La nomination de Roman Polanski comme président de la cérémonie des César ne plaît pas à tout le monde.
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Après la nomination de Roman Polanski comme président de la 42e cérémonie des César, qui se tiendra le 24 février prochain, Internet a décidé de réagir. Tout d’abord avec un premier tweet, en fin de matinée :
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Puis un hashtag est apparu, très simplement baptisé “BoycottCesar”. L’idée première est d’appeler les internautes, et plus largement les spectateurs, à ne pas regarder la cérémonie des César qui se tiendra le 24 février prochain à la salle Pleyel. En cause, les accusations de viol à l’encontre de Roman Polanski. Certains internautes demandent aussi à ce que des représentants du monde du cinéma français fassent de même et se désolidarisent de la cérémonie.
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Retour en 1977
Roman Polanski a un passé (très) douteux. L’affaire remonte à 1977 : le cinéaste, alors âgé de 43 ans et aujourd’hui connu pour avoir façonné Le Pianiste comme Chinatown, est accusé d’avoir drogué puis violé une mineure, à l’époque âgée de 13 ans, Samantha Geimer. Incarcéré pendant 42 jours, le cinéaste plaide alors coupable pour “rapports sexuels illégaux” contre l’abandon des charges de viol et sodomie. Il sort de prison, libéré sous caution. Il n’attend pas le verdict et part aussitôt pour l’Europe, craignant une sanction, malgré un accord conclu avec la justice américaine.
Pendant trente ans, la justice américaine va tenter de mettre la main sur lui, lors de ses différents voyages dans le monde, du Royaume-Uni (1978) à Israël (2007). Vainement. En 2008 pourtant, Roman Polanski est arrêté par la police suisse à Zurich alors qu’il se rend à un festival de cinéma. L’arrestation est réalisée dans le cadre d’un mandat d’arrêt international émis en 2005.
Un an plus tard, en novembre 2009, contre une caution de près de 3 millions d’euros, le Tribunal pénal fédéral accepte sa libération conditionnelle. Roman Polanski fait actuellement toujours figure de fugitif dans les États membres de l’Union européenne, selon Interpol. Il n’a droit de se déplacer qu’en France, Suisse et Pologne, pays qui a récemment refusé d’extrader le cinéaste vers les États-Unis.
À plusieurs reprises Samantha Geimer a demandé à ce que les poursuites soient abandonnées. Dans ses mémoires, elle précisait ainsi :
“Je ne lui ai pas pardonné pour lui, je l’ai fait pour moi.”
Pour rappel, en 2009, quelques mois après l’arrestation de Roman Polanski en Suisse, de nombreux représentants du cinéma français et international avaient signé une pétition pour s’indigner du “traquenard”.
On pouvait ainsi lire :
“Les cinéastes et auteurs français, européens, américains et du monde entier, tiennent à affirmer leur consternation. Il leur semble inadmissible qu’une manifestation culturelle internationale, rendant hommage à l’un des plus grands cinéastes contemporains, puisse être transformée en traquenard policier.”
Parmi les cinéastes et acteurs, on retrouvait de grandes stars, tels Woody Allen, Pedro Almodovar, Fanny Ardant, Asia Argento, Olivier Assayas, ou encore Monica Bellucci, Patrice Chéreau, les frères Dardenne, Jonathan Demme, Costa Gavras et Terry Gilliam. Pour la suite (très) conséquente de la liste, ça se passe par ici.