L’actrice Cate Blanchett appelle à faire davantage de films sur les réfugiés

L’actrice Cate Blanchett appelle à faire davantage de films sur les réfugiés

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(© JULIE SEBADELHA / AFP)

"Les personnes qui sont déplacées ont une voix, elles ont une histoire. La question, c’est juste comment on les écoute."

L’actrice australo-américaine Cate Blanchett, ambassadrice de bonne volonté du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), a appelé lundi lors d’une discussion au Festival de Cannes à faire davantage de films sur les réfugiés.

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“Je suis toujours perplexe sur la raison pour laquelle davantage de films ne parlent pas directement ou indirectement” des réfugiés, a déclaré la star [Carol, Blue Jasmine, Le Seigneur des anneaux, ndlr] lors d’une conférence intitulée “HCR : histoires de déplacés”.

“Chez les réfugiés que j’ai rencontrés… leurs histoires sont tellement incroyables et inspirantes, leur sens de l’humour et leur résilience et leur courage… Plus nous excluons ces voix de nos récits, plus nous les rendons différents”, a-t-elle estimé, avant de poursuivre :

“Les personnes qui sont déplacées ont une voix, elles ont une histoire. La question, c’est juste comment on les écoute. […] J’adorerais dire aux gens qui réfléchissent aux réalisateurs avec lesquels ils pourraient travailler ou les histoires qu’ils pourraient raconter de faire, juste comme un exercice, la liste des gens qui ne vous ressemblent pas, qui n’ont pas eu la même expérience que vous pour voir quelles histoires vous aimeriez raconter parce que je pense que ce qu’il s’est passé avec le vieux système des studios, c’est qu’ils se sont mis à raconter la même histoire faite par les mêmes personnes, les mêmes équipes et ça l’a tué.”

“C’est un truc mortel”, a-t-elle ajouté, précisant en avoir fait l’expérience avec des diffuseurs :

Vous leur pitchez une histoire et ils disent ‘oh, on a adoré, on a connecté, on est tellement touchés mais ça ne fait pas partie de notre mandat’ et vous vous dites, ‘toi, espèce de connard, tu n’as pas d’autres histoires comme ça dans ton portefeuille, tu ne veux pas une offre dynamique ?'”

Sur cette difficulté de produire des histoires ayant trait aux réfugiés, l’actrice a évoqué la série australienne Stateless qu’elle a créée, produite et dans laquelle elle joue, assurant qu’il avait fallu “six ans pour que ça se fasse” mais qu’elle avait ensuite “gagné tous les prix en Australie” et que Netflix l’avait achetée.