Deux jours après le 90e anniversaire de l’ancien président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, l’agence de presse Reuters faisait part du dernier projet d’Ai Weiwei, en son honneur. Depuis sa demeure portugaise, l’artiste et activiste chinois confiait au début du mois de mars 2021 travailler à la réalisation d’un “monument” dédié à Mikhaïl Gorbatchev, “un des plus importants intellectuels et visionnaires, qui a permis d’établir une nouvelle possibilité pour la société”, selon l’artiste contemporain.
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L’œuvre est destinée à être installée à Berlin, “une ville très politique”, souligne Ai Weiwei. Ce dernier profite de cet hommage pour critiquer la Chine, où “il n’y a personne tel que Gorbatchev à ce jour”. Le régime chinois devrait, insiste-t-il, connaître “une réforme politique semblable à celle que Gorbatchev avait initiée”, sinon “le développement économique de la Chine n’aura pas de bons résultats”.
Considéré par les partis traditionnels moscovites et pékinois comme le “fossoyeur de l’URSS” à cause de sa transition démocratique en URSS, Mikhaïl Gorbatchev représente pour Ai Weiwei “un symbole pour les personnes en quête de liberté”. Annoncé la veille du 30e anniversaire de la réunification allemande, le monument sera réalisé avec le concours de Cinema for Peace, une ONG allemande militante, œuvrant à la “sensibilisation du public aux problématiques d’inégalités et d’injustices sociales dans le monde”.
Arrêté par la police chinoise en 2011 (officiellement pour évasion fiscale), Ai Weiwei a été emprisonné pendant trois mois avant de recevoir l’interdiction de quitter le territoire chinois. En 2015, il a pu récupérer son passeport et, depuis, il a vécu entre l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Portugal. Fervent critique du régime de Pékin et défenseur de la liberté d’expression, l’activiste continue, à 63 ans, d’utiliser son art comme une arme de dénonciation et de sensibilisation.