L’Institut du monde arabe a annoncé les lauréat·e·s pour le Prix du design, à l’occasion de sa deuxième édition, ayant cette année pour thème les “arabofuturs“, dans le cadre de son exposition éponyme. Ce prix regroupe quatre catégories : le Prix du talent émergent, le Prix du talent confirmé, le Prix de l’impact, Arab Bank Switzerland, et le Grand Prix d’honneur. Ce concours a pour but de mettre en avant des designers du monde arabe “dans une optique de démonstration des savoir-faire, du génie productif, de la création de nouveaux matériaux”.
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Zineb Kertane
Le Prix du talent émergent a été décerné à l’artiste Zineb Kertane, designer franco-algérienne qui a notamment réalisé par le passé un projet nommé Fi Wasat el Ard, explorant sa double culture. L’artiste s’inspire alors de ses origines dans ses créations. Elle travaille notamment dans le secteur du luxe en tant que designer indépendante.
Dans le cadre du concours, Zineb Kertane a présenté son projet Bayt el Ma mettant en œuvre “une affirmation des référentiels culturels, des représentations et des modes de vie arabes à travers le design. Le projet s’articule autour d’un espace domestique : la salle de bains, composée d’une fontaine en carreaux de céramique et d’un tabouret bas en bois d’olivier”.
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Abdel El Tayeb
Le lauréat pour le Prix du talent confirmé n’est autre qu’Abdel El Tayeb, un designer franco-soudanais qui a fondé sa marque, El Tayeb Nation. Né à Bordeaux, l’artiste a poursuivi son cursus artistique en France puis en Belgique en travaillant pour des marques luxueuses jusqu’en 2021, où il a reçu le prix Debut Talent dans le cadre des Fashion Trust Arabia Awards à Doha, lui permettant de “lancer une ligne sur mesure offrant des pièces personnalisées basées sur l’artisanat arabo-soudanais”.
“Avec El Tayeb Nation, Abdel souhaite promouvoir l’héritage ancestral soudanais à travers une garde-robe contemporaine. Le pays possède une riche histoire du textile et du vêtement qui remonte à l’Antiquité. La vannerie consiste à tresser d’une certaine manière des feuilles de palmier sèches qui peuvent être teintées. […] Abdel essaie avec sa marque de réutiliser cette technique comme embellissement de chapeaux, chaussures, sacs sculpturaux Brancusi… La vannerie se traduit également par une broderie sur des vêtements en tissu, ou interprétée avec de la maille”, détaille le communiqué de presse.
Aziza Chaouni Projects
Aziza Chaouni Projects a remporté le Prix de l’impact, Arab Bank Switzerland, avec le projet Affordable anti-seismic prototype house suite aux tremblements de terre survenus le 8 septembre 2023 dans le sud du Maroc. Mêlant plusieurs pratiques, Aziza Chaouni Projects s’est alors lancée dans des prototypes de logements durables antisismiques. Le communiqué de presse indique :
“Nous avons proposé au ministère marocain de l’Intérieur de développer, au même montant que leur subvention, un prototype de maison durable antisismique. Notre prototype utilise trois types de briques de terre comprimée sans mortier produites en masse et utilisées pour les dalles de plafond, les murs porteurs et la chaussée. Les briques sont composées de 95 % de terre et de 5 % de mélange de ciment Durabrick.
Le ministère nous a confié un terrain pour cet essai expérimental près du village de Taalat N’Yacoub, gravement touché par le tremblement de terre. Le prototype devait servir de preuve de concept et de modèle pour aider à changer les pratiques constructives, offrir une alternative de logement abordable en milieu rural au Maroc, et être dupliqué pour former un village modèle pour les veuves du village de Tajgalte, lui aussi sévèrement touché par le tremblement de terre.”
AAU ANASTAS (duo)
Le studio d’architecture AAU ANASTAS, composé d’Elias et de Yousef, a décroché le Grand Prix d’honneur pour son utilisation de la pierre structurelle. “Le studio se concentre sur les liens entre l’artisanat et l’architecture à des échelles qui varient de la conception de meubles aux explorations territoriales. Il a plaidé pour une utilisation contemporaine de la pierre structurelle dans l’architecture en Palestine et ailleurs. Elias et Yousef sont particulièrement intéressés aux politiques d’utilisation de la pierre pour des structures à faible empreinte carbone, des villes plus résistantes et une exploitation plus responsable des carrières”, évoque le communiqué de presse.
“Ils ont également cofondé Radio alHara, une radio communautaire en ligne qui tisse des réseaux non conventionnels de solidarités à travers des expériences sonores. Lier des conditions hyper contextuelles qui sont différentes a priori pour créer un nouveau discours critique global renforcé a été à l’intersection de toutes leurs pratiques. Plus récemment, Elias et Yousef ont lancé le Wonder Cabinet, une initiative basée sur l’espace à Bethléem pour les productions culturelles qui rassemble une communauté d’artisan·e·s et d’artistes, des domaines techniques et artistiques dans le but de produire une culture du provincialisme global”, poursuit-il.
L’exposition “ARABOFUTURS” est à voir à l’Institut du monde arabe jusqu’au 27 octobre 2024.
