Quel est le point commun entre Rooney Mara, Cate Blanchett, Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos ou encore Cécile de France ? Elles ont toutes joué des personnages lesbiennes au cinéma alors qu’elles se revendiquent exclusivement hétérosexuelles. À côté, il y a Ellen Page qu’on ne voit plus beaucoup depuis qu’elle à fait son coming out, à l’instar de Wentworth Miller aka Michael Scofield de Prison Break qui, après avoir lui aussi fait son coming out, a déclaré qu’il ne voulait plus jouer que des rôles d’homosexuels.
Ces divers et nombreux schémas de plans de carrière s’inscrivent dans un débat de société qui perdure depuis quelques années, scindant en deux parties distinctes les mentalités. Faut-il oui ou non, être un acteur ou une actrice queer pour incarner un personnage queer ? C’est la question que Variety a posée à Kristen Stewart, à l’affiche de la comédie de Noël Ma belle-famille, Noël, et moi, disponible depuis le 25 novembre sur Hulu outre-Atlantique.
Dans cette comédie engagée, l’actrice joue les romantiques et s’apprête à passer les fêtes de fin d’année chez sa belle-famille, où elle compte passer la bague au doigt de sa dulcinée. Mais sur place, ses plans tombent à l’eau puisque sa copine, issue d’une famille très conservatrice, n’a pas fait son coming out.
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Un débat sans fin
Fatiguée de se cacher après avoir acquis une grande notoriété grâce à Twilight, Kristen Stewart fait officiellement son coming out en 2016, lorsqu’elle est en couple avec Alicia Cargile, après une histoire d’amour médiatisée avec la chanteuse Soko. Outre cette déclaration qui a ravi les magazines people, la comédienne est devenue un symbole en assumant son orientation sexuelle dans une industrie tolérante sur le papier, mais malheureusement obsédée à l’idée de faire vibrer la ménagère de 40 ans. Son message était simple : elle n’a pas honte et n’a aucune raison de ne pas assumer pleinement sa sexualité.
À la ville comme à l’écran, Kristen Stewart n’a aucune réserve sur le sujet et s’est exprimée sur le fameux débat des rôles gays qui devraient exclusivement être réservés aux acteurs et actrices queer.
“Je réfléchis tout le temps à cette question. Être quelqu’un qui a pu autant travailler dans cette industrie m’a permis de vivre et d’exercer mon métier avec beaucoup de créativité. Tu sais, une jeune fille blanche qui était hétéro et qui a fait son coming out plus tard, mince – tu vois ce que je veux dire ? Je reconnais que j’ai tout juste commencé à travailler en ce sens.
Je n’ai jamais voulu raconter une histoire qui pouvait être racontée par quelqu’un vivant cette expérience. Une fois que j’ai dit ça, je rentre dans un débat délicat car cela signifierait que je ne pourrais plus jamais jouer aucun personnage hétéro si je me tiens à la lettre de cette règle spécifique. C’est une zone grise.
Il y a différentes manières pour les hommes de raconter des histoires de femmes et inversement. Mais nous avons besoin de réfléchir à ces questions et de nous en préoccuper. Tu dois savoir si tu es autorisé ou pas à le faire de cette manière. Je veux dire que si tu racontes une histoire sur une communauté spécifique et que celle-ci ne te considère pas comme une alliée, tu dégages. Mais si elle te considère comme une alliée et te laisse y prendre part, c’est qu’il y a quelque chose qui t’y a conduit et qui rend ta perspective unique. Il n’y a rien de mal à vouloir apprendre les uns des autres. On peut s’entraider à raconter des histoires. Je n’ai donc pas de réponse claire sur ce sujet. Je dirais juste qu’il faut faire vraiment attention à ses choix ! Et ne pas se comporter comme un con.”
En prenant position, elle apporte un nouveau regard nuancé sur ce débat, tout en précisant que ce qu’elle défend avec ces paroles sera peut-être perçu complètement différemment par quelqu’un d’autre et qu’elle pourrait revenir sur son discours. Un débat qui n’est pas encore près d’être clos.