Cet été, La galerie Les filles du calvaire nous régale en présentant une exposition qui rend hommage à la princesse de la pop : Britney Spears. Jusqu’au 21 septembre 2024, ce sont quinze artistes qui exposent, interprètent, racontent la Britney Spears tant aimée, tant scrutée, tant malmenée. La Britney Spears de leur enfance se confronte à différents regards : ceux de Jérémy Berton, Corentin Darré, Bryce Delplanque, Ophélie Demurger, Marius Fouquet, Léo Fourdrinier, Frances Goodman, Julia Haumont, Hippolyte Hentgen, Michel Jocaille, Katinka Lampe, Thomas Lévy-Lasne, Émilie Pitoiset, Lise Stoufflet, Valentin Van Der Meulen et du commissaire de l’exposition Marty de Montereau.
À voir aussi sur Konbini
Installations, sculptures, photographies, peintures… L’identité plurielle de Britney se déploie dans les différents espaces blancs de la galerie parisienne, qui, elle aussi, peut être perçue comme une maison fermée, celle dans laquelle on a retenu la star captive pendant tant d’années. Marty de Montereau a pensé au roman Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll, en tissant son exposition, car ces deux figures prisonnières, l’une fictive, l’autre réelle, ont vu leur “réalité” se “distordre” et ont connu une “quête de liberté” plus que “labyrinthique”.
Léo Fourdrinier, My loneliness is killing me, 2024. (© Les filles du calvaire, Paris/ADAGP, Paris, 2024)
La tutelle de Britney Spears a duré treize ans, jusqu’à ce que le mouvement #FreeBritney, grâce à une pression médiatique exercée sur les réseaux sociaux par ses fans, la libère. “Britney Spears a fait ses débuts dans l’industrie musicale dès son plus jeune âge, devenant rapidement une sensation mondiale avec son premier album …Baby One More Time. À cette époque, elle était comme Alice, entrant dans un monde nouveau et étrange de célébrité. La pression médiatique et les attentes incessantes ressemblent étrangement à la descente du terrier du lapin blanc, où la réalité se transforme en un labyrinthe complexe”, explique Marty de Montereau dans le communiqué de presse de la galerie, avant de poursuivre :
“Au fil des ans, Britney a été soumise à un contrôle strict, notamment à travers la tutelle légale qui a géré sa vie personnelle et financière. Cette situation rappelle le contrôle rigide exercé sur Alice lorsqu’elle a suivi le lapin blanc dans son terrier, se retrouvant piégée dans un monde où les règles semblaient changer constamment. Britney, comme Alice, a été confrontée à des contraintes qui semblaient irrationnelles et souvent injustes. Dans le Pays des Merveilles, Alice se retrouve confrontée à la tyrannie de la Reine de Cœur, qui contrôle tout d’une main de fer. De manière analogue, Britney Spears a décrit sa tutelle comme oppressive, où chaque aspect de sa vie était régulé et dicté. La comparaison entre le château de la Reine de Cœur et la tutelle dans la vie de Britney soulève des questions sur le contrôle excessif et les limites de la liberté personnelle.
Tout au long de sa carrière, Britney a exprimé son désir de liberté et de normalité, des aspirations partagées par Alice dans sa quête pour retrouver la réalité. Comme Alice, Britney cherche à retrouver le contrôle de sa vie, en prenant notamment la parole lors des audiences judiciaires et exprimant son désir de mettre fin à la tutelle de ses parents, et à échapper à un monde étrange et injuste. Les similitudes entre la vie de Britney Spears et le voyage fantastique d’Alice soulignent les défis que peuvent rencontrer des adolescent·e·s qui se trouvent soudainement plongé·e·s dans un monde adulte complexe et souvent impitoyable. La quête de Britney pour retrouver sa liberté résonne comme un appel à l’autonomie et à la redécouverte de soi, tout comme Alice cherchant à retrouver la réalité dans un pays fantastique.”
Si vous voulez revenir un peu plus sur sa carrière, on vous invite à lire notre classement objectif, qui, spoiler, érige son album Britney à la première place, ou à lire ses mémoires. Oui, on aime vraiment beaucoup Britney Spears, ici.
Lise Stoufflet, Disproportions, 2023. (© Galerie PACT)
Corentin Darré, La Cabane hurlante.
Émilie Pitoiset, Clone, 2023.
Kate Moss für Laroche Couture, 1995. (© Guy Marineau/Marty de Montereau)
L’exposition “Failures” est à voir à la galerie Les filles du calvaire, à Paris, jusqu’au 21 septembre 2024. Attention, durant l’exposition, la galerie sera fermée du 30 juillet au 30 août.