Pour les 10 ans de Random Access Memories, album du mégatube “Get Lucky”, les Daft Punk sont fêtés avec un inédit de 2013 dévoilé jeudi au musée parisien du Centre Pompidou, là où l’électro a changé leur vie en 1992.
À voir aussi sur Konbini
Ce site culturel dédié à l’art moderne et contemporain est un jalon dans l’histoire du duo casqué, séparé depuis 2021. C’est à Beaubourg, autre nom du lieu, que l’électro les happe le 10 novembre 1992.
“La première fois qu’on va dans une rave, c’était sur les toits de Beaubourg. On découvre une musique différente et on découvre en plus une énergie, avec des gens qui dansent sur des morceaux qu’ils ne connaissent pas”, se souvient Thomas Bangalter, un des deux Daft, dans le podcast Autre radio autre culture en 2009. “On se dit [qu’il y a] quelque chose à faire avec la musique électronique.”
Ce soir-là, Bangalter aura bientôt 18 ans, son complice Guy-Manuel de Homem-Christo a cet âge depuis le début de l’année. Ils se formeront en 1993 sous le nom de Daft Punk. L’expression “Punk Idiot” vient d’une mauvaise critique d’une revue britannique, Melody Maker, après leur naissance musicale dans un groupe à guitares, Darlin’, vite abandonné.
Leur premier album Homework (“Devoirs à la maison”, conçu dans une chambre de post-adolescents) sortira en 1997, avec un premier hit “Around the World”, dont le clip est réalisé par Michel Gondry (futur cinéaste de Eternal Sunshine of the Spotless Mind avec Jim Carrey et Kate Winslet).
Un inédit en prime : “Infinity repeating”
La déflagration vient avec le deuxième album, Discovery (2001), et le tube planétaire “One More Time”, premier single sorti, avec un clip animé signé Leiji Matsumoto, créateur d’Albator. Le disque Human After All (2005) sera incompris.
Mais leur quatrième et dernier album studio, Random Access Memories (2013), replace les deux Français harnachés en robots au sommet des charts avec le mégatube “Get Lucky” (porté par la voix de Pharrell Williams et la guitare de Nile Rodgers).
C’est dans le cadre du dixième anniversaire de cet album que Beaubourg dévoilera jeudi soir en “avant-première mondiale” un inédit de 2013, “Infinity Repeating”.
On peut y entendre le chanteur Julian Casablancas et The Voidz (projet parallèle à son autre groupe, The Strokes), selon le communiqué du Centre Pompidou. C’est une “démo”, premier jet d’un morceau composé à l’origine pour Random Access Memories.
“Infinity Repeating” fait partie des neuf morceaux couchés sur bandes en 2013 et jamais diffusés — soit 35 minutes de chutes de studios, démos, travaux préparatoires — garnissant la réédition augmentée pour les 10 ans de Random Access Memories qui sera publiée vendredi.
Cinq Grammys
Jeudi, à 18 h 30 (heure de Paris, 16 h 30 GMT), pour la révélation de “Infinity Repeating”, le Centre Pompidou proposera “trois expériences de découverte du titre”, “en accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles”.
Soit une “écoute en ultra haute-fidélité, en collaboration avec l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique)”. Le vidéoclip “d’une durée de 4’ 15” sera projeté en Galerie 3 avec “un équipement de plus de 30 enceintes et un système son conçu par les experts de l’Ircam”, avec 150 places disponibles.
Il y aura aussi une projection du vidéoclip en salle de Cinéma 1, avec 300 places. Et enfin, “une expérience collective”, avec “projection sur l’écran géant au cœur du Forum du Centre Pompidou, 350 places”, est annoncée.
Deux autres inédits sont déjà sortis. “The Writing of Fragments of Time” est un making-of sonore du morceau “Fragments of Time”. Et “GLBTM” est une sorte de jam-session qui préfigure “Give Life Back to Music”. En scannant dès mercredi le visuel de Random Access Memories (sur vinyle, CD, plateformes, etc.), Snapchat diffusera “Horizon”, morceau de l’édition japonaise du CD en 2013, déjà connu des fans.
L’occasion de redécouvrir Random Access Memories, qui délaisse les machines, tourné vers le dancefloor des années 1970, avec cinq Grammys à la clé, prestigieuses récompenses américaines.