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C’est simple : Caroline Polachek est la chanteuse préférée de vos chanteuses préférées, de Dua Lipa à Charli XCX. L’Américaine est la nouvelle figure d’un genre pop enchanté rempli d’onirisme, à qui il aura tout de même fallu plus de dix ans de carrière, six albums et un joli buzz TikTok pour s’attirer le succès international qu’elle méritait depuis toujours. Un succès qui fait, certes, moins de bruit que celui des reines de la pop citées précédemment, mais qui n’a rien à envier à personne en termes de réception : les mélomanes et les médias référents du monde entier s’accordent tous·te·s sur sa musique alternative, défiante et follement efficace.
Son nouvel album Desire, I Want to Turn Into You est sorti le 14 février dernier pour la Saint-Valentin, et il déborde de suffisamment d’amour pour romancer toute votre année. En boucle dans nos oreilles. Si vous ne la connaissiez pas encore, il est donc de notre devoir de vous la présenter, en tentant de comprendre pourquoi c’est la nouvelle coqueluche de la planète pop.
Raison numéro 1 : sa musique ne ressemble à aucune autre
Après avoir évolué en synthpop avec son groupe Chairlift, Caroline Polachek avait précédemment fait parler d’elle pour ses collaborations avec Blood Orange ou encore Beyoncé – elle a écrit le morceau “No Angel” figurant sur l’album éponyme de Queen B sorti en 2013. S’en est suivi un excellent premier album solo intitulé Pang en 2019, qui ouvrait la voie à la musique audacieuse et romantique de Polachek. Comme une puissante bouffée d’air frais sur une scène pop qui n’attendait qu’elle.
Une direction que son nouveau disque sublime et élève davantage, tout en s’autorisant des détours plus faciles et digestes, comme sur les festifs “Bunny Is a Rider” ou “Sunset”, nos bangers des cinq prochains étés au moins. Comme son nom l’indique, Desire, I Want to Turn Into You célèbre le désir. Caroline Polachek y construit ses morceaux comme des lettres d’amour : tout en poésie, en sentiments, et… en véritable bordel. Le vrai love, quoi.
Sa pop est complexe et challengeante, parfois labyrinthique. Mais une fois qu’elle est assimilée et décryptée, elle offre des décors scintillants et luxuriants, stimulant nos imaginaires à coups d’envolées vocales grandiloquentes sur son “Welcome To My Island” et de subtilités plus délicates, comme les micro-détails instrumentaux de sa ballade “Butterfly Net”.
La musique de Polachek est celle de l’expérimentation : en témoigne l’étonnante “structure en spirales” de sa musique, comme elle l’appelle. Une véritable révolution dans le monde de la pop traditionnelle, d’habitude linéaire et structurée en une succession (trop) prévisible de “couplets/refrains”. Des titres comme “Billions” ou “Crude Drawing of an Angel” semblent en effet couler en mouvement circulaire, rendant possible cet effet onirique et planant qui vous glisse sous la peau. Rien chez la chanteuse ne laisse indifférent·e.
Raison numéro 2 : elle sait s’entourer
Au rang des invité·e·s de ce disque, on retrouve tout d’abord deux icônes bien différentes de la musique pop : Grimes et Dido. Si la première est la pionnière d’une pop alternative futuriste, la seconde a marqué toute une génération de ses tubes délicats, à l’instar de son emblématique “White Flag” – que vous allez avoir en tête pendant trois jours si vous cliquez sur ce lien. Les deux chanteuses s’invitent sur “Fly To You”, un morceau envoûtant contrasté par un étonnant fond de drum’n’bass, sur lequel les trois femmes fondent leurs voix en une seule, céleste et perçante.
Niveau production, on retrouve la crème de la crème de l’hyperpop. C’est tout d’abord Danny L Harle, fondateur prolifique du label PC Music, qui pose sa patte sur l’album de Caroline Polachek. Le Britannique a coproduit l’entièreté du disque, tandis que ses confrères Sega Bodega (génie derrière le succès de Shygirl) et A.G. Cook (à l’œuvre sur le dernier album de Beyoncé) se sont chargés de colorer certains morceaux de leur magie hyperpop.
Le résultat est un savant mélange entre le satiné des eighties et la modernité edgy des années 2010, dont on retient particulièrement les effets kitsch d’europop de “I Believe” – accessoirement notre coup de cœur du disque.
Raison numéro 3 : c’est déjà une star de TikTok
Au-delà de sa musique, la mania autour de Caroline Polachek s’explique certainement par le fait que l’Américaine a l’air d’être sacrément cool. Assez cool pour lancer une trend TikTok, et se retrouver dans le Top 10 des morceaux les plus streamés de l’application, le tout avec un morceau sorti trois ans plus tôt. Si ça, ce n’est pas une master class. Le fameux titre s’intitule “So Hot You’re Hurting My Feelings” et doit son succès à la chorégraphie du clip, reprise dans plus de 75 000 vidéos de la célèbre plateforme chinoise.
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Vous l’aurez compris : Caroline Polachek est l’artiste à ajouter d’urgence dans vos playlists. Tout d’abord pour briller en société, mais aussi et surtout pour vous offrir une bonne dose de romance et de pop bien construite dans les oreilles et dans le cœur. À retrouver ce samedi 18 février à la Salle Pleyel – et si vous voulez vous donner le temps d’apprendre les paroles du nouvel album, elle repasse à Paris cet été au festival We Love Green. Im-man-quable.