Depuis plus de 15 ans, Konbini va à la rencontre des plus grandes stars et personnalités de la pop culture dans le monde entier, celles et ceux qui nous font rêver au quotidien à travers leur passion, leur détermination et leurs talents, afin de vous livrer tous leurs secrets.
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En 2023, la rédaction de Konbini a décidé de faire briller avant tout la jeunesse et la création francophones à travers 23 portraits de jeunes talents en pleine bourre, à suivre dès maintenant et dans les prochaines années. Des acteurs et actrices prometteur·se·s aux chanteur·se·s émergent·e·s, des chefs qui montent aux sportifs et sportives en pleine éclosion en passant par des artistes engagées de tout horizon, Konbini vous présente sa liste des 23 personnalités qui vont exploser en 2023.
Portrait. En permanence dans la pénombre, So La Lune est un jeune artiste aussi insaisissable que talentueux. Le rappeur originaire de Lyon sort du lot grâce à un style singulier et des collaborations détonantes. En 2021, il s’était offert une belle visibilité grâce à “Rodé”, un son qui frôle les trois millions de vues sur YouTube.
En 2022, il a su rebondir sur son succès et n’a pas laissé la hype retomber avec de nombreux sons percutants, un featuring sur l’album de SCH et la mixtape Fissure de vie qui a su trouver son public. En 2023, il risque de confirmer son statut ascendant avec un premier Olympia et d’autres projets attendus. Coup de projecteur sur l’un des artistes les plus déroutants du rap game.
Un style hors du commun
Pour décrire le style de So La Lune, il faut d’abord dire qu’il s’agit d’un artiste singulier qui se démarque par une approche musicale assez rafraîchissante. Dans une scène rap saturée, celui qui se surnomme “Tsuki” (lune en japonais) a bien compris que l’une des meilleures façons de se démarquer, c’est de faire différemment que les autres.
Une de ses signatures, c’est sa voix atypique, tendant vers les aigus, avec des imperfections qui frôlent parfois le point de rupture. Une voix perçante et mélodique, à laquelle l’auditeur doit s’habituer, tant elle sort du cadre habituel du rap. Le style de So La Lune ne repose pourtant pas simplement sur sa seule voix. Le rappeur utilise, la plupart du temps, des instru planantes avec un goût prononcé pour le piano. Proposant un style de rap mélodique, il est aussi capable de caler des phases plus techniques et des textes percutants.
C’est un rappeur qui s’approprie et qui habite avec aisance les prods sur lesquelles il pose. Du côté des paroles, So La Lune tire de nombreuses inspirations du thème astral, avec évidemment la figure récurrente de la lune, qui est utilisée pour mettre en contraste sa mélancolie, mais aussi son attachement à la nuit.
Un artiste prolifique, mais rare dans les médias
Son EP Nomades, sorti le 21 décembre dernier en collaboration avec Amine Farsi, a conclu une année 2022 prolifique avec quatre EP (27.05.22 ; Kenna ; Wilma et Nomades) et une mixtape de 16 sons, Fissure de vie, que l’artiste décrit lui-même comme son “premier vrai projet”.
À côté, So La Lune a aussi sorti des singles et est apparu sur de nombreux projets d’autres rappeurs. Une productivité qui ne se fait pas au détriment de la qualité et qui prouve le sérieux, mais aussi le talent, d’un artiste profondément passionné par son art. Le rappeur enchaîne les concerts et a rapidement rempli l’Olympia, salle mythique dans laquelle il se produira le 17 mai, comme l’illustration de l’ampleur qu’a pris sa carrière ces derniers temps.
Malgré une présence forte sur les plateformes de streaming et dans les salles de concert, So La Lune se fait rare dans les médias. La (première et) dernière interview qu’il a accordée remonte à avril 2021, dans le média La Face B, et le titre de celle-ci donne le ton : “On ne risque pas de m’entendre beaucoup en interview”.
C’est de cet entretien qu’on tire le peu d’informations qu’on a sur l’artiste : ses origines comoriennes, ses inspirations et les artistes qui l’ont influencé comme Kodak Black ou XXXTentacion, le fait qu’il accorde une place importante à la mélodie dans son processus créatif…
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Sur les réseaux sociaux, “Tsuki” se contente du strict minimum sur Instagram, où il n’a même pas de photo de profil, et Twitter. Il ne communique que sur les sorties de ses projets et sur les dates de ses concerts. Cette façon de faire va à l’encontre de ce que font beaucoup de jeunes artistes. Là où certains veulent être partout, multiplient les posts sur les réseaux sociaux, accordent des dizaines d’interviews, So La Lune joue sur un côté mystérieux et crée une sorte d’aura autour de son personnage en révélant un minimum d’informations sur lui.
La politique du featuring
Il est invité sur de nombreux projets et ses collaborations avec les autres artistes de la planète rap ont franchi un cap en 2022. Si Elh Kmer, Djalito ou encore Slkrack ont fait appel à So La Lune, c’est aussi le cas de SCH dans son dernier album Autobahn avec le son “Transmission Automatique”.
Ce featuring avec l’artiste marseillais, qui fait partie des rappeurs les plus influents de la scène rap actuelle, n’est pas anodin. Il prouve que So La Lune n’est plus simplement un artiste underground qui s’adresse à un public spécialisé, mais un artiste qui tend à s’imposer en touchant des publics plus larges. En 2023, “Tsuki” est déjà apparu sur cinq featurings dont “Lune” avec l’artiste parisien 8ruki et “Lala” avec l’ancien membre du groupe Columbine, Lujipeka.
Cette volonté de se diversifier en apparaissant en feat avec d’autres artistes s’illustre aussi dans ses projets. Il a notamment fait appel à Da Uzi et Captain Roshi, dans sa mixtape Fissure de vie, et Green Montana dans l’EP Kenna. Il est aussi apparu avec Beendo Z, autre figure montante du rap, sur le projet Le soleil se lèvera à l’Ouest du média Raplume.
À travers tous ses projets, So La Lune a confirmé en 2022 les attentes placées en lui après une année 2021 lors de laquelle il avait émergé. Fort de son univers unique et atypique, le jeune rappeur s’est affirmé tant dans son style que dans sa volonté de faire découvrir son rap à un public plus large. Cela ne laisse que très peu de doutes sur le fait que “Tsuki” risque de marquer l’année 2023 de son empreinte. S/O la lune.
