Le 9 janvier 2000 débarquait sur les écrans américains de la FOX (et presque deux ans après chez nous, sur M6) une sitcom pas piquée des hannetons et qui allait devenir culte pour toute une génération. Malcolm in the Middle (ou Malcolm, tout simplement, en VF) n’a sans doute rien révolutionné par son format somme toute assez classique — si ce n’est que son héros brisait le quatrième mur en s’adressant directement à nous — mais son humour grinçant, mêlé à des blagues potaches et un cynisme à toute épreuve, ont fait d’elle le compagnon idéal des après-midi où on n’avait pas école.
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Cette famille américaine moyenne, imaginée par le showrunner Linwood Boomer et qui n’a d’ailleurs pas de nom, a beaucoup de points communs avec Les Simpson. À ceci près que les enfants, ici, vieillissent au fil des saisons contrairement à Lisa, Bart et Maggie. Malcolm, Dewey, Reese, Francis et leurs parents Loïs et Al nous ont accompagné·e·s durant 7 saisons
En apparence ordinaire, cette petite tribu a traversé les crises de nerfs, les fins de mois difficiles et les conneries à répétition avec une certaine grâce… et beaucoup de philosophie. Voici donc 10 leçons de vie que Malcolm nous a léguées.
#1. L’enfance, c’est vraiment de la merde
“Vous voulez savoir quel est le meilleur truc au sujet de l’enfance ? C’est qu’à un moment, elle se termine.”
C’est seulement quand on vieillit, avec toutes les responsabilités imposées par la vie d’adulte, qu’on rêve de redevenir enfant. Mais quand on a le nez dedans, ça craint. Et c’est ça que Malcolm nous racontait, ses yeux traversant l’écran pour se plonger dans les nôtres. Les parents sont relous, les frères et sœurs nous font vivre un enfer et, pour peu qu’on ait quelques soucis d’intégration à l’école, élèves et profs semblent se liguer contre nous pour nous pourrir l’existence. L’enfance, et plus encore, l’adolescence, c’est l’âge où on ne contrôle rien et où on nous demande pourtant d’obéir aux règles. La série l’a bien compris, et s’empresse à chaque épisode de transgresser les interdictions et de défier l’autorité.
#2. Être fier de sa différence et affronter ses bullies
Innocent et tout mignon, Dewey, le petit dernier (du moins jusqu’à l’arrivée de Jamie, en fin de saison 4) a longtemps été le souffre-douleur de Malcolm et Reese — la seule chose qui les unissait. À l’école, ce n’était pas toujours mieux, même s’il a vite compris que sa petite bouille pouvait s’attirer les faveurs et la protection des adultes. Alors, quand un jour il choisit de porter un sac à main, accessoire a priori réservé aux femmes, ce dernier se fait persécuter par des plus grands que lui. Mais ce qui le distingue et lui vaut ces moqueries deviendra sa plus grande arme. Même Reese en reste pantois d’admiration !
#3. Se sentir invincible en toutes circonstances
“Papa, je ne vais pas mourir. J’ai 17 ans !”
Ce qui caractérise les enfants dans Malcolm, c’est leur côté casse-cou. Un enfer pour les parents, qui ne savent jamais s’ils vont devoir filer aux urgences après leur avoir tourné le dos pendant cinq minutes. La rivalité entre les trois plus jeunes frères, qui ne font que reproduire le chemin tracé par leur aîné (raison pour laquelle Francis a été envoyé à l’école militaire), donne des sueurs froides à Al et Loïs, mais nous procure, à nous, de grands moments d’hilarité. Ils ne reculent devant aucune bêtise et on se demande parfois comment ils ont survécu durant 7 saisons. Mais hey, la jeunesse rend invincible, il paraît !
#4. Aller au bout de ses rêves, même les plus fous
Al, incarné par le merveilleux Bryan Cranston, est un papa touchant et un mari aimant. Mais en six saisons, il a connu plusieurs crises existentielles. Si Loïs le soutient comme elle peut dans chacune de ses phases, c’est parce qu’elle comprend que 1/ c’est probablement juste une passade, et 2/ son cher mari n’est pas épanoui et continue, à quarante ans passés, à se chercher. Il se trouve donc beaucoup de passions, virant souvent à l’obsession : la peinture, les dominos, la marche athlétique, le patin à roulettes artistique… Et toujours, en dépit du qu’en-dira-t-on, il s’y plonge à corps perdu. Son numéro de danse en combi à paillettes restera dans les annales.
#5. Trouver son âme sœur
“Devine quoi ! La clinique a appelé. Ils m’ont dit que mon cul était parfaitement compatible avec ta main. Ils peuvent commencer la greffe de peau dès la semaine prochaine.”
Al et Loïs, c’est la définition du couple qui s’aime toujours aussi fort après des décennies de mariage, et traverse toutes les épreuves de la vie main dans la main. Bien sûr, il y a des engueulades, et les frasques de leurs fils attaquent le peu de patience qu’ils ont en réserve. Mais, même lorsqu’il faut se serrer la ceinture, tolérer les excentricités de l’un et les éclats de colère de l’autre, ils sont toujours complices. Aimer l’autre, c’est accepter sans broncher, comme Loïs, de lui raser les poils du dos à la tondeuse électrique, ou encore reconnaître, comme Al, la supériorité de sa partenaire.
#6. Rester cool, quoi qu’il arrive
Si Malcolm n’est pas franchement une série zen, elle a pourtant eu quelques moments “tout brûle autour de nous, mais on reste cool”. D’aucuns la diraient résignée, mais sa philosophie, c’est plutôt dite du “on reboote le système et tout ira mieux”. Ils ont connu tellement de galères, ont touché le fond tellement de fois, qu’à un moment, il faut juste s’arrêter de creuser pour contempler le désastre. Un luxe qu’a rarement eu Loïs, bien obligée d’être la capitaine d’un navire qui coule. Mais pour les garçons, Al compris, quand la situation échappait à tout contrôle, le mieux c’était parfois de sourire béatement en attendant que ça passe.
#7. Éduquer les garçons, pour un monde meilleur
En parlant de Loïs, on peut dire que cette maman débordée avait des méthodes d’éducation peu conventionnelles. Pour sa défense, elle a enfanté quatre démons, ingrats, mal polis, paresseux et irrespectueux. Alors, quand elle découvre des magazines érotiques dans le tiroir d’un de ses fils, elle décide de prendre des selfies au polaroïd pour coller ensuite son visage sur celui de toutes les femmes posant de façon suggestive. L’expérience a-t-elle été traumatisante pour le garçon ? Probablement. Est-ce qu’il réfléchira à deux fois avant d’objectiver à nouveau des jeunes filles pour son plaisir ? Assurément. Respect, Loïs.
#8. Un papa sympa peut cacher un chimiste dealer de meth
“Vous voyez, il y a un truc qu’on appelle l’alchimie.”
Ok, c’est tiré par les cheveux, mais il existe en vérité une théorie très sérieuse (ou pas) sur le fait que Malcolm serait un prequel de Breaking Bad. C’était sous nos yeux depuis le début.
#9. Laisser le sort décider, c’est pas mal aussi
“On n’a qu’à laisser ça entre les mains du destin”
Parfois, il faut savoir s’en remettre au destin. Quand on touche le fond, qu’on est dos au mur et autre métaphore impliquant que vraiment, tout est foutu, on a le droit de lâcher l’affaire. Comment en vouloir à Al et Loïs qui, on le rappelle, on enfanté des suppôts de Satan ? Là où d’autres séries vous encourageront à ne jamais vous décourager, à toujours redresser la tête et à surmonter tous les obstacles mis en travers de votre route, Malcolm, elle, vous dit que par moments, juste : merde, à la fin. Le lâcher prise a parfois du bon.
#10. Trop d’espoir, c’est pas bon
“Je n’attends rien et je suis quand même déçu”
On aurait pu finir sur une note d’espoir, mais c’est pas le genre de Malcolm et de son légendaire cynisme. Tout petit déjà, Dewey était désabusé, et très lucide sur la vie. Sa relation avec ses grands frères s’est construite sur le rejet, les petites persécutions quotidiennes et la perte totale d’illusion. Il ne peut s’empêcher d’espérer, parfois, qu’un geste, une attention de leur part, mette enfin un terme à son isolement. Heureusement, en prenant de l’âge, il leur fera payer. Et chacune de ses petites victoires vaut de l’or !