En cause, un procès entre la Warner et George Miller pour une question d’argent…
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Le tournage du quatrième Mad Max n’a pas été de tout repos pour son réalisateur. George Miller a dû faire face à pas mal de retard de production, à un duo d’acteurs qui ne s’entendaient pas vraiment (Tom Hardy et Charlize Theron), à des conditions météorologiques compliquées, des plaintes d’associations de protection de l’environnement.
Mais le film, véritable chef-d’œuvre du genre, qui a pris tout le monde de court avec son rythme impressionnant et ses cascades toutes plus folles les unes que les autres a été un immense succès, critique et commercial. Des suites étaient même en cours de préparation, avec les acteurs principaux chauds pour reprendre leur rôle. On avait hâte. Sauf que la guerre financière entre la Warner Bros. et la boîte de production du cinéaste, Kennedy Miller Mitchell, semble mettre à mal ce plan.
Un procès qui mettrait à mal les suites
Comme nous vous l’expliquions il y a quelques mois, George Miller est entré en procès avec le studio en novembre dernier, dont les derniers rebondissements viennent de sortir grâce au Sydney Morning Herald. Le cinéaste estime que le grand studio lui doit la coquette somme de 7 millions de dollars. La Warner se devait de filer cette montagne de billets verts à l’Australien s’il ne dépassait pas le budget alloué au film, de 157 millions de dollars. Ce qu’il a clamé avoir fait — on dit d’un côté que le film n’a nécessité “que” 154,6 millions. Le studio explique de son côté que le film a en réalité coûté 185,1 millions.
Cette différence non-négligeable de budget proviendrait des scènes additionnelles, tournées à la dernière minute et qui auraient été particulièrement coûteuses. Voici les arguments apportés par chaque partie (attention, c’est un chouïa compliqué donc on vous a mis l’essentiel) :
La compagnie de George Miller raconte que la Warner a insisté pour que certaines scènes du script ne soient pas tournées, dont celles autour de la citadelle de Immortan Joe, et qu’elles soient remplacées par d’autres et une nouvelle fin. Quand Miller a fait un premier montage, le studio aurait pris une série de décisions qui aurait causé “des changements considérables et des retards” de production. Enfin, la Warner aurait approuvé fin 2013 un plan de 31 millions de dollars pour tourner de nouvelles scènes additionnelles, nécessitant le retour de toute l’équipe, mais surtout que ces coûts devaient être exclus du coût total du film.
Du côté de la Warner, on explique que le film a largement dépassé le budget à cause de la production sans que la major soit au courant. Elle se targue qu’à un moment du tournage en 2012, sans ses suggestions de changement, le film n’aurait jamais pu être complété à temps pour le budget alloué. Subtilité : la Warner aurait demandé une autre fin plutôt que d’insister pour cela (oui, on en est là). Il raconte que Kennedy Miller Mitchell aurait accepté de financer le tournage des scènes supplémentaires. Résultat des courses : le film a eu 14 mois de retard et le coût de production a augmenté de 31 millions, pour atteindre la somme de 185 millions.
Bref, ça chipote vachement et à la fin des courses, la relation entre les deux entités semble mise à mal définitivement. On dit même qu’en refusant de payer le bonus à Miller, la Warner aurait “détruit” leur relation, et qu’ils seraient “incapables de travailler ensemble sur d’autres projets à venir”.
Tout n’est pas noir pour autant : lors d’une conférence devant des étudiants en art dramatique à Sydney, le réalisateur a dit que les scripts étaient déjà écrits. Reste plus qu’à finir ce drôle de procès et voir si la relation entre la Warner et George Miller peut un jour s’améliorer — spoiler : c’est mal parti.