Dépeint en mari violent par le tabloïd britannique The Sun, Johnny Depp saura ce lundi 2 novembre s’il a gagné son combat devant la justice britannique, après un procès en diffamation hors norme où les excès de la star hollywoodienne auront été décortiqués.
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Cheveux arrachés, nez brisé, yeux au beurre noir, lèvre fendue… son ex-femme Amber Heard a même confirmé avoir un moment craint pour sa vie ; ce que Johnny Depp nie en bloc, appuyé par les témoignages de ses ex-femmes, Vanessa Paradis et Winona Ryder.
Le juge Andrew Nicol doit rendre son jugement à 10 h 00 GMT. En attaquant en diffamation la société éditrice du quotidien, News Group Newspapers (NGN), l’acteur d’Edward aux mains d’argent et Pirates des Caraïbes entendait laver son honneur. Mais les trois semaines de procès en juillet à la Haute Cour de Londres, souvent en présence du comédien et de son ex-femme Amber Heard, ont donné lieu à un déversement de révélations peu reluisantes sur leur vie privée, de son addiction à la drogue aux accusations de tromperie, en passant par des excréments retrouvés dans le lit conjugal.
Johnny Depp et Amber Heard s’étaient rencontrés sur le tournage de Rhum Express en 2011, avant de se marier en février 2015 à Los Angeles, en Californie. Le couple avait divorcé avec fracas début 2017, moment où l’actrice avait alors évoqué “des années” de violences “physiques et psychologiques”, accusations vivement rejetées par Johnny Depp.
Si l’acteur américain de 57 ans a reconnu une consommation abusive de drogues et d’alcool, il affirme n’avoir jamais levé la main sur une femme. Dans un témoignage écrit, Vanessa Paradis le dépeint comme “un homme et un père gentil, attentif, généreux et non violent”.
Un “douloureux” procès
Dans sa plaidoirie, l’avocat de l’acteur, David Sherborne, avait demandé au juge de “laver le nom” de Johnny Depp de ces “accusations scandaleuses” et “fausses” qui l’ont conduit à engager ce procès “douloureux”. Johnny Depp accuse en retour de violences Amber Heard. Son avocat s’est attaché à méthodiquement souligner failles et modifications dans les déclarations d’Amber Heard, pour discréditer l’ensemble du récit de celle qu’il a qualifiée de “menteuse compulsive”.
Amber Heard, 34 ans, qui avait le statut de témoin dans ce procès, a quant à elle maintenu ses déclarations et déploré que les “détails les plus traumatisants et les plus intimes” de sa vie avec Johnny Depp aient été exposés devant la justice et “diffusés dans le monde entier”.
“Je l’aimais et je ne voulais pas perdre ça […], son autre face était celle d’un monstre, mais j’ai toujours gardé l’espoir qu’il irait en désintoxication”, a déclaré lors du procès l’actrice de The Danish Girl et d’Aquaman. S’appuyant essentiellement sur les déclarations de l’actrice, le Sun invoque 14 épisodes de violences, tous contestés par Johnny Depp.
Lors du procès, l’avocate du quotidien, Sasha Wass, a étrillé les excès de l’acteur, “sujet à des changements d’humeur irrationnels” quand il a bu et consommé des stupéfiants. Johnny Depp s’est lancé dans cette procédure non sans risque pour sa réputation, après plus de 35 ans de carrière et une filmographie impressionnante. Il a en tout cas conservé le soutien de nombreux fans, qui ont salué par dizaines la star en criant lors de son départ de la Haute Cour à la fin du procès, fin juillet. Le procès pourrait aussi nuire à la carrière d’Amber Heard.
“Si le Sun perd son procès, elle pourrait bien se retrouver ostracisée par Hollywood”, a déclaré Emily Cox, avocate spécialisée dans les poursuites en diffamation, interviewée par l’AFP en juillet. En revanche, si le journal gagne, l’actrice sera “considérée comme un courageux chevalier qui s’est lancé dans une croisade contre les violences domestiques“, a comparé l’avocate. Dans ce cas, les conséquences pour Johnny Depp seront par contre “catastrophiques pour sa carrière“, son nom restant “à jamais entaché de ces accusations”. Réponse ce soir pour espérer tourner la page sur ce procès ultra-médiatisé.
Konbini avec AFP