Clip n°1 : Je veux te baiser
K | “Je veux te baiser“, c’est le dernier clip que vous avez sorti en mai dernier. Pourquoi un cheval au début et à la fin du clip ?
Alix : La vraie raison, c’est que le fil conducteur dans nos clips, c’est la présence d’animaux. Ce sont des défis qu’on se lance en interne. Dans “Saxophone“, il y a une chèvre, dans “Rien”, un chien avec des ailes.
Jacques : Une chèvre dans un supermarché.
Alix : Une chèvre dans un supermarché ! C’était quelque chose. Comment elle s’appelait déjà ?
Jacques : Fifine.
Alix : Fifine. Jaco la tenait dans la voiture, on l’avait sortie dans un supermarché. Et là pour “Je veux te baiser”, pour rigoler, on s’est dit qu’il nous fallait une licorne ! Là, je trouve une jument qui s’appelle Lolita, super belle et tout. Je demande au chef déco de fabriquer une corne. Et en fait, au moment où on fait le plan de la licorne qui devait être éclairée sous une douche dans la rue, on se rend compte que la corne était pourrie : le chef déco était rincé de la veille, il avait fait une nuit blanche et il était encore défoncé au Ricard.
Et là t’as Romain Winkler, le réal, qui fait : “faut jouer le cheval, faut jouer le cheval !” (rires). La corne se barrait, c’était ridicule (rires). Puis on a pensé à une soirée ordinaire avec un mec qui finit avec des bites sur le front. Et ça a donné cette entrée du cheval au début du clip qui finit sa soirée avec “Odezenne” écrit sur la gueule avec du rouge à lèvres et déguisé en licorne. Il est bizuté quoi.
K | Beaucoup ne se sont arrêtés qu’au titre, “Je veux te baiser”, sans forcément aller voir plus loin et deviner le vrai message du morceau…
Mattia : C’est une chanson d’amour !
Alix : Exact. “Je veux te baiser”, c’est une chanson d’amour. C’était intéressant, sur cette oeuvre-là, à travers la musique et la vidéo, de jouer avec les clichés. Rien n’est très sérieux, rien n’est très réel. Puis on a joué sur les vitesses, en fait on avait trois versions du son, une accélérée, une lente et une normale, et en fonction des plans on balançait une des trois versions, on jouait sur la vitesse des plans aussi, et à la fin ça crée cette espèce de distorsion de mouvements entre les personnages principaux, qui parfois sont en vitesse normale alors que derrière eux tout est en accéléré. Ainsi de suite. Et ça rend ce truc un peu surréaliste.
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Clip n°2 : Rien
“On fait de la musique en français”
Ensuite, on a tout de suite su que ce n’était pas ce qu’on voulait faire. Puis, on a direct commencé à nous mettre des premières étiquettes : “ouais c’est le nouveau Hocus Pocus, c’est le nouveau machin”, toi t’es là tu fais “ah non surtout pas, allez ok on balance OVNI, là on ne va pas dire qu’on fait du Hocus Pocus”. Et là ça repart : “ouais putain c’est les nouveaux Svinkles” (rires).
K | On vous a même assimilé à TTC à l’époque d’OVNI. C’est dérangeant d’être comparé à quelqu’un alors que vous avez votre propre univers musical non ?
Alix : C’est un peu le même sentiment que quand tu te confies à un ami, tu lui parles d’un problème perso et, tu sais, il ramène tout à lui. C’est un peu ce truc où on a l’impression qu’on veut te foutre dans un moule malgré toi, du coup tu laisses dire. Concrètement ça change pas grand chose à ce qu’on fait, notre musique est là et elle ne va pas bouger, après si les gens veulent dire que c’est de l’électro, du rap, de la chanson machin…
K | Et vous, comment qualifiez-vous votre musique ?
Alix : Nous on dit que c’est de la musique en français. Voilà, c’est à dire que c’est un peu plus large que les autres cases dans le sens où c’est pas vraiment de la chanson, pas vraiment du rap, mais par contre on sait que c’est du texte en français et de la musique. Donc musique en français ça ne travestit pas trop ce qu’on fait.
Clip n°3 : Tu pu du cu
K | Votre deuxième album, OVNI, représente une période importante de votre carrière. Avant d’aborder l’un de ses clips, “Tu pu du cu”, pouvez-vous nous parler de ce second opus ?
Alix : En fait, on est un groupe indépendant dans le sens où on n’a jamais intéressé une maison de disques jusqu’à aujourd’hui. Du coup on a sorti un premier album qui n’était même pas distribué [sans. chantilly, en 2008, ndlr], et on a sorti OVNI en 2011 avec l’aide d’un distributeur. La semaine de la sortie, on était dans les charts iTunes, à la 13e place. On était comme des fous. On y croyait. Et au final, après avoir reçu les relevés, on s’est rendu compte qu’on avait écoulé que 14 albums. On était dégoutés (rires) !
Mine de rien les gens kiffaient, trouvaient que l’album était bien produit, que c’était original. On sentait que le bouche à oreille prenait un peu. À la base, l’album devait faire 20 titres. La veille du mastering, on avait amputé les cinq derniers parce qu’on s’était dit que c’était trop long et indigeste.
K | On est fin 2011, et vous sortez le clip de “Tu pu du cu”, extrait de la réédition d’OVNI. Un clip qui a marché, et dans lequel vous vous mettez en scène…
Alix : Le clip a été réalisé par Romain Winkler. C’était notre première rencontre avec le collectif “oktome”, dont il fait partie et avec qui on a fait plein de clips depuis, dont celui-là, “Chewing gum“, “Saxophone”, “Rien”, “Je veux te baiser”, presque tous quoi… C’est Adrien Benoliel, le réal du clip “Taxi”, qui est à l’origine de notre rencontre avec eux.
On leur avait fait écouter les cinq morceaux qu’on n’avait pas mis sur OVNI, et quand ils ont entendu “Tu pu du cu”, ça les a grave emballés. Ils ont voulu nous mettre en scène en mode battle, et ont construit un jeu de cartes qui tente de représenter le rap game américain. Donc t’avais l’as de cœur, je crois que c’était… je ne sais plus quel rappeur lover là…
Jacques : André 3000.
Alix : Non, non… Kanye West ! Puis le trèfle qui illustrait MF Doom, etc. Chacun représentait sa famille en fonction des courants artistiques dans le rap. Nous on jouait avec ça. On a demandé à être déguisés en clowns, parce que le morceau était pour nous une récréation.
“Tu pu du cu” fait partie de cette lignée de morceaux dans lesquels on s’amuse. Déjà, sur le premier album, on en avait fait un qui s’appelle “Lapinou Cokinou“, qui est une chanson cachée sur une instru de Senbeï qui avait samplé Chantal Goya ; “Je veux te baiser” c’est un peu dans la même veine, “Bûche” aussi.
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