Le cinéaste Abdellatif Kechiche ne serait “pas dérangé” si La Vie d’Adèle était interdit aux moins de 16 ans, comme cela semble se profiler après une décision de justice rendue mercredi.
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Le distributeur du film et la ministre de la Culture sont contre, lui n’y voit pas de problème. Abdellatif Kechiche, réalisateur de La Vie d’Adèle, a eu une réaction surprenante après l’annulation par la justice du visa d’exploitation de sa Palme d’or, mercredi 9 décembre. Interrogé par Le Monde, il juge “cette décision plutôt saine” et “ne serait pas dérangé” si La Vie d’Adèle devait être interdit aux moins de 16 ans.
Je n’ai jamais pensé que mon film pouvait être vu par des gamins de 12 ans, et je déconseille personnellement à ma fille de le voir avant qu’elle ait 14 ou 15 ans.
Lors de sa sortie, l’adaptation de la BD de Julie Marlohe Le bleu est une couleur chaude a été interdite aux moins de 12 ans, avec avertissement. L’annulation du visa d’exploitation de La Vie d’Adèle, qui n’aura pas d’incidence sur les ventes de DVD, est le fait de l’association catholique traditionnaliste Promouvoir, co-fondée par l’avocat André Bonnet. Dans son viseur, “des scènes de sexe réalistes de nature à heurter la sensibilité du jeune public”.
“Love” interdit aux mineurs
Après deux ans de bataille judiciare acharnée, la cour administrative d’appel de Paris a donc donné raison à Promouvoir. Quelques mois auparavant, l’association avait gagné une autre bataille sur le terrain des mœurs, parvenant à faire interdire Love, de Gaspard Noé, aux moins de 18 ans.
La ministre de la Culture a deux mois pour décider si La Vie d’Adèle doit être interdit aux moins de 16 ou 18 ans. Mais l’histoire pourrait ne pas s’arrêter là. L’entourage de Fleur Pellerin, cité par Le Monde, assure qu’elle souhaite porter cette décision en cassation, devant le Conseil d’Etat.