Le Musée national irakien a rouvert ses portes au public à Bagdad accueillant des dizaines de touristes et visiteur·se·s irakien·ne·s, après trois années de fermeture dues à la pandémie et aux événements politiques.
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Touristes turc·que·s, expatrié·e·s occidentaux·les mais aussi locaux·les ont pu admirer des vestiges de quelque 2 500 ans, datant de l’empire néo-assyrien, ou encore d’antiques portes en bois et d’autres artefacts islamiques du IXe siècle, a constaté un correspondant de l’AFP.
“On a attendu longtemps, ça fait quatre ans qu’on prévoyait de venir ici”, s’enthousiasme Tijen Kayralci, 65 ans, parmi un groupe de touristes venant de Turquie. “Ça dépasse mes attentes, ce sont des pièces inestimables, très précieuses” qui “reflètent la profondeur de l’histoire de l’Irak”, ajoute-t-elle.
Fondé en 1926 pour raconter 5 000 ans d’histoire de Mésopotamie, le musée abrite notamment des tablettes cunéiformes et deux imposants lamassus, fabuleux taureaux ailés, retrouvés sur le site de Nimrod dans le palais d’Assurnasirpal II (883-859 avant notre ère).
Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a “inauguré” le musée après “des travaux de réhabilitation et d’entretien dans ses salles”. “Il est resté fermé trois années environ, en raison des manifestations” et de la sécurité, a indiqué à l’AFP le directeur du Conseil irakien des Antiquités et du Patrimoine, Laith Majid Hussein, en référence à la contestation antipouvoir de 2019.
“Puis il y a eu la pandémie de coronavirus”, a-t-il ajouté. L’établissement avait officiellement rouvert ses portes en 2015, plus d’une décennie après les pillages perpétrés en 2003, lors de la période de chaos ayant suivi l’invasion américaine contre le régime de Saddam Hussein.
Sur les 15 000 pièces volées à l’époque, les autorités ont pu en restituer un tiers au musée, considéré avant 2003 comme l’un des plus riches au monde. À partir de 2014, les djihadistes du groupe État islamique se sont adonnés au juteux trafic d’antiquités, mettant également en scène de spectaculaires destructions sur des sites archéologiques.
Le gouvernement de M. Kazimi a fait de la restitution des antiquités une priorité. En 2021, l’Irak a ainsi récupéré des milliers d’artefacts, dont 17 899 pièces restituées par les États-Unis. Les autorités avaient notamment organisé en décembre une cérémonie célébrant le retour d’une tablette de Gilgamesh, joyau mésopotamien vieux de 3 500 ans.
Konbini arts avec AFP.