Pourquoi c’est aussi cher ? Pourquoi c’est déchiré ? Pourquoi on aurait envie d’acheter ça ? Pourquoiiiiii ?!
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On comprend un peu votre questionnement parce qu’on est du genre à inspecter tous les défauts d’un T-shirt (les coutures, la doublure, les boutons…) avant de passer en caisse. Alors, imaginez-nous acheter une paire de baskets lacérées (même si on n’a pas ces fonds-là, imaginez quand même) ?!
Du coup, on comprend que certaines personnes soient carrément éberluées par la tendance T-shirts pré-troués ou pré-salis. Alors, on vous l’explique. Parce que Balenciaga n’est pas la première marque à proposer des habits usés jusqu’à l’os et elle ne sera pas la dernière.
Les tendances “distress”, “destroy”, “ripped” s’imposent à la mode dans les années 1980. Dans ces années-là, les femmes sont femmes jusqu’au bout des seins et les vêtements sont abîmés jusqu’au bout du fil. Les punks dominent le monde et les créateurs comme Vivienne Westwood et Comme des Garçons rendent les trous et les parties manquantes super tendances.
Les hauts et les bas sont larges, usés, aux manches arrachées… Et il n’y a pas mieux que porter du Martin Margiela pour avoir l’air “destroy”. Des années plus tard, la marque va commercialiser des sneakers lacérées et le monde est choqué. Mais quand on connaît leur histoire, c’est juste un retour aux sources.
Tout comme ce jeans de 2008 !
Les années 1990 sont plus “grunge” et les habits ressemblent à des lambeaux qui auraient accueilli une famille de mites pour le dîner. Cool, tout ça. En 1993, le créateur Hussein Chalayan prend la tendance “sale” au pied de la lettre et enterre son entière collection dans un jardin, pendant des mois, pour avoir l’effet escompté. Ça ressemble un peu à de la moisissure.
Rassurez-vous, tout le monde ne va pas aussi loin, mais les trous sont quand même plus que “in”. Du coup, les personnalités un peu rock – de Bowie à Sting – mettent des T-shirts qui laissent entrevoir beaucoup, beaucoup de peau.
Cependant, comme tout bouge dans la mode, les trous partent pour un temps. Mais restent sur les jeans. Jusqu’à revenir partout – haut, bas, milieu, accessoires – au milieu des années 2010. Chanel fait des leggings troués, Yeezy en fait des sweats et d’autres, des bonnets.
Mais POURQUOI ?
Pour le côté authentique, tout simplement. Et surtout, pour le côté qui montre à qui le veut qu’on ne fait pas trop d’efforts pour être aussi stylé. OK, on a de l’argent, mais à quoi sert de s’habiller comme si on en avait ? De nos jours, le luxe est dans la sobriété et le manque de logos apparents. Plus simple, mieux c’est. Et c’est un peu mieux si c’est déchiré.
Les historiens de la mode, comme Charlene Lau, appellent ça “la consommation inconsciente”. Si dans les années 1980-1990, s’habiller avec des vêtements abîmés était un acte de rébellion, de nos jours, ça sert à se montrer dépensier sans en avoir l’air.
Tout est dans la nonchalance ! Et c’est ça qui séduit les marques comme Off-White ou Amiri. Et du coup, elles font fureur chez les rappeurs. Parce qu’il n’y a pas plus “street cred” que la nonchalance.