Selon Mediapart, une femme âgée de 33 ans s’est rendue dans un commissariat parisien mardi 21 mai, accusant le rappeur Lomepal, Antoine Valentinelli de son vrai nom, de viol. Les faits se seraient déroulés en janvier 2017. Il s’agit là de la troisième plainte contre l’artiste, déjà placé en garde à vue en février et ayant fait face aux deux premières plaignantes. Après ces confrontations, l’AFP avait rapporté que la “mesure de garde à vue” du chanteur avait été “levée pour poursuite des investigations en préliminaire”, indiquait le parquet de Paris.
À voir aussi sur Konbini
Le récit de la troisième plaignante
Voici le récit de la troisième plaignante récolté par Mediapart, le média lui donnera le nom de Marie*. Elle explique avoir rencontré le rappeur lors d’une soirée fin 2016 : “À l’époque, il n’était pas encore très connu. C’était une histoire sympa, on s’entendait super bien, on parlait beaucoup de musique”.
C’est en janvier 2017 que les faits reprochés se déroulent, chez la mère de l’artiste, dans le Sud de Paris. Déjà venue plusieurs fois dans cet appartement par le passé, elle s’installe dans la chambre de Lomepal, seule, l’artiste fait de la musique dans une autre pièce. Puis elle s’endort sur le lit avant d’être “réveillée en sursaut, il était derrière [elle] et essayait de [la] sodomiser”. Les jours précédents, Marie* avait déjà eu des rapports sexuels avec Antoine Valentinelli.
Ce soir-là, elle affirme l’avoir repoussé, en vain, et lui avoir dit à plusieurs reprises “stop”, “non” et “arrête”. “Je me souviens m’être dit que je ne pouvais pas crier car j’allais réveiller sa mère”. Marie* explique qu’il continue malgré tout et elle se souvient lui lancer, en colère : “C’est quoi que tu ne comprends pas quand on te dit non ?”, ce à quoi aurait le rappeur répondu : “On sait très bien ce que ça veut dire quand vous dites non.”
Vivant trop loin pour repartir dans la nuit, Marie* décide de “passer le reste de la nuit là-bas” avant de partir “travailler très tôt” le lendemain matin. Quant à Lomepal, il affirme avoir pris le petit-déjeuner avec elle et un ami le lendemain. Contacté par Mediapart, ce proche n’en garderait pas de souvenir. À la suite de cet épisode, Marie* affirme que la relation se termine après un ultime projet professionnel en commun engageant une rencontre en février 2017, projet auquel la jeune femme voulait mettre un terme avant de finir par accepter.
Les réactions de Lomepal
Mediapart a pu recueillir la réaction de Lomepal au témoignage de Marie* récolté avant son dépôt de plainte. Il confirme de très nombreux éléments mais réfute la violence et la contrainte évoquée : “Je n’aurais jamais ne serait-ce qu’imaginé faire cela à quelqu’un d’endormi”, expliquant se “souvenir très bien de ce rapport”. Lomepal affirme avoir parlé de ce rapport, consenti selon lui, à un de ses amis dès le lendemain, information confirmée par ce proche.
Par écrit, le rappeur a pu répondre au média sur les accusations de viol dont il fait l’objet : “Je sais très bien que je n’ai pas commis de viol. J’ai, pendant quelques années, alors que j’étais célibataire, multiplié les relations purement sexuelles avec des femmes que je ne connaissais pas et qui ne me connaissaient pas, des relations parfois sans vraiment d’échange, sans tendresse particulière, et sans suite. Des femmes peuvent librement choisir ce type de relations, elles n’induisent pas forcément de domination”.