Avant toute chose, je tiens à faire un petit disclaimer. Non, je ne suis pas une spécialiste de K-pop, loin de là. En réalité, je n’ai commencé à m’intéresser réellement au courant musical que depuis une petite année, quand ma curiosité fut multipliée au concert de Blackpink à l’Accor Arena en décembre 2022 – une dinguerie qui a confirmé mon évident crush pour Lisa, en passant.
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Depuis, grâce à de braves connaissances (coucou Thomas), j’ai affiné mes playlists, ajoutant du NewJeans ou du Ive, voire Fifty Fifty, trends TikTok obligent. Mais je ne connaissais que très peu la programmation de ce MCOUNTDOWN, à part le girls band Dreamcatcher, le chouchou des nanas Taemin et évidemment, figure de proue du genre, PSY. C’est donc presque en néophyte que je me rendais à un événement sans commune mesure ce dimanche 15 octobre, à La Défense Arena.
Qui a encore de la voix ce matin ? Hein, qui ?
Sans commune mesure, car pour nous petits Français, ce show, à la croisée des chemins d’un festival et d’une émission télé, sonne comme inédit. Entre chaque groupe et artiste, on a le droit à un présentateur, à des “mini-jeux” avec le public, à des publicités… car oui, l’événement ne s’en cache pas ou que si peu : le but est aussi et surtout de donner envie aux spectateurs d’aller passer une tête en Corée du Sud ! Le concert a d’ailleurs été organisé pour soutenir sa candidature visant à accueillir l’Exposition universelle 2030 à Busan. Aussi, on nous montre, plus que la musique, d’autres formes d’art comme des démonstrations de taekwondo très réussies.
Mais aussi beaux soient les kimonos, nous ne sommes pas là pour ça, et rentrons dans le vif du sujet : la musique. Chaque artiste ou groupe a le droit à environ trois morceaux et cela pendant trois heures. Cela a beau s’enchaîner vite, ma comparse venue m’accompagner (et bien plus connaisseuse que moi) est du même avis : il y a quelques temps morts, et un ventre mou au milieu du concert. Pas de quoi bouder son plaisir et c’est très subjectif de notre part. Le public, lui, sera furieux du débat à la fin, hurlant à pleins poumons (obligé ce matin vous avez toutes et tous la voix d’AD Laurent, ne mentez pas) dès que le minois d’une idol apparaît sur un écran.
Les sticks sont levés bien en l’air, arborant des couleurs que je peine parfois à identifier. Les chorés sont apprises par cœur et parfaitement exécutées, tant en fosse que côté gradins. Et même si une majorité de jeunes filles est visible, il y a aussi des djos très stylés, des parents, parfois piqués, tantôt fatigués, et même des enfants de moins de dix ans – aux oreilles bien protégées, rassurez-vous !
Taemin, le chouchou des nanas (et pas que)
Par avance et j’en suis navrée, mais je ne saurais citer tous les artistes, tant ils furent nombreux. Voici tout de même ceux qui m’ont marquée, comme le groupe Ateez, qui ouvre le bal. Les garçons placent le curseur très haut, dévoilant des tableaux travaillés et des chorégraphies élaborées. Je me dandine, mais sans plus, ne connaissant pas assez leur répertoire.
Apparaîtra plus tard le tout jeune girls band EL7Z UP, à l’image kawaii qui reprend des codes disons un peu plus “à l’ancienne” (genre, un sac à dos en forme de nounours porté premier degré, parce qu’on n’est jamais trop cute, finalement). Les mélodies semblent taillées pour TikTok, tout en mignonnerie et légèreté. Je prendrai le métro à la fin du concert avec leur bop “Die for You” en tête, bien joué mes puces.
J’étais un peu déçue des morceaux choisis par Dreamcatcher, aka le groupe que je connaissais le mieux de la programmation. Je resterai debout mais relativement statique, à part peut-être le visage qui hoche à l’instar des petites figurines de chien qu’on retrouve dans les voitures de nos darons.
Même chose devant le groupe NCT Dream, qui fait pourtant figure de machine. Pour le coup, je suis la seule coincée. Derrière moi, une jeune femme frôle l’AVC et à tout moment je sens qu’elle peut clamser, submergée par l’émotion de voir ces éphèbes à la fois si près et si loin – si tu nous lis, j’espère que tu vas bien. Taemin est l’avant-dernier de la liste, et si vous ne le connaissez pas, ne retenez que cette info certes réductrice mais ô combien véridique. Le chouchou des nanas, c’est lui et pas un autre. Avec trois titres tout en sensualité, il déclenchera le plus de malaises (chiffre absolument pas officiel). Même moi, je suis charmée.
Tout pour mon daddy de Gangnam
Mais je ne me suis toujours pas lâchée. Mon quart d’heure de folie ne viendra qu’au moment du clou du spectacle, devant celui qui a imposé la K-pop au reste du monde. PSY, évidemment. Si comparaison n’est pas raison, j’avais déjà vu Pitbull en concert l’été dernier. Le rapport ? Ce sont deux monuments de l’histoire de la musique (eh non, je ne force pas) mais qui restent très… random. Aléatoire.
Et comme le dira une fille dans le public à ses amis, refusant de partir avant son arrivée : “C’est mort les gars, je pars pas tant que je vois pas PSY. C’est trop quelqu’un !!” Elle n’a pas tort. La Corée du Sud doit énormément au bonhomme et à son tube “Gangnam Style” aux quelque 5 milliards de views sur YouTube. Et qui me décoincera – enfin !
Tout le monde se souvient évidemment de la choré façon rodéo. Les gens sautent, même les darons habituellement en train de bailler ont sorti leur téléphone avec une grosse coque en cuir pour immortaliser l’instant. Je vis un moment hors du temps, c’est fou, c’est doux, je donne tout pour mon Daddy de Gangnam (calmez-vous, c’est juste une réf à un de sons). Ce seul petit bonhomme a rendu une soirée tout juste agréable désormais… collector. Qu’une seule envie : raconter tout cela aux enfants que je n’ai pas.