L’histoire du chef qui a cuisiné, perché dans le ciel, au-dessus du lac Léman

L’histoire du chef qui a cuisiné, perché dans le ciel, au-dessus du lac Léman

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Par Anna Carolina Assuncao

Publié le , modifié le

Lors d’une série de repas, intitulés Dinner in the Sky, des chefs étoilés cuisinent pour quelques convives dans une nacelle perchée dans le ciel. Récit.

Il y a quelques jours, la ville de Thonon-les-Bains, située au bord du lac Léman en Haute-Savoie, accueillait un évènement pas comme les autres. Une série de dîners perchés dans le ciel, à 55 mètres de hauteur, dans le cadre de la semaine internationale de gastronomie“Toques en Chablais”.

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Ces étonnants Dinner in the Sky offrent l’opportunité à une poignée de chanceux de s’élever au-dessus du lac Léman et des montagnes environnantes – mais également dans d’autres villes à travers le monde –, tout en dégustant un menu préparé par un chef étoilé en personne, sous vos yeux. Mais il est difficile de s’imaginer un dîner gastronomique perché dans les airs sans penser à la logistique qu’il a fallu pour préparer un tel festin. Originaire de la région, le chef Hubert Chanove a accepté de nous raconter les coulisses de ce repas pas comme les autres.

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Qu’est-ce qui a été le plus difficile dans la préparation de ce repas ?

Il faut savoir que j’ai le vertige, mais heureusement je ne l’ai pas senti parce qu’on est levé droit, et on voit au loin. Même les clients qui ont le vertige, eux aussi, ne l’ont pas senti. Sinon, je dirais que la plus grande difficulté a été l’organisation. On est plongés dans un cadre différent, on doit faire sans nos petites habitudes que l’on a dans notre propre cuisine de restaurant, mais c’est bien parce que ça nous permet de progresser. Par contre, si on oublie le sel et le poivre en bas, c’est fini.

“Si on oublie le sel et le poivre en bas, c’est fini.”

Comment étiez-vous organisés dans la nacelle ?

Il a fallu réorganiser la façon de travailler. On était quatre, répartis sur la nacelle, parce qu’il fallait équilibrer le poids sur la plateforme. On était séparés par des plans de travail. On avait le four et les plaques de cuisson au centre, et il a fallu dresser les plats d’un côté et de l’autre pour avoir accès à l’ensemble des clients. C’était une question de timing : on a réussi à servir 22 couverts en un peu plus d’une heure. Il y avait six montées par jour, d’où un tel timing.

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Est-ce que vous pensez avoir réussi à produire des plats comme dans votre cuisine habituelle ?

On s’était bien préparés en amont, et on n’a pas tout produit sur place. On a mis en place un système afin de pouvoir seulement assembler et dresser sur la nacelle. Mais il y avait aussi beaucoup de finitions de dernière minute et d’éléments à rajouter pour que les gens aient également une cuisine spectacle. On terminait presque les plats individuellement devant chaque client. Le but était aussi de prendre le temps d’échanger avec les gens et d’avoir cette proximité. Vu qu’on était en face d’eux, on répondait à toutes leurs questions et il y avait un vrai échange, qu’on retrouve difficilement dans les restaurants.

Vous seriez prêt à participer à nouveau ?

Oui ! C’était vraiment spécial. On a vraiment joué le jeu d’adapter le menu. C’est une vraie expérience humaine de partage, pour tout le monde. C’est tout aussi incroyable pour les gens derrière les fourneaux que devant. On se sent vraiment unis. De plus, ça permet de prendre conscience de la chance qu’on a dans notre région.