L’artiste Lee Ufan ouvre un nouveau centre d’exposition à Arles

L’artiste Lee Ufan ouvre un nouveau centre d’exposition à Arles

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© Khamkeo Vilaysing/Unsplash

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Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

Après le Japon et la Corée du Sud, l’artiste Lee Ufan ouvre un troisième centre d’exposition de ses œuvres à Arles où il fera résonner ses œuvres avec la ville.

“On peut qualifier un musée d’art comme un lieu d’exposition mais ce n’est pas tout à fait mon parti pris. Je souhaite que ce soit avant tout un lieu de vie”, a dit l’artiste sud-coréen de 85 ans à la presse. “La caractéristique de mon art, ce n’est pas d’imposer un point de vue mais de proposer une rencontre. L’art contemporain s’est construit autour d’un artiste tout-puissant. Mon travail entend prendre du recul, s’éloigner de l’ego, des discours. Posez-vous en face de mes œuvres avec votre cœur, vos sentiments”, a-t-il conseillé.

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Avec ce nouvel espace culturel, la ville d’Arles, déjà réputée internationalement pour ses Rencontres photographiques, conforte le développement d’un pôle art contemporain, symbolisé par la spectaculaire tour Luma, en miroirs et spirales, de l’architecte Frank Gehry. Pour Ufan, cette ville – qui l’a accueilli avant même le succès de ses expositions au château de Versailles en 2014 et au Centre Pompidou Metz en 2019 – représente une rencontre qui lui a permis “de renouveler ses pensées”.

Il y a publié en 2012 sa première monographie en français aux éditions Actes Sud et présenté en 2013 l’exposition “Dissonance”. Depuis cet automne, il a également investi sa nécropole avec treize nouvelles œuvres visibles jusqu’à fin septembre aux Alyscamps. “Ici, on n’est pas en Asie, ni au Japon ni en Corée. Cet endroit est riche en histoire depuis l’empire romain. C’est cette confrontation, cette résonance entre cette histoire et mes œuvres dont j’attends beaucoup en ce lieu”, a expliqué l’artiste.

Né en 1936, Lee Ufan est un théoricien du mouvement d’avant-garde Mono-ha (“l’école des choses”), un courant artistique japonais des années 1960-1970 qui met en relation des matériaux industriels comme le béton, le verre ou l’acier avec des pierres ou des bois choisis dans la nature, questionnant les rapports entre la nature et l’artifice.

La peinture de Lee Ufan tend elle vers la représentation d’un signe unique, une ligne ou un point par exemple, jusqu’à l’épuisement de la toile ou de la peinture sur le pinceau, comme une forme de méditation. “C’est la relation entre le faire et le pas faire, le peindre et le non-peindre qui m’importe”, a expliqué l’artiste. Son centre d’exposition arlésien de 1350 mètres carrés occupe les trois niveaux et les 25 pièces d’un ancien hôtel particulier bâti du XVIe-XVIIIe siècle, acquis par sa fondation.

Il a été aménagé avec l’aide de l’architecte japonais Tadao Ando qui a déjà signé le premier musée Lee Ufan sur l’île japonaise de Naoshima en 2010. Une annexe du musée d’art de Busan (Corée du Sud) ouverte en 2015 est également consacrée à l’artiste. Le musée d’Arles présente au public une dizaine de sculptures et d’installations au rez-de-chaussée et une trentaine de peintures au premier étage. Le second étage accueillera des expositions temporaires.

Parmi les surprises, une sculpture en spirale, exposée à l’entrée, dissimule en son cœur la projection d’un ciel nuageux : “Lee Ufan regarde souvent le ciel, c’est comme cela que des œuvres lui sont venues”, décrypte Jean-Marie Gallais du Centre Pompidou Metz. Au sous-sol, un “espace secret” non-ouvert au public dissimule des peintures et sur un mur, ce poème signé Lee Ufan : “Au fond d’Arles se trouve une histoire, au fond de l’histoire se trouve une image, au fond de l’image se trouve l’inconnu.”

Konbini arts avec AFP.