Lorsque vous pensez à Vincent van Gogh, vous visualisez peut-être ses éblouissants tournesols dorés, sa Nuit étoilée bleu et jaune vertigineuse, ses autoportraits multicolores ou sa célèbre chambre où la couverture rouge, les chaises en osier, le papier peint bleu et le plancher verdâtre composent une perspective déroutante. Si les sujets et les méthodes diffèrent, les œuvres partagent un point commun : elles ont toutes été réalisées à la fin des années 1880.
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Au début de cette décennie, les réalisations du peintre étaient moins chatoyantes, soulève le compte The Cultural Tutor qui explique dans un fil Twitter l’évolution de la peinture de l’artiste néerlandais. Vincent van Gogh est en effet passé de toiles aux couleurs maussades – des paysages fermiers pour la plupart – à des œuvres plus fantasques où les jeux de couleurs et de textures importent moins que le sujet lui-même.
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The Cultural Tutor lie cette évolution picturale aux rencontres du peintre. Vincent van Gogh a commencé à peindre sous les encouragements de son frère Théo. Inspiré par les œuvres de son cousin Anton Mauve, il devient son élève. Aquarelliste à la palette sombre et aux représentations réalistes, Anton Mauve a lancé son cousin sur une piste similaire à la sienne, pavée de peintures pastorales assombries.
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En 1885, Théo reproche à son frère les couleurs sombres de ses œuvres et lui conseille davantage de couleurs, à la manière des impressionnistes. Après un passage à l’Académie des Beaux-Arts d’Anvers, où il s’intéresse aux estampes japonaises, Vincent van Gogh débarque à Paris, à Montmartre, l’année suivante. Là-bas, il rencontre Henri de Toulouse-Lautrec, Adolphe Monticelli et la longue liste des peintres impressionnistes qui forment alors une communauté artistique enthousiaste. “Paul Gauguin, Georges Seurat, Paul Signac, Émile Bernard, Paul Cézanne”, cite The Cultural Tutor.
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De Montmartre à Arles en passant par Auvers-sur-Oise et l’hôpital psychiatrique, l’existence de Vincent van Gogh est loin d’être un long fleuve tranquille. Une chose est sûre, cependant : ses rencontres, ses pérégrinations, son ouverture aux critiques de son frère et aux travaux de ses comparses permettent à son œuvre d’évoluer et d’atteindre le statut qu’on lui connaît aujourd’hui. Une preuve supplémentaire que partout, et même dans l’art, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme” et que même les plus grand·e·s s’inspirent d’autrui.
En 1790, Emmanuel Kant écrivait dans sa Critique de la faculté de juger que “Les beaux-arts doivent nécessairement être considérés comme des arts du génie.” Les époques et successions de générations d’artistes semblent venir nuancer l’affirmation du philosophe (oui, Konbini se permet de réfuter Kant, y a quoi ?). Qu’il s’agisse de Van Gogh ou d’Edward Hopper, on accepte de plus en plus l’idée qu’il n’y a pas de don inné génial, mais plutôt un génie collectif, qui ne demande qu’à être partagé. De quoi donner espoir aux nouvelles générations d’artistes : nul besoin d’un don venu du berceau, le talent vient principalement de la passion, du travail, de la répétition et des autres, même pour les maîtres d’hier.
Le fil Twitter de The Cultural Tutor est visible ici.