Netflix a annoncé mardi investir 2,5 milliards de dollars sur quatre ans dans des contenus produits en Corée du Sud, pays qui s’est imposé comme puissance culturelle internationale.
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“Netflix est heureux de confirmer qu’il investira 2,5 milliards de dollars [2,3 milliards d’euros, ndlr] en Corée, notamment dans la création de séries, films et programmes non scénarisés coréens sur les quatre prochaines années”, a déclaré le patron du géant du streaming Ted Sarandos dans un communiqué transmis mardi à l’AFP après une rencontre avec le président sud-coréen Yoon Suk-yeol à Washington, avant d’ajouter :
“Ce plan d’investissement représente le double du montant total investi par Netflix sur le marché coréen depuis que nous avons lancé notre [plateforme, ndlr] en Corée en 2016.”
Ces dernières années, les contenus sud-coréens connaissent de plus en plus de succès à l’international, comme le film oscarisé Parasite ou encore la série Netflix Squid Game, en parallèle d’un essor grandissant de la K-pop et de groupes tels que BTS. Netflix a “pleinement confiance” dans l’industrie créative sud-coréenne, a déclaré M. Sarandos, qui a également souligné les succès mondiaux de la série sud-coréenne The Glory et de l’émission de téléréalité Physical 100.
Plus de 60 % des utilisateurs de Netflix ont regardé au moins un programme provenant de Corée du Sud en 2022, selon les données de l’entreprise. Netflix, qui a dépensé plus de 750 millions de dollars (678 millions d’euros) dans le développement de contenus sud-coréens entre 2015 et 2021, avait précédemment déclaré qu’il augmenterait sa production de programmes sud-coréens, sans fournir davantage de détails.
“Formidable opportunité“
Yoon Suk-yeol, qui est arrivé lundi à Washington pour une visite officielle de six jours, a salué ce qu’il a décrit comme une rencontre “très significative” avec M. Sarandos, selon une transcription transmise à l’AFP par le bureau du président sud-coréen. Il a également déclaré que cet investissement colossal constituera “une formidable opportunité pour l’industrie coréenne des contenus, les créateurs et Netflix“.
Yoon Suk-yeol devrait s’entretenir mercredi avec son homologue américain, Joe Biden. Le président sud-coréen est en déplacement aux États-Unis pour tenter de resserrer les liens avec Washington, sur fond de coopération militaire renforcée entre les deux alliés face aux menaces nucléaires de la Corée du Nord et à une multiplication des tests d’armements par Pyongyang.
Il est arrivé aux États-Unis accompagné de plus de 120 dirigeants d’entreprises sud-coréens, dont le PDG de Samsung Lee Jae-yong, préoccupés par l’Inflation Reduction Act (IRA), un pharaonique plan d’investissement américain qui prévoit des milliards de subventions pour les industries vertes.
Ce voyage aux États-Unis revêt une grande importance pour Yoon Suk-yeol, estiment des experts, tant le dirigeant sud-coréen voit sa popularité chuter dans son pays. Ses concitoyens sont notamment de plus en plus nerveux quant à l’engagement américain en faveur d’une dissuasion élargie pour prévenir une éventuelle attaque contre ses alliés.