L’actrice principale et productrice du film a indiqué que la façon dont le sujet allait être traité avait longtemps été discutée par l’équipe.
À voir aussi sur Konbini
Dans une interview pour la Press Association, Margot Robbie a défendu la représentation brutale des violences domestiques qui est faite dans Moi, Tonya, expliquant qu’“une vision édulcorée n’aurait pas rendu service aux victimes de ce fléau”. Nominée aux Oscars, l’actrice a expliqué que ces scènes “sont faites pour mettre les spectateurs mal à l’aise”.
Star du patinage artistique américain au début des années 1990, Tonya Harding a été bannie de cette discipline après que sa rivale Nancy Kerrigan a été agressée, étant suspectée d’être l’instigatrice de cette attaque. Le film montre également les violences qu’elle a subies de la part de sa mère, LaVona Harding (jouée par Allison Janney), ainsi que de son mari, Jeff Gillooly (Sebastian Stan).
Depuis qu’il a été projeté au Festival international du film de Toronto en septembre dernier, le biopic réalisé par Craig Gillespie a été souvent critiqué par les médias pour sa représentation de la violence domestique. Richard Lawson, critique cinéma de Vanity Fair, avait notamment tweeté :
“Moi, Tonya est bas de gamme, cruel et stupide. Des tubes des années 1970 ironiquement joués en fond de scènes de violences domestiques pour faire rire le public. Soupir.”
Dans cette interview à la Press Association, Margot Robbie défend quant à elle ces scènes :
“La violence est quelque chose dont on parle beaucoup dans ce film, et c’était définitivement notre plus grosse inquiétude, en plus du ton que nous voulions lui donner.
Ce sujet en particulier a été beaucoup discuté, et finalement Craig a dit : ‘Vous ne pouvez pas détourner le regard, c’est horrible, cette violence devrait être difficile à regarder.’
En adoucissant cette partie, on ne rendrait pas service à toutes celles et ceux qui ont souffert de violences conjugales, en faisant comme si elles n’avaient pas eu lieu ou en prétendant que ce n’était pas si grave, que c’était facile à supporter.”
Les scènes d’abus alternent avec des plans de Margot Robbie qui brise le quatrième mur en s’adressant directement au public. L’actrice explique que l’on y voit son personnage “complètement déconnecté émotionnellement de ce qui lui arrive physiquement” :
“Je pense que c’est une approche au plus près de la vérité, et tout ce que l’on peut faire avec l’art, c’est tenter de montrer les choses avec la plus grande fidélité possible.
Les violences faites aux femmes prenaient beaucoup de place dans la vie de Tonya. Mais les mouvements Me Too et Time’s Up n’avaient pas encore débuté quand nous avons tourné, il est donc tristement ironique que ce soit un sujet aussi actuel, mais la meilleure façon d’avancer pour nous tous, c’est d’en parler.”
Le film a été produit par LuckyChap Entertainment, la maison de production de l’actrice, qui se concentre sur des projets “menés par des femmes et dont elles sont les narratrices”.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet