Alors qu’elle écrase Scorsese au box-office américain avec son film-concert The Eras Tour et qu’elle assure ce qui est en voie de devenir la tournée la plus rentable de l’Histoire, Taylor Swift sort un album. Encore un ? Eh oui. Inépuisable et prolifique, à seulement 33 ans, Taylor Swift signe déjà son dix-huitième disque, du moins si on additionne ses dix albums officiels à ses quatre albums live et surtout ses quatre rééditions, communément appelées “Taylor’s Version”.
À voir aussi sur Konbini
Le 27 octobre sort la réédition de son album iconique 1989, qui comporte notamment les tubes “Style” et “Shake It Off”. À cette occasion, on s’est penchés sur la raison de ces réenregistrements et surtout de pourquoi ça ravit autant les Swifties – surnom des fans inconditionnel·le·s de la chanteuse.
Une histoire de droits
Pour comprendre pourquoi Taylor Swift retourne en studio pour réenregistrer tous ses vieux morceaux, il faut remonter à 2019. C’est cette année-là que Big Machine Records, l’ancien label de la chanteuse, est racheté pour 300 millions de dollars (252 millions d’euros) par le manager notoire Scooter Braun. L’homme d’affaires est une figure éminente de l’industrie musicale, considéré comme le titan de l’industrie à la source des carrières de Justin Bieber, Ariana Grande ou encore Demi Lovato – les trois artistes seraient cependant en train de le lâcher.
Pour le dire platement, le mec est un peu une crapule. À l’époque où il rachète le label de Taylor Swift, et donc tous les droits sur les albums de la superstar, il est également un proche collaborateur de Kanye West, qui a rabaissé la jeune Pennsylvanienne à plusieurs reprises, en chanson comme dans la vraie vie, en témoigne le triste incident survenu aux VMA de 2009. Pour Taylor, ce rachat est le “pire scénario imaginable”, comme elle le partage sur son compte Tumblr.
Bien décidée à retirer les droits de ses chansons des mains de Scooter Braun, Taylor Swift s’est lancée dans une bataille légale alambiquée, avant d’avoir l’idée du siècle : plutôt que de se battre pour récupérer les droits sur des anciens enregistrements, elle va tout simplement en créer de nouveaux.
Pendant la pandémie du Covid-19, l’icône pop a donc réinvesti les studios pour réenregistrer intégralement ses anciens albums datés d’avant le rachat de son label et ainsi récupérer tous les droits sur ces “nouvelles” chansons. C’est ainsi que sont nés les “Taylor’s Version”, dont déjà quatre opus sont sortis : Fearless (Taylor’s Version) en avril 2021, Red (Taylor’s Version) en novembre 2021, Speak Now (Taylor’s Version) en juillet 2023, et désormais 1989 (Taylor’s Version), sorti le 27 octobre 2023.
Des rééditions pleines de surprises
Les réenregistrements ne diffèrent que de peu des disques originaux, à quelques détails près, comme nous l’explique Akim, Swiftie invétéré. “Pour certains morceaux, la production change, mais pas toujours. Dans tous les cas, ce qui marque vraiment chaque réenregistrement, c’est l’évolution de sa voix. Elle est plus mature, et les intonations varient presque systématiquement. Du coup, ça change la vibe globale de la chanson.”
En plus de ces quelques évolutions, les rééditions bénéficient à chaque fois de petites surprises. On retrouve d’abord des chansons “From the Vault” (littéralement “sorties du coffre”), qui sont des morceaux écrits à l’époque de la création des disques originaux, que Taylor Swift a spécialement enregistrés pour la première fois afin qu’ils apparaissent sur les rééditions. Ces nouveaux morceaux ravissent les fans, avec de jolies exclusivités comme sur la réédition Red (Taylor’s Version) avec “Message in a Bottle” ou “Nothing New” en duo avec Phoebe Bridgers, qui sont tous les deux devenus des fan favorites.
La réédition 1989 (Taylor’s Version) comporte cinq titres “From The Vault” inédits, à savoir “Slut!”, “Say Don’t Go”, “Now That We Don’t Talk”, “Suburban Legends” et “Is It Over Now?”.
Les rééditions sont aussi l’occasion pour Taylor Swift de revisiter certains de ses classiques, comme elle l’a fait avec son morceau “All Too Well”, issu de l’album Red. Dix ans plus tard, elle a retravaillé le morceau, incluant des références modernes (“Fuck the patriarchy”) et doublant la durée du morceau, qui passe de cinq à dix minutes de long !
Pour l’occasion, la chanteuse a même réalisé un court-métrage pour accompagner le morceau, avec l’actrice Sadie Sink (de Stranger Things) dans le premier rôle. Ou l’art de créer l’événement.
Encore deux rééditions prévues
Chaque réédition connaît un succès stratosphérique partout dans le monde et permet à des morceaux parfois vieux d’une dizaine d’années de se placer en haut des charts actuels. La chanteuse domine le game de la réédition, et ça ne risque pas de s’arrêter avec l’arrivée de 1989 (Taylor’s Version) et des deux prochaines rééditions attendues par les fans, à savoir celles de l’album Reputation et surtout de son premier disque Taylor Swift, sorti en 2006. Quand il n’y a plus de Taylor Swift, il y en a encore.