Alors que les musées italiens sont à nouveau fermés pour cause de pandémie, l’artiste français JR a offert au public en mal d’œuvres d’art une ouverture de musée à Florence, façon street art. La Ferita (“la blessure”), dernière œuvre de l’artiste, est un trompe-l’œil mural monumental en noir et blanc représentant un trou béant creusé dans la façade du Palazzo Strozzi, palais des XVe et XVIe siècles, connu pour ses expositions d’art contemporain.
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Au-delà de cette brèche fictive, le public peut apercevoir certaines des œuvres les plus connues de la cité toscane que sont La Naissance de Vénus de Sandro Botticelli et les corps de marbre tordus du Viol des Sabines de Giambologna. “C’est un message qui arrive à un moment où nous avons besoin d’une ouverture des musées”, a déclaré JR à l’AFP, le 19 mars 2021, lors du dévoilement de l’œuvre, ajoutant que l’art de rue pouvait apporter un certain soulagement avant “la vraie réouverture des musées”.
Connu pour ses réalisations dans l’espace public, JR a notamment exposé des portraits géants de Palestinien·ne·s et d’Israélien·ne·s sur le mur de Gaza et s’est aussi rendu célèbre pour ses collages photographiques géants déployés dans les favelas de Rio, à Shanghai, à New York ou au Népal.
“Contrainte positive”
Les restrictions strictes imposées dans une grande partie du monde depuis un an n’ont pas sapé la créativité de celui qui débuta comme graffeur à Paris, même s’il reconnaît que “personne ne peut être inspiré par la quarantaine, c’est certain”.
“Une contrainte est positive pour un artiste dans la mesure où elle pousse à réfléchir, à inventer et à repenser, et si ce n’est pas le rôle de l’artiste, alors qu’est-ce que c’est ?”, a-t-il déclaré, ajoutant qu’il considère la pandémie comme “un défi supplémentaire”. Avec sa dernière œuvre, commandée par la Fondation Palazzo Strozzi et qui sera exposée jusqu’au 22 août 2021, il espère “impliquer les gens dans le processus de création”.
“Dans un moment où l’accès à la culture est impossible, il était de notre devoir d’aller dans les rues, sur les places, pour amener la culture en dehors du musée parce que le musée est fermé”, a déclaré le directeur général de la fondation, Arturo Galansino. Il a mis en garde contre la “blessure sociale” infligée aux personnes privées de culture en raison de la crise sanitaire.
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Avec AFP.