En dévoilant quotidiennement leur classement par tranches de 10 albums, Apple Music s’assurait de ne pas susciter de réactions trop négatives, le public pouvant toujours espérer voir ses disques fétiches apparaître au plus haut rang. Mais le 22 mai 2024, la révélation des 10 premiers noms de son top 100 des meilleurs albums de tous les temps, tous genres confondus, a laissé place à un peu d’amertume sur les réseaux sociaux.
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En bons passionnés, on avait anticipé que ce classement ne satisferait pas entièrement le public, déplorant des genres sous-représentés selon certains, ou des grands noms tels que Whitney Houston ou encore Diana Ross absents. Cela dit, il y a très peu d’albums listés dont on pourrait objectivement contester la présence si l’on juge l’héritage ou l’impact dans l’industrie musicale.
À la rédac, on a décidé de laisser parler les cris du cœur et de vous partager sur nos oubliés du top 100.
Donnia, notre indétrônable référente arts et astrologie
Britney – Britney Spears – 2001
On vous le disait dans notre classement objectif des albums de Britney Spears : Britney est, selon nous, le meilleur album de la star texane. Si Circus ou In the Zone sont souvent nommés comme étant ses meilleurs albums, pour nous, c’est clairement Britney, album né de son road movie Crossroads, véritable ode à l’amitié et triste adieu à la “fille, pas encore femme” qu’elle était. C’est une période où la star s’affranchit de la mièvrerie du passé, de son image d’adolescente catholique et bien républicaine. C’était avant la boule à zéro, avant la dépression, avant la tutelle, avant que tout ne dérape. Elle nous prévenait déjà dans “Overprotected”.
À la lumière de tout ce qu’elle a traversé, il est important de réécouter cet album en intégrant que chaque morceau n’évoquait pas toujours un ancien amoureux, un amant qu’elle désire, mais le piège qui se refermait sur elle. C’est un album témoin de sa vulnérabilité et des derniers jours de son innocence, qui restera dans nos annales sentimentales. Donnia Ghezlane-Lala.
Lucie, ou le grand écart des goûts musicaux pour notre plus grand plaisir
Dans la légende – PNL – 2016
Je me suis toujours dit que c’était cet album qu’on devrait envoyer aux extraterrestres pour leur faire découvrir le rap français. Envoyez-le aussi aux US, tant qu’à faire. C’est un album vraiment parfait, selon moi, entre les deux monstres que sont Le Monde Chico et Deux Frères, je ne skippe aucun morceau de Dans la légende qui représente le mieux l’enfance et l’avenir des deux fratés des Tarterêts.
D’eux – Céline Dion – 1995
Écrit par Jean-Jacques Goldman, cet album est tout simplement un banger où on ne passe aucune chanson. Car avant Titanic, Céline, c’était déjà quelqu’un, les jeunes, voyez-vous. “Le Ballet” et “Destin”, ce sont des pépites.
Elephunk – Black Eyed Peas – 2003
L’ado de 15 ans qui dort encore en moi hésite entre cet album et le fantastique Monkey Business, débarqué deux ans après, mais Elephunk est certainement le chef-d’œuvre du groupe qui contient le plus de bangers dans des styles complètement différents et complémentaires à la fois. Avec l’enchaînement légendaire “Let’s Get It Starded” – “Hey Mama” – “Shut up”, les Black Eyed Peas ont tout simplement révolutionné la musique il y a plus de 20 ans. Ils auraient dû s’arrêter d’ailleurs après Monkey Business, mais cette analyse n’engage que moi.
Sandra, la cheffe de la rubrique musique qui vous écrit cet article
L’École du micro d’argent – IAM – 1997
C’est l’album référence, celui qui fait date, qui traverse les générations, qui fait le pont entre notre rap français et l’héritage américain, L’École du micro d’argent est un album classique. C’est celui que les politiques adorent citer pour avoir l’air cool tant son esthétique est devenue prestigieuse ou celui que les gens qui n’aiment pas le rap sortent de leur chapeau pour critiquer la nouvelle génération : ils ont beau nous donner toutes les raisons de le détester, c’est un chef-d’œuvre indiscutable.
Or noir – Kaaris – 2013
Un homme traverse la brume assis sur la vitre d’une Audi, kalachnikov à l’épaule et c’est tout le rap français qui se réanime. On se souvient tous de la première fois qu’on a vu le clip de Zoo. Les productions violentes de Therapy, l’énergie de la dernière chance d’un rappeur trentenaire sanguinaire au vocabulaire le plus chirurgical : c’est la recette d’un album marquant pour toute une génération. Kaaris donne le ton et impose la drill comme nouveau modèle suivi par tous ses collègues encore 10 ans plus tard.
Timothée, l’atout rap de la team musique
The Eminem Show – Eminem – 2002
Il y a toujours eu un débat sur le meilleur album d’Eminem. Si Apple Music a décidé de mettre en avant The Marshall Mathers LP en le plaçant à la 80e place, moi, j’avais envie de vous parler de The Eminem Show, le projet suivant. C’est l’album blockbuster d’Eminem, époque Slim Shady. “Without Me”, “Till I Collapse” avec Nate Dogg, “Superman”… Il y a beaucoup trop de titres qui, encore aujourd’hui, fonctionnent sur moi. Mais on ne peut pas résumer The Eminem Show à un simple album blockbuster. Marshall dénonce la suprématie blanche dans “White America”, un titre qui aura un écho immense aux États-Unis. “Hailie’s Song” parle de l’importance de sa fille pour lui. “Cleanin’ Out My Closet” entre en détail sur la relation difficile qu’il entretenait avec sa mère à l’époque. The Eminem Show, c’est finalement un album plus complet qu’on ne le pense, un album qui mérite toutes ces louanges.
Pierre, le techos-metallos de la rédaction
Paranoid – Black Sabbath – 1970
Évidemment, le top 100 d’Apple n’allait pas oublier Rage Against The Machine, Metallica ou encore AC/DC et même si ces groupes ne sont pas tout jeunes, il ne faut pas oublier les vrais anciens.
Black Sabbath, c’est un peu les Beatles mais du côté hard de la Force. Sans eux, bon nombre de groupes de metal et de hard rock n’auraient jamais eu la première étincelle pour démarrer et leur deuxième album Paranoid, sorti en 1970, est probablement celui qui a généré le plus de vocations. Rob Halford, le chanteur de Judas Priest disait à propos de Paranoid que cet album était le “blueprint”, le plan d’architecte du metal en général et on ne peut pas lui donner tort. Que ce soit pour les riffs endiablés de “War Pigs” ou le solo de batterie sur “Rat Salad”, il y a toutes les raisons de réécouter cet album. Paranoid, c’est l’album préféré de tes rockeurs préférés, celui sans lequel ils ne seraient peut-être même pas lancés dans la musique.
Pharrell, belieber repenti
Purpose – Justin Bieber – 2015
J’ai scrollé mon Spotify (pardon, Apple Music) pour me trouver un album réconfort sur lequel je me replie souvent et je suis retombé sur Purpose de Justin Bieber. Pour moi, c’est l’apogée d’une forme de pop, avec la formule magique de Skrillex et Diplo. Contrairement à plein d’albums de cette époque et aux pendants produits par Guetta & cie, ça a beaucoup mieux vieilli. Bref, on ne fait pas beaucoup mieux en pop music que l’enchaînement “What Do You Mean” “Love Yourself” et “Sorry”.
Simon, rookie of the year de la team musique
1994 – Hamza – 2018
Il fallait bien un peu de Belgique là-dedans et qui de mieux qu’Hamza pour représenter ce pays à l’origine de bon nombre de génies de la musique. Avec 1994, Hamza passe un énorme cap et se dévoile un peu plus aux yeux de la francophonie avec un album juste génial qui m’aura durablement marqué.