Depuis son lancement, en avril 2017, la série The Handmaid’s Tale, basée sur le roman dystopique de Margaret Atwood, est devenue une métaphore puissante de ce qui est en train de se passer pour les droits des femmes à disposer de leurs corps aux États-Unis. Les costumes rouges des “servantes” – victimes dans le show d’un violent régime patriarcal et répressif qui les a privées de tous leurs droits humains – sont à la fois un symbole de résistance à l’oppression (la série se centre sur la servante June, incarnée par Elisabeth Moss, qui va se rebeller contre un système inhumain) et un bon moyen pour les militant·e·s d’attirer l’attention des médias et de l’opinion publique américaine sur la gravité des lois qui sont en train d’être votées dans différents états américains, par les Républicains.
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Un nouveau coup de massue contre les libertés des femmes a été asséné en Alabama cette semaine, où a été votée à la majorité la loi la plus répressive du pays en matière d’IVG. Elle interdit aux femmes les interruptions volontaires de grossesse, même en cas d’inceste ou de viol, et prévoit des peines de prison allant de 10 à 99 ans pour les personnes du corps médical qui pratiqueraient un avortement. Les comparaisons avec le régime fictif de Gilead dans The Handmaid’s Tale étaient inévitables, notamment ces scènes de flash-back, qui tentent d’expliquer comment l’Amérique en est arrivée là (spoiler : en fermant les yeux quand les premiers signes d’oppression se sont manifestés envers les femmes et les minorités).
"This isn't a scene from The Handmaid's Tale. This is happening in Alabama — in our country — in the year 2019."
— Niall Stanage (@NiallStanage) 15 mai 2019
Kamala Harris is fundraising — for abortion-rights groups rather than her own campaign — amid the Alabama furor. pic.twitter.com/j4wl3nmDOw
“Ce n’est pas une scène de The Handmaid’s Tale. C’est en train d’arriver en Alabama – dans notre pays – en 2019″
THE HANDMAID'S TALE REPREND !
— Nawak (@NawakNawak) 16 mai 2019
Cette série où les droits fondamentaux des femmes sont bafoués au nom d'une idéologie religieuse rétrograde passe sur...
... ah non... c'est juste la gouverneur de l'Alabama, pas Aunt Lydia !#Alabama #IVG #DroitsdesFemmeshttps://t.co/0gmH8HzEOQ
You know in The Handmaid's Tale flashback scenes where everything still feels kind of normal but they start dropping small hints that shit is starting to go very wrong very soon? We're in that part right now but with REALLY BIG FUCKING HINTS.
— Rita Meade (@ScrewyDecimal) 9 mai 2019
“Vous savez, dans les scènes de flash-back de The Handmaid’s Tale, quand tout à l’air normal, mais on commence à laisser entendre par des petits indices que ça va très mal tourner et très vite ? Nous sommes pile à ce moment-là, mais avec de PUTAIN DE TRÈS GROS INDICES.”
Gilead is being brought to you by the following people: https://t.co/LrUT6dkbp7
— Caitlin Moran (@caitlinmoran) 15 mai 2019
“Gilead est devenue une réalité à cause de ces personnes.”
Depuis l’élection de Donald Trump, qui a mené à la nomination de deux juges conservateurs à la Cour Suprême, le droit des femmes américaines à disposer de leurs corps, sujet déjà clivant aux États-Unis, est plus que jamais en danger. Depuis le début de l’année, plusieurs états ont fait voter des lois destinées à restreindre le droit à l’avortement, même si elles vont à l’encontre de l’arrêt de la Cour suprême “Roe v. Wade”, qui légalisa l’avortement en 1973 dans tous les états américains. Les batailles judiciaires des associations qui militent pour les droits des femmes s’annoncent âpres pour faire respecter cet arrêt.
Dans le Kentucky, le Mississippi et la Géorgie, des lois sont passées interdisant d’avortement sur le principe du “battement de cœur”, c’est-à-dire à partir du moment où les battements du cœur du fœtus sont détectables, soit environ à la sixième semaine de grossesse. À ce moment-là, la personne peut très bien ne pas encore savoir qu’elle est enceinte. L’Ohio, le Missouri et le Tennessee sont aussi en passe d’adopter des textes qui restreignent le droit à l’avortement. En attendant que la fin du mandat de Donald Trump prenne fin (en 2021), une devise : “nolite te bastardes carborundorum”.
Rappelons au passage que Margaret Atwood a expliqué maintes fois que pour créer Gilead, elle n’a pas imaginé elle-même les pires choses qui puissent arriver aux femmes. Elle a réalisé une (brillante) compilation des pires moments de l’Histoire pour les droits des femmes.