Philippe Garrel est mis en cause par cinq comédiennes qui témoignent dans Mediapart mercredi de tentatives de baisers non consentis et de propositions sexuelles lors de rendez-vous professionnels, accusations que le réalisateur de 75 ans minimise, tout en présentant ses excuses. “Aucune plainte n’a été déposée à ce jour”, précise Mediapart, selon qui certains de ces faits sont “susceptibles d’être qualifiés d’agression sexuelle ou de tentative d’agression sexuelle”.
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Parmi les actrices qui témoignent, Anna Mouglalis, qui a joué pour Philippe Garrel dans La Jalousie en 2013, raconte qu’il n’y a alors “rien eu de déplacé”. Mais en février 2014, lors d’une séance de préparation d’un autre film chez elle, le réalisateur se serait allongé dans son lit, lui demandant de venir près de lui. Plusieurs d’entre elles racontent également que le cinéaste leur a proposé de se rendre à l’hôtel.
“Je ne peux pas faire le film si je ne couche pas avec toi”, aurait-il lancé à l’actrice Marie Vialle, qu’il a rencontrée au Conservatoire de Paris et fréquentée de 1994 à 1997. Il dit ne pas partager les mêmes souvenirs de certains moments qu’elle relate et regrette qu’elle les ait mal vécus. “Mes sentiments pour elle étant réels, je ne m’en suis pas rendu compte”, se défend-il. “À la lecture de tous ces témoignages, je réalise la différence entre ce que j’imaginais alors et ce que je leur ai fait vivre. J’avais déjà pris conscience de la culture qui m’a façonné, et cela a ouvert en moi une remise en question”, assure le réalisateur, cité par Mediapart.
Philippe Garrel a été récompensé à deux reprises à la Mostra de Venise (Lion d’argent du meilleur réalisateur pour J’entends plus la guitare en 1991 et pour Les Amants réguliers en 2005). En 2023, la Berlinale lui a décerné l’Ours d’argent de la meilleure réalisation pour Le Grand Chariot, film dans lequel jouent trois de ses enfants, dont le plus célèbre, son fils Louis, acteur et réalisateur.