En plus de figurer en couverture du Vogue Philippines, le portrait d’Apo Maria “Whang-Od” Oggay fait le tour des médias internationaux depuis sa sortie. Et pour cause, le monde occidental n’est pas habitué à voir représentées des personnes âgées (de plus de 25 ans) en une de magazines généralistes. La tatoueuse est la plus vieille personne à apparaître en couverture de Vogue qui, élément à souligner, ne l’a pas choisie pour un numéro spécial seniors mais pour leur “numéro beauté”.
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Née en 1917, elle est la plus vieille et la plus ancienne des mambabatoks, les tatoueurs et tatoueuses traditionnel·le·s des Philippines, ayant commencé sa pratique à l’âge de 16 ans. Photographiée par le Philippin Artu Nepomuceno, Apo Whang-Od se fait l’étendard des mambabatoks, célébrant cet art ancestral. Cette mise en avant est constante dans le quotidien de l’artiste. Vogue souligne qu’en “tatouant des gens qui ne font pas partie de sa communauté”, elle est parvenue à susciter un nouvel intérêt dans la pratique du tatouage “stick and thorn” pratiqué, comme son nom l’indique, à l’aide d’une épine (de pomelo) et d’un bâton (de bambou).
Rare femme à pratiquer cet art, Apo Whang-Od est désormais la tête de file d’une “nouvelle génération d’artistes tatoueurs avides de poursuivre la tradition”, introduit Vogue. Parmi ses élèves, on retrouve son arrière-petite-nièce Grace Palicas, 26 ans, qui raconte avoir appris le tatouage en observant sa grand-tante dans son enfance.
Célèbre figure philippine, Apo Whang-Od a aussi été choisie par la publication pour “symboliser la force et la beauté” de l’esprit national. Affirmant qu’elle continuera de tatouer jusqu’à ce que “ses yeux la lâchent”, Apo Whang-Od, sa persévérance et son aura ont impressionné un lectorat international : victime de son succès, le magazine est déjà en rupture de stock.