JO 2024 : crossfit et peintures, des visites sportives sont organisées dans des musées jusqu’à la fin du mois et c’est très cool

JO 2024 : crossfit et peintures, des visites sportives sont organisées dans des musées jusqu’à la fin du mois et c’est très cool

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© Grant Faint/The Image Bank/Getty Images

L’été indien des JO commence, en prolongeant des activités jusqu’à fin août. Gainez en visitant le musée Zadkine, ou squattez en descendant les marches du musée de la Libération.

“Il y a vingt ans, cela n’aurait pas été possible” : les adeptes des cultures artistique et physique peuvent désormais marier leurs deux passions dans un seul et même lieu et faire de l’exercice dans plusieurs musées parisiens, en suivant des parcours proposés tout l’été. Pour la période des Jeux olympiques, il n’est plus incompatible de venir au musée comme dans une salle de gym, baskets aux pieds, gourde à la main et sac au dos – qu’on portera sur la poitrine pour ne pas bousculer les pièces exposées – et de s’entraîner au milieu d’œuvres d’art.

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Paris Musées propose ainsi des marches culturelles et sportives jusqu’au 25 août. Sur deux parcours (centre, avec notamment le musée Carnavalet et la maison de Victor Hugo, et sud, dont le musée Zadkine et celui de la Libération), les participant·e·s pourront combiner découvertes muséales et exercices physiques. “Connaissez-vous cet endroit ?” La guide et coach sportive Julie Pelloille, qui anime ces “marches sportives et culturelles”, s’arrête devant l’entrée du musée Zadkine, dans l’ancien domicile et atelier d’Ossip Zadkine.

Né en 1888 à Vitebsk, aujourd’hui au Bélarus, installé à Paris au début du XXe siècle, l’artiste est considéré comme l’un des plus grands maîtres de la sculpture cubiste. Julie Pelloille fait sa présentation avant d’entrer au jardin “parce qu’après, vous ne m’écouterez plus”, subjugué·e·s par la beauté du lieu, beaucoup plus petit et moins connu que les Louvre, musée d’Orsay ou Centre Pompidou, à l’image d’autres musées qui font partie de ce parcours.

Ludique et accessible

Après les sculptures de Zadkine célébrant les joyeux corps en mouvement avant la guerre, disloqués après 1945, place au “thrusters” pour les visiteur·se·s. Cet exercice clé du crossfit, discipline très à la mode ces dernières années en France, consiste à enchaîner une flexion sur jambes (squat) et un développé, sollicitant de nombreux groupes musculaires. Dans ce cadre artistique, le crossfit, une pratique sportive pluridisciplinaire, généralement associé “aux gens très musclés” et qui pourrait sembler “inaccessible” apparaît comme “ludique” et “inclusif”, estime Julie Pelloille.

C’est aussi vrai dans l’autre sens : on percevrait mieux les œuvres d’art après une marche dynamique et des exercices, ce qui constitue “la philosophie” de ce projet, ajoute-t-elle. “Il n’y a pas une fracture ou une frontière étanche entre les sportifs et les pratiques de loisirs culturels”, assure Frédérique Leseur, cheffe du service des publics chez Paris Musées, à l’origine de l’initiative. Donner le goût de “bouger et d’ouvrir l’œil” à des publics pas forcément acquis aux musées pourrait les inciter à revenir dans ces établissements, gratuits, veut croire la responsable.

Le parcours commence dans le musée de la Libération, où l’on descendra et remontera cent marches pour s’échauffer et visiter un abri de défense passive transformé en salle d’état-major qui jouera un rôle décisif dans la Libération de Paris en 1944. La directrice de l’établissement, Sylvie Zaidman, accueille cette “descente” sportive avec sourire. “Il y a 20 ans cela n’aurait pas été possible”, confie-t-elle à l’AFP. “Aujourd’hui on est vraiment rentrés dans une ère où la génération qui a vécu la Résistance s’est éteinte”, souligne-t-elle. Le musée “s’ouvre à tous les publics” et cherche à “raconter une histoire, insister sur les valeurs, parler de la liberté et de la privation de liberté” avec des moyens qui auraient pu paraître “décalés” comme des escape games ou des casques de réalité mixte pour “rencontrer” les Résistant·e·s.

“L’inattendu, c’est très important pour se renouveler”, insiste Mme Zaidman. La marche, censée être accessible pour le grand public, ne passera pas par les catacombes toutes proches afin de ne pas mettre mal à l’aise cardiaques et claustrophobes. En revanche, on travaillera sa posture en plein air, avant d’accélérer le pas pour passer au plus vite l’agitée et bruyante place de la gare Montparnasse et mieux apprécier le havre de paix du musée Bourdelle, à quelques encablures. Au son de chants d’oiseaux, on travaillera l’équilibre et on se renforcera les mollets au pied de la sculpture de Héraklès archer d’Antoine Bourdelle montrant la beauté des muscles contractés, au milieu des hortensias.