On l’a vue grandir sur nos écrans de cinéma, renouvelant sans cesse ses performances, défrichant avec subtilité le cinéma hollywoodien, le temps d’une carrière qui ne s’est jamais arrêtée depuis qu’elle a démarré, en 1972, avec Napoléon et Samantha, une production Walt Disney. Exposée très tôt sur les plateaux de cinéma, la comédienne a tourné ses premières publicités à l’âge de 3 ans. Comment Jodie Foster est passée de la petite fille blonde de la crème solaire Coppertone à la grande vedette respectée du cinéma, prochainement célébrée au Festival de Cannes, où elle recevra la Palme d’honneur lors de cette 74e édition ?
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C’est la question à laquelle répond le documentaire d’Arte, Jodie Foster, Hollywood dans la peau. Signé Camille Juza et Yal Sadat, ce film montre comment la jeune actrice s’est envolée, dépassant les grandes espérances de sa mère qui voulait faire de ses enfants de grandes vedettes de cinéma. Martin Scorsese, Alan Parker, David Fincher, Claude Chabrol, Dennis Hopper, Robert Zemeckis… en tournant avec les cinéastes contemporains les plus célèbres, Jodie Foster s’est rapidement frayé un chemin dans la cour des géants, en transformant l’industrie de l’intérieur.
Propulsée par son rôle de prostituée dans Taxi Driver, où elle donne la réplique à Robert De Niro, elle poursuit son ascension glamour et sexualisée dans le controversé mais innovant Bugsy Malone, qui invite des enfants à jouer les gangsters le temps d’une comédie musicale inoubliable. Plus tard, elle brillera avec son rôle de femme flic dans Le Silence des agneaux, mais aussi dans Panic Room et autres productions françaises telles qu’Un long dimanche de fiançailles.
Un modèle féminin
Au-delà de la fiction, Jodie Foster a laissé une empreinte durable dans la vie réelle. Muse du désaxé John Hinckley Jr., qui a tiré sur le président Reagan le 30 mars 1981, la comédienne victime de sa notoriété est contrainte d’être placée sous la surveillance du FBI. Depuis ce crime largement médiatisé, elle décide de protéger sa vie privée, et tarde à faire son coming out.
Véritable pionnière pour les femmes qui veulent s’insérer dans l’industrie, elle passe derrière la caméra en 1991 avec Le Petit Homme, une histoire d’enfant surdoué, placé dans une école adéquate mais en proie à la mélancolie. En parallèle de sa carrière d’actrice, elle signera trois autres films.
De son incursion dans le cinéma à sa consécration internationale, l’actrice oscarisée se raconte à travers de vieilles interviews, d’extraits de films et d’archives touchantes. Autant d’éléments et d’interventions rythment ce documentaire de 53 minutes, conté par la voix de Mathieu Kassovitz, son alter ego de La Haine de l’autre côté de l’océan Atlantique.
Jodie Foster, Hollywood dans la peau sera disponible gratuitement sur Arte jusqu’au 12 août prochain.