Avant Whiplash, il y avait Whiplash. Un court métrage de 18 minutes suivant déjà Andrew Neiman dans l’enfer musical de Terence Fletcher.
Tout y est. En 2013 est présenté au Festival de Sundance un court métrage. Il s’appelle sobrement Whiplash (du nom d’un titre de jazz culte de Hank Levy), dure 18 minutes et suit la douleureuse introduction d’un jeune batteur de 19 ans, Andrew Neiman, dans un groupe sous les ordres d’un chef d’orchestre manipulateur et autoritaire, déjà incarné par J.K Simmons.
À l’origine, le cinéaste Damien Chazelle avait travaillé sur un scénario de 85 pages s’inspirant de son passé d’étudiant à Priceton, lui qui avait eu une expérience similaire avec un ancien professeur de jazz. Cela lui avait permis de dessiner le rôle de Terence Fletcher.
Sentant que l’histoire avait un intérêt, les boîtes de production Right of Way Films et Blumhouse Productions décidèrent, afin de recevoir plus de financement, d’adapter 15 des 85 pages à l’écran pour en faire un court métrage. Vivement apprécié au Festival de Sundance, le résultat permit de financer son grand-frère Whiplash, le long métrage de 2014.
Ainsi, vous ne serez pas étonnés si vous reconnaissez des dialogues, des séquences filmées de l’exacte même manière (la caméra qui tourne autour du bras de J.K Simmons, pointant vers la main qui dirige l’orchestre), la même anecdote sur Charlie Parker (qui n’en est pas une) ou des façons de mettre en scène la musique, entre baguettes qui touchent la caisse clair, trompettes qui s’animent et feuilles qui se tournent.
Ce que l’on retient, c’est que le chef d’orchestre est déjà au centre du film, au contraire de Johnny Simmons (non, ce n’est pas son fils, aucun rapport), le jeune acteur qui joue Andrew Neiman et qui sera remplacé dans le long métrage par Miles Teller. On ne met pas n’importe face à une gueule aussi charismatique que J.K Simmons, dont le rôle dans Whiplash a été récompensé aux deniers Oscars.
Vous noterez également que l’environnement est différent : entre le court métrage et le film, le spectateur passe d’une salle de musique baignant dans une lumière naturelle à un espace confiné éclairé par des lumières artificielles. Un détail pas si anodin quand on est témoin des remontrances psychologiques et physiques de Terence Fletcher à l’encontre de ses élèves.
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