La condamnation à 20 ans de prison pour pédopornographie du chanteur américain R. Kelly, star déchue du R&B, déjà condamné à 30 ans de prison pour crimes sexuels, a été confirmée en appel. Une cour fédérale à Chicago a rejeté vendredi les arguments de la défense de Robert Sylvester Kelly, 57 ans, qui invoquait le dépassement du délai de prescription pour les poursuites.
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L’artiste, mondialement connu pour son tube “I Believe I Can Fly” et ses 75 millions de disques vendus, avait longtemps régné sur le R&B malgré des soupçons d’agressions sexuelles.
Une première peine de 30 ans de prison en 2022
Il avait été reconnu coupable en septembre 2021 d’avoir piloté pendant des années un “système” d’exploitation sexuelle de jeunes, dont des adolescentes, et condamné en juin 2022 à 30 ans de prison par un tribunal fédéral à New York, peine qu’il purge actuellement.
En février 2023, il avait également été condamné à vingt ans de prison pour production de pédopornographie et détournement de mineur. Le juge avait ordonné qu’il n’exécute qu’un an de prison supplémentaire quand il aurait purgé sa première condamnation.
“Des années durant, Robert Sylvester Kelly a commis des violences sexuelles sur des jeunes filles mineures”, selon le jugement prononcé vendredi. “En utilisant un schéma complexe pour faire taire les victimes, il a longtemps esquivé les conséquences” mais “ces crimes l’ont enfin rattrapé”.
Un ultime recours devant la Cour suprême
L’avocate du chanteur, Jennifer Bonjean, a déclaré qu’il ferait appel devant la Cour suprême. “Nous sommes déçus du jugement mais notre combat est loin d’être terminé”, a-t-elle assuré dans un communiqué selon des médias américains.
Les procès contre R. Kelly ont été perçus comme une étape majeure du mouvement #MeToo: pour la première fois, la majorité des plaignantes étaient des femmes noires accusant un artiste noir et obtenant justice. Des extraits de vidéos montrant des violences sexuelles commises par R. Kelly sur des jeunes filles, dont l’une n’avait que 14 ans, avaient été diffusés pendant le procès.
Pendant des décennies, le succès de R. Kelly avait été terni par des soupçons de violences sexuelles, objets de rumeurs persistantes. Il était longtemps parvenu à les faire taire avec des accords financiers prévoyant des clauses de confidentialité.
Actes sexuels filmés avec une mineure de 14 ans
Le chanteur, une des plus grandes célébrités américaines des années 1990, avait été brièvement marié, en 1994, avec la jeune star de 15 ans Aaliyah, dont les parents avaient ensuite fait annuler le mariage. La chanteuse et actrice est décédée dans un accident d’avion en 2001.
Les premières accusations contre le chanteur avaient émergé il y a plus de vingt ans. Il avait été inculpé en 2002 pour avoir filmé des actes sexuels entre lui et une jeune fille de 14 ans, mais finalement acquitté en 2008.
Sa maison de disques RCA, filiale de Sony Music, l’avait lâché début 2019 après un documentaire l’accusant de multiples agressions sexuelles et en février de la même année il avait été inculpé d’agressions sexuelles notamment sur des mineures.