Événement à Paris ! La productrice vénézuélienne Arca, bien connue des amoureux·ses de musique électronique expérimentale, était de passage dans la capitale française pour une résidence inédite. C’est dans l’antre de Bourse de Commerce — Pinault Collection que l’artiste iconoclaste s’est installée du 1er au 3 mars pour exposer pour la toute première fois ses peintures, mais aussi proposer deux performances d’improvisation au piano et organiser une énorme teuf avec un DJ set de Björk — oui, oui, Björk. Mais c’est qui, Arca ?
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Originaire du Venezuela, et aujourd’hui basée à Barcelone, elle est l’une des productrices les plus respectées en matière de musique électronique expérimentale et son CV parle pour elle. En 2012, elle sort trois premiers projets, qui démontrent déjà à quel point sa musique est unique en son genre, dans la même veine que ce que fait naître SOPHIE à l’autre bout du monde, depuis Glasgow. Suite à ses premières sorties, Arca attise l’oreille d’un certain Kanye West, qui la convie sur son album Yeezus, pour lequel elle produit et écrit cinq morceaux.
S’ensuivent des collaborations avec des pointures comme FKA Twigs, Kelela et même avec la légende islandaise Björk, qui fait appel à elle sur tous ses albums depuis 2015. Ça ne s’arrête pas là : Frank Ocean l’invite sur un morceau de son album Endless, elle a un featuring avec Rosalía (“KLK”) et même The Weeknd a partagé qu’il adorerait travailler avec elle. À côté de ça, Arca propose une musique toujours plus avant-gardiste, notamment à travers sa collection d’albums Kick qui raconte sa transidentité et sa non-binarité avec poésie et distorsion.
“The Light Comes in the Name of the Voice” : une résidence parisienne hors du commun
Baptisée “The Light Comes in the Name of the Voice”, sa nouvelle exploration musicale, organisée par Cyrus Goberville, responsable de la programmation culturelle du lieu et dirigée par Arca elle-même, est conçue spécialement pour cet endroit mythique de la culture parisienne, que l’artiste investit pour la seconde fois. “L’acoustique unique de la Rotonde du musée, formée par l’union de la Halle aux blés du XIXe siècle et du cylindre de béton de l’architecte japonais Tadao Ando, lui offre une chambre d’écho unique et un terrain de jeu inépuisable”, nous apprend un communiqué. Une fois dans l’impressionnante pièce, les quelques centaines de chanceux·ses qui ont réussi à mettre la main sur les précieux tickets se retrouvent plongé·e·s dans une expérience sensorielle complète, tant sonore que visuelle.
Le highlight de la résidence se passe les vendredi et samedi soirs, dans la Rotonde, où Arca improvise sur un piano à résonateur magnétique — “un instrument augmenté électroniquement pour obtenir de ses cordes de nouvelles sonorités, provoquant des vibrations aux multiples crescendos et harmonies, le tout contrôlé par le clavier”. Le jour, entre les deux concerts, alors qu’Arca disparaît, le piano à résonateur magnétique continue de diffuser des sons dans l’espace muséal, grâce à l’intelligence artificielle conçue par Bronze.
Le dimanche soir, pour boucler ces trois jours de folie, Arca convie le public dans le sous-sol de Bourse de Commerce et ses peintures deviennent le décorum d’une soirée club rythmée par des DJ internationaux qui témoignent du large spectre de ses influences musicales, de la pop à l’underground : Bobby Beethoven (anciennement connu sous le nom de Total Freedom), le légendaire DJ Babatr de Caracas, la virtuose des sets techno radicaux et tranchants Nkisi, et surtout la musicienne Björk, collaboratrice et amie de longue date d’Arca, qui s’est (vraiment) invitée derrière les platines. Légendaire.
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L’ensemble de l’impressionnante discographie d’Arca est à retrouver sur toutes les plateformes.