L’œuvre et l’héritage du photographe Gordon Parks au cœur d’un beau documentaire

L’œuvre et l’héritage du photographe Gordon Parks au cœur d’un beau documentaire

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Par Lise Lanot

Publié le

Spike Lee, Ava DuVernay ou encore Kareem Abdul-Jabbar racontent comment le photographe les a inspirés.

Avant de mourir, en 2006 à l’âge de 93 ans, Gordon Parks était très conscient de la nécessité que son œuvre soit vue, que ses images soient signées de son nom et que ses représentations de personnes noires soient connues. Conscient de la nécessité que ses images lui survivent, il avait par exemple organisé et daté ses images avant de mourir. L’importance de cet héritage n’est plus à prouver et est d’ailleurs célébrée dans un nouveau documentaire intitulé A Choice of Weapons: Inspired by Gordon Parks – un titre qui rappelle l’un des ouvrages phares de Gordon Parks.

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Diffusé par HBO, le long-métrage retrace l’histoire du photographe et interroge nombre d’artistes qu’il a inspiré·e·s. Le réalisateur John Maggio affirme au Guardian avoir voulu “inclure une grande diversité d’artistes aux armes différentes”. On y retrouve ainsi les cinéastes Ava DuVernay et Spike Lee ; les photographes Devin Allen, LaToya Ruby Frazier et Jamel Shabazz ; les écrivains Jelani Cobb et Nelson George ; le journaliste Anderson Cooper ; ou encore l’ancien basketteur professionnel Kareem Abdul-Jabbar.

La nouvelle génération de jeunes photographes noir·e·s s’exprime pour affirmer la façon dont Gordon Parks lui a ouvert le chemin et a prouvé l’importance de documenter les luttes antiracistes, de réaliser une “narration visuelle du racisme institutionnalisé”, mais aussi de mettre en lumière les personnes et communautés noires. 

A Choice of Weapons: Inspired by Gordon Parks s’intéresse à la façon dont le photographe parvenait à raconter et confronter la grande histoire de son pays tout en immortalisant avec élégance, humanité et en toute intimité le quotidien des personnes qu’il photographiait. L’artiste affirmait qu’il aurait pu se “tourner vers les pistolets ou les couteaux”, mais que son appareil photo était devenu son arme de prédilection, “a choice of weapons”, lui permettant “d’exprimer [ses] émotions”, entend-on dans le documentaire.

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L’œuvre si dense de Gordon Parks (photographique et filmique, avec notamment son long-métrage Les Nuits rouges de Harlem, réalisé en 1971 et considéré comme un des films les plus importants de la Blaxploitation), a convaincu différentes générations de s’emparer de leur appareil ou caméra comme d’une “arme”. “Je me suis rendu compte à quel point j’étais puissant avec un appareil photo dans la main”, confie Devin Allen.

“Les images de Gordon Parks demandaient aux États-Unis qu’ils se regardent en face”, déclare l’un·e des participant·e·s. Les paroles et travaux de ses héritières et héritiers s’inscrivent dans cette même lignée, artistique et historique.

A Choice of Weapons: Inspired by Gordon Parks est diffusé chez HBO. La fondation Gordon Parks est sur Instagram.