“Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”. C’est à Michel Audiard qu’Olivier Ratsi a emprunté le nom de sa nouvelle exposition aux allures futuristes, installée à la Gaîté Lyrique. Alors que les musées et galeries rouvrent enfin leurs portes le 19 mai, le centre culturel en profite pour s’illuminer des œuvres architecturales du plasticien.
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À la manière d’un scénariste, l’artiste – qui a fait de la lumière sa matière première – pose un cadrage doux et poétique sur notre époque, avec un show immersif pensé comme une suite de plans-séquences. Un jeu de lumières à grande échelle, que les visiteur·se·s pourront découvrir jusqu’au 31 octobre 2021.
“Spectrum”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”, Olivier Ratsi. (© Martin Argyroglo)
Un voyage sensoriel en cinq chapitres
Établi entre Paris et les Cévennes, l’artiste visuel utilise les faisceaux lumineux et leurs couleurs comme un langage à part entière. Dans cette exposition, Olivier Ratsi plonge la Gaîté Lyrique dans le noir pour inviter les visiteur·se·s à embarquer pour un voyage expérimental et sensoriel en cinq chapitres. Ceux-ci guident le public à la découverte des onze structures lumineuses que compte l’exposition, à appréhender directement de l’intérieur, ou depuis des promontoires ou observatoires censés guider le regard.
Créés au cours des huit dernières années, ces tableaux explorent la perspective, la perception de l’espace, et proposent de voir notre époque à travers le prisme des néons et de leur structure géométrique et minimaliste. Le public est libre d’évoluer au milieu des sculptures et de se laisser envelopper par ces jeux de lumières pour vivre pleinement cette expérience, pensée comme une “cartographie sensorielle symbolique”.
Olivier Ratsi, “Negative Space”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”. (© Martin Argyroglo)
Éclairer une époque obscure
“Le point de départ, c’est peut-être ce sentiment de vivre une époque obscure comme pouvait l’écrire en d’autres temps Virginia Woolf, non pas au sens de tragique mais qui manque de clarté, de perspective, de lisibilité, de lumière”, détaille Jos Auzende, codirectrice artistique et commissaire générale de l’exposition, sur la genèse du projet. Et pour éclairer notre époque, quoi de mieux que la lumière, médium favori d’Olivier Ratsi, devenu “architecte de la lumière”.
Sa pratique artistique puise ses origines dans son enfance : “La fenêtre de ma chambre donnant sur un boulevard, je m’amusais la nuit tombée à regarder les lumières des voitures qui défilaient : en plissant les yeux tout en fixant un point immobile dans l’espace, les lumières des voitures apparaissent comme des traînées lumineuses.” Ses soirées à regarder les phares des voitures appartiennent à une époque révolue, et c’est désormais le public qu’Olivier Ratsi invite à se laisser transporter par le pouvoir des jeux de lumières.
Olivier Ratsi, “Delta”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”.
Olivier Ratsi, “Onion Skin”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”.
Olivier Ratsi, “In Parallel”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”.
Olivier Ratsi, “F(lux)”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”.
Olivier Ratsi, “Plus”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”. (© Martin Argyroglo)
Olivier Ratsi, “Infinite I”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”. (© Martin Argyroglo)
Olivier Ratsi, “Frame Perspective”, exposition “Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”. (© Martin Argyroglo)
“Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière”, une exposition d’Olivier Ratsi à voir du 19 mai au 31 octobre 2021 à la Gaîté Lyrique (Paris).