Invasion Los Angeles, chef-d’œuvre subversif de science-fiction, vient de renaître grâce à cette vidéo qui associe des extraits du film de John Carpenter à des documents d’archive.
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En 1988, John Carpenter s’inspire de la “révolution conservatrice” de Ronald Reagan pour réaliser Invasion Los Angeles et dénoncer l’enrichissement, la manipulation des médias et la dictature de la consommation. Derrière cette réalité, la fiction : le film suit un certain John Nada, un ouvrier au chômage qui trouve un jour, dans un bidonville, des lunettes de soleil hors du commun : lorsqu’il les met sur son nez, il voit le monde différemment, ou plutôt tel qu’il est en réalité. John réalise alors que des extraterrestres se nichent parmi les humains et cherchent à prendre le pouvoir sur Terre, en vivant dans la luxure. Aidé de son ami Frank et des quelques derniers humains survivants, John va tenter de déjouer cette invasion.
Pour illustrer les messages engagés d’Invasion Los Angeles, le vidéaste Daniel Clarkson Fisher a associé de nombreuses images d’archive, notamment des journaux télévisés, à des extraits d’interview de John Carpenter et des interventions de l’intellectuel d’extrême gauche Noam Chomsky, qui a passant sa vie à combattre les élites et le capitalisme.
Parmi les extraits du film, on retrouve par exemple le discours du prêcheur des rues interprété par Raymond St. Jacques :
“Ces créatures de Satan veulent nous corrompre. Nous idôlatrons la cupidité. Ils nous guettent, comme des prédateurs devant leurs proies. Car nous sommes des proies. Ils nous réduiront à l’état de larves. Réveillez-vous, avant que la colère de Dieu n’envahisse notre Terre !”
La vidéo se poursuit dans la foulée avec un discours de Donald Trump, et son fameux slogan Making America great again, symbole d’une politique de repli sur soi. Se glisse ensuite un extrait du film où deux employés discutent de leurs promotions, que l’extraterrestre a eu, contrairement à l’humain, qui se dit déprimé par son sort, une métaphore claire du népotisme des élites.
Pourtant, et c’est bien tout le propos de la vidéo, le discours du film de Carpenter remonte à trente ans déjà. Ne vous effrayez pas devant ces chiffres barbares, ces études économiques et ces archives politiques : redécouvrez le film de John Carpenter trois décennies après, vous constaterez que malheureusement les inégalités sont toujours présentes.