uns des moments les plus tendus de la série. D’un côté, La Casa de papel ne serait pas la même sans son jeune braqueur sexy au rire tonitruant, qui assume avec beaucoup d’aplomb de ne pas être l’intello de la bande, mais se prend au final pas mal la tête. De l’autre, l’ancien directeur général de la Fabrique nationale de la monnaie et du timbre, victime des braqueur·se·s lors de la première saison, appartient à la catégorie des bourges hypocrites.
Ce “bon” père de famille a une liaison avec sa secrétaire, Mónica Gaztambide, qui le quitte et termine dans les bras du premier… Et du côté des braqueurs par-dessus le marché. Forcément, entre Denver et “Arturito”, il y a de l’électricité dans l’air. Ce dernier a le chic pour torturer psychologiquement le braqueur qui, lui, va utiliser ses muscles pour lui répondre… plus d’une fois. Un jeu du chat et de la souris où on est forcément davantage du côté de Denver, car le très agaçant Arturo passe de personnage tragicomique aux idées d’évasion toujours foireuses à agresseur (de Monica) et violeur (d’une des otages, Amanda) à la fin de la série.
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#3. Nairobi et Tokyo
RIP aux deux meufs les plus badass de La Casa de papel, petits anges partis trop tôt. On est toujours colère face au choix des scénaristes de nous avoir privés à la fois de Nairobi (Alba Flores) après une longue et insupportable agonie et de notre narratrice au sang chaud, Tokyo (Úrsula Corberó), au milieu de la Partie 5.
Alors revenons aux débuts de la série un instant, et apprécions ces deux hors-la-loi flamboyantes à leur juste valeur, s’il vous plaît. Que ce soit pour faire la fête, braquer des banques, botter des culs ou réfléchir à la vie après la mort, Tokyo et Nairobi ont pu compter l’une sur l’autre et se raconter leurs peurs et leurs failles, les scénaristes ayant eu la bonne idée de ne pas miser sur une rivalité féminine mais sur une amitié profonde et sincère.
#2. Berlin et Palerme
Il y a quelque chose de tragique et de touchant dans le lien fusionnel qui unit Berlin (Pedro Alonso) et Palerme (Rodrigo de la Serna). Cette relation est développée sous forme de flash-back, puisque le grand frère du Professeur meurt dès la fin de la première saison de La Casa de papel et était de toute façon condamné par une maladie incurable. Ces deux personnages, souvent méprisables lorsqu’on les prend séparément (certes, Berlin a droit à un long arc de rédemption, mais lui et Palerme sont particulièrement misogynes tout au long la série), deviennent attachants ensemble !
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Dans les dernières parties, on les suit de soirée en soirée, élaborer ce qui sera le casse de la Banque d’Espagne, puis il y a cette révélation : gay, Palerme est amoureux de son BFF. Si Berlin lui explique qu’il ne peut pas lui donner ce qu’il veut et brise le cœur de son ami au passage, il reste une subtile ambiguïté entretenue jusque dans les tout derniers épisodes du show. On n’a peut-être d’ailleurs pas vu les dernières images de ce duo amoureux platonique, puisqu’un spin-off consacré à Berlin est en développement du côté de Netflix et d’Álex Pina, le créateur de La Casa de papel.
#1. Le Professeur et Alicia
Dans le genre improbable duo, il et elle se posent là ! Qui aurait parié sur un rapprochement entre la flic responsable de la torture de Rio et le Professeur (Álvaro Morte) au début de la saison 2 ? Quand on y pense, ce n’est absolument pas crédible (comme beaucoup de choses dans La Casa de papel). Pourtant, la façon dont la relation est construite depuis la Partie 4 nous rend ce rapprochement envisageable : après avoir été dépeinte comme un bon petit soldat (un peu trop) zélé, Alicia est lâchée par sa hiérarchie. Bouc émissaire sur le point d’accoucher, elle pourra compter sur l’aide inattendue de Sergio et de ses deux hommes de main – Marseille et Benjamín – pour mettre au monde son bébé.
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Après une tentative d’évasion et de négociation ratée avec Tamayo, la terreur Alicia (mémorable Najwa Nimri) se retrouve en cavale avec le Professeur et comprend finalement pourquoi toute la team lui fait confiance : parce que c’est un mec gentil, qui sait faire la cuisine et échapper aux flics tout en préparant de nouveaux plans d’évasion (ou de braquage, il est bon pour les deux), enfin, il n’est pas mauvais non plus en papa de substitution. Ce duo comique et émouvant a, en plus, le bon goût de ne pas se terminer en love story (comme avec l’ex-flic, Lisbonne). Un choix judicieux, cela aurait été redondant. Il est la dernière bonne trouvaille des scénaristes, sauvant, à lui seul, une dernière partie laborieuse, où il ne se passait pas grand-chose d’intéressant dans la Banque d’Espagne. Et sinon, n’hésitez pas à donner à Alicia un spin-off !