Nick Cave et les Bad Seeds sortent Skeleton Tree, un album terrible et passionnant aux allures de doux exorcisme, un an après la mort du jeune fils du chanteur. Bouleversant.
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Le Prince des ténèbres est de retour. Trois ans après la sortie de l’excellent et apaisé Push the Sky Away, Nick Cave, Warren Ellis et les Bad Seeds sortent Skeleton Tree en écoute chez ces petits veinards de BBC Radio 6 ce vendredi 9 septembre, jour de sa sortie.
Le 16e album de la formation est hanté de bout en bout par le décès tragique du fils du chanteur, Arthur, 15 ans, tombé accidentellement du haut d’une falaise près de Brighton, en Angleterre. Forcément, l’album invite davantage au recueillement que, par exemple, le flirt avec le garage rock de Dig, Lazarus, Dig!!!, album sorti en 2008.
Tourment et beauté
Nick Cave et ses porte-flingues ont écrit un disque empreint de minimalisme (“Jesus Alone”), parfois aux frontières de l’expérimentation sonore (les vibrations élégiaques de “One More Time with Feeling”), qui marie parfois musiques industrielle et contemporaine (“Anthrocene”) et plonge, plonge, plonge toujours plus profondément dans la part sombre de nos vies.
Skeleton Tree n’est pas le disque le plus simple des Mauvaises Graines et de leur corbeau de leader. C’est un album douloureux et spirituel, qui tire davantage ses forces d’un espoir issu des cieux que des tentations venues d’en bas. À 59 ans, le survivant punk lève le voile au public sur une intimité, un tabou, celui de la mort de ce qu’on peut avoir de plus cher : son propre enfant. On sent le tourment, la peine, et pourtant c’est la beauté qui triomphe.
L’album était accompagné par la sortie dans 650 cinémas du monde entier du film One More Time with Feeling, jeudi 8 septembre et vendredi 9 septembre.