La folle histoire d’une photo vendue 2 200 dollars qui cachait un trésor inestimable

La folle histoire d’une photo vendue 2 200 dollars qui cachait un trésor inestimable

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© Alfred Stieglitz

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Par Lise Lanot

Publié le

Jeff Sedlik s’est offert une image d’Alfred Stieglitz pour l’amour de la photo, et cet achat passionné pourrait lui rapporter plus gros qu’il ne le pensait.

C’est l’histoire d’une image qui a bien vécu, dont les couleurs sont passées, mais qui est quand même achetée par amour de la photographie par un professeur spécialiste du sujet. Depuis des années, dans ses cours, Jeff Sedlik montre à ses élèves une photo prise par Alfred Stieglitz en 1894 intitulée “A Venetian Courtyard” afin de montrer comment “les photographes du XIXe siècle s’inspiraient des traditions picturales”, explique Artnet.

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Voyant ce qui semblait être une reproduction de la photo mise aux enchères lors d’une vente organisée dans le Connecticut, Jeff Sedlik n’a hésité qu’une fraction de seconde avant de débourser 2 200 dollars pour l’acheter. Admirant l’image et ce qu’elle représente dans l’histoire de la photographie – le moment où le domaine s’élevait de la pratique technique pure vers le rang de pratique artistique –, le professeur a acheté le tirage malgré sa qualité affaiblie par les années.

A Venetian Courtyard, 1894. (© Alfred Stieglitz)

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, en rentrant chez lui, Sedlik a découvert une surprise dans le cadre, qui n’avait pas été ouvert depuis 120 ans. En l’ouvrant, il est tombé sur un second tirage, “un tirage platine parfait aux tons les plus riches que j’avais jamais vus”, a-t-il décrit auprès d’Artnet, confiant son incrédulité. “Je ne pouvais pas y croire. Je n’avais pas de mots. C’était incroyable.”

On connaissait déjà trois tirages de l’image, conservés par la National Gallery of Art. L’achat et la découverte de Jeff Sedlik ont fait monter ce nombre à cinq. La trouvaille est d’importance, d’autant qu’Alfred Stieglitz ne tirait pas beaucoup d’impressions de ses images “parce que la demande était faible”, détaille Sarah Greenough, à la tête du département de photographie de la National Gallery. Pire encore, Stieglitz brûlait de façon récurrente ses travaux en faisant table rase du passé afin de ne pas se reposer sur ses acquis. Ses tirages sont donc particulièrement rares, note Sedlik.

Si on ne peut affirmer combien l’image, découverte en parfaite condition, pourrait coûter, on sait que le record détenu par la vente d’une photo signée Stieglitz s’élève à… 1,47 million de dollars. Il s’agissait d’un tirage des mains de la peintre Georgia O’Keeffe (qui fut son épouse), vendu par la maison Sotheby’s en 2006.