“Over the Koons”, c’est le nom du projet fou de Jeff Koons, réalisé en collaboration avec SpaceX et l’entreprise Intuitive Machines, qui consiste à envoyer 125 de ses sculptures sur la Lune. Ce projet a été annoncé en 2022, et voilà que leur fusée Falcon 9 a décollé le 15 février dernier depuis le Cap Canaveral du Kennedy Space Center de la Nasa, en Floride, avec, à son bord, sa série des Moon Phases, rapporte The Art Newspaper.
À voir aussi sur Konbini
Le décollage initial prévu en juillet 2022 avait été décalé au 15 février, à 1 h 05 du matin (heure locale), à cause de problèmes techniques, remarque Forbes. L’engin a fait son alunissage le jeudi 22 février à 17 h 30. Il devient donc “le premier atterrisseur lunaire privé à atteindre la surface de la Lune en toute sécurité”.
Sauf que… le temps presse
Le projet avait bien débuté et l’atterrisseur lunaire est parvenu à sa destination, mais les choses se sont un peu compliquées entre-temps : les œuvres n’ont pas été débarquées pour se poser sur la Lune et l’atterrisseur pourrait bientôt manquer de batterie et voir ses communications coupées avec la Terre. Artnews rapporte que l’engin est tombé sur le côté.
Le New York Times précise que cet alunissage ne s’est pas fait dans les bonnes conditions à cause de deux événements : d’une part, la trajectoire n’était pas suffisamment précise pour l’alunissage, et d’autre part, deux lasers télémétriques n’ont pas pu bien guider l’atterrissage à cause d’interrupteurs de sécurité activés. Ces interrupteurs auraient pu être désactivés à temps seulement grâce à une main humaine, et non à distance.
Cette position sur le flanc ne permet pas aux communications de bien circuler et fait que les panneaux solaires sont mal orientés pour fournir suffisamment de courant à l’engin. Si les équipes de tonton Elon Musk ne réussissent pas à débloquer l’atterrisseur, les œuvres resteront bloquées dans la capsule – sur la Lune, certes.
À perpétuité sur la Lune… mais pourquoi ?
Placées au cœur d’un atterrisseur lunaire, le Nova-C (Odysseus), les 125 sculptures circulaires de Jeff Koons font 2,5 centimètres de diamètre chacune et représentent “chacune une phase de la Lune”. Ces objets sont placés dans un cube transparent, et chacun est associé “à une grande figure historique comme Mozart, Galilée, Cléopâtre et Léonard de Vinci” mais aussi “Platon, David Bowie, Helen Keller et Ada Lovelace”, détaille le communiqué de presse. Il s’agit des “toutes premières œuvres d’art à avoir obtenu le droit officiel d’atterrir sur la Lune”.
Chantelle Baier, directrice générale de la société 4SPACE à l’initiative de ce projet d’envergure, a aussi annoncé qu’une réplique de ce dispositif, avec des sculptures faisant 38 centimètres de diamètre chacune, et une photographie NFT dépeignant celles sur la Lune seront visibles sur Terre, à la Pace Gallery de New York. Elle ajoute que les sculptures miniatures envoyées sur la Lune sont, quant à elles, installées “sur la Lune à perpétuité”.
Pour qui ? Pour quoi ? On ne comprend pas trop ce qui a motivé l’envoi sur la Lune de 125 sculptures de Koons, à part une lubie d’hommes riches d’envoyer des choses chères partout où ils peuvent – d’autant plus que des aliens riches ne pourront pas les recevoir car il n’y a aucune chance de trouver une forme de vie sur la… Lune. La prochaine fois, il faudrait viser Mars, pour rester cohérent.